Phoenix, terre de jouvence
Samuel Butler à écrit un jour que « Chaque homme est immortel : il peut savoir qu’il va mourir mais il ne saura jamais qu’il est mort ».
Ce précepte semble parfaitement s’appliquer aux Suns de Phoenix.
Orphelins d’Amare Stoudemire depuis son départ vers New York en 2011, les spécialistes ne donnaient pas chèr de la peau des Suns pour les années à venir. L’équipe semblait dès lors condamnée à lutter dans les bas-fonds de la ligue et à viser les gros tours de Draft. Bien mal leur en a prit. Après un départ délicat en début de saison dernière, la franchise de l’Arizona a enregistré les arrivées de Marcin Gortat, de Mickael Pietrus et de Vince Carter monnayant Jason Richardson et Hedo Turkoglu à Orlando. Si celles de Piétrus et Carter sont anecdotiques (ils sont déjà partis vers d’autres cieux), l’arrivée de Gortat a donné une identité et une dimension nouvelle dans la raquette. Avec le marteau piqueur polonais, la franchise aura échoué la saison dernière à quelques encablures du dernier strapontin pour les Playoffs. Pour autant, avec un bilan de 40 victoires-42 défaites, les troupes d’Alvin Gentry étaient bien loin de l’effondrement qui leur était promis.
Désirant surfer sur cette dynamique, l’effectif s’est pendant le lockout enrichi de l’athlétique Shannon Brown, du rookie Markieff Morris et des vétérans Sébastian Telfair et Michael Redd. Alors qu’on entre dans la dernière ligne droite de la saison, les Suns sont au coeur d’une lutte acharnée pour la 8e et dernière place qualificative pour la post-saison. Pratiquant un jeu toujours résolument offensif, avec un Gortat au sommet de son art (16pts et 10 rebonds de moyenne), et un Shannon « trampoline » Brown capable de cartons offensifs (32 points hier soir), les Suns demeurent toujours compétitifs. Avec un bilan équilibré (25-25), la franchise du comté de Maricopa vendra chèrement sa peau. Jusqu’au bout.
S’il est facile d’attribuer la relative réussite à l’acclimatation des derniers venus, un autre facteur contribue encore plus nettement au succès des hommes d’Alvin Gentry. Avec Steve Nash (38 ans) et Grant Hill (39 ans), les papys font de la résistance en Arizona, et ils le font bien.
Drafté en 15e position par les Suns en 1996, le canadien est encore aujourd’hui considéré comme une des meilleurs meneurs en activité et un des plus grands passeurs de l’histoire. Chef d’orchestre d’une équipe dont le jeu repose essentiellement sur le Run and Gun, Steve Nash pèse encore cette saison 13.1 points et 11.1 passes par match. Des statistiques qui font encore de lui le meilleur passeur de la ligue. Au-delà des chiffres, son influence dans le jeu n’a d’égale que son incommensurable talent. Convoité par plusieurs franchises de pointes visant le titre lors de la dernière période des transferts (Miami, Orlando) il a fait le choix du cœur en restant fidèle à Phoenix. Le soleil d’Arizona peut continuer sereinement de briller.
Considéré au début de sa carrière comme un des héritiers de son altesse Michael Jordan, Grand Hill n’aura pas réussi à confirmer les attentes placées en lui. La faute à des blessures aussi graves que fréquentes. Co-rookie de l’année 1996 (avec Jason Kidd), All Star, membre de l’équipe américaine remportant l’or aux Jeux Olympiques d’Atlanta, rien ne semblaient pouvoir ralentir son irrésistible ascension. Arrivé à Orlando en 2000 afin de faire la franchise un candidat au titre, il se blesse à la cheville et manque près de 200 matchs en 3 saisons. La saison 2007-2008 le voit rejoindre les Phœnix Suns, pour ce qui ressemble à un dernier baroud d’honneur. Cantonné en rôle player de luxe, il aide la franchise à atteindre les finals de Conférence et passe à un match de l’exploit de sortir les Lakers. Cette saison, il cumule encore 10.7 points en un peu moins de 30 minutes sur le parquet. Si son explosivité n’est plus celle de ces 20 ans, son QI basket n’a que peu d’égal et son éthique du travail ne souffre d’aucunes contestations possibles.
Le constat semble simple. Faire le choix de rejoindre les Suns, c’est l’assurance d’une seconde jeunesse. Personne n’aura oublié le court passage de Shaquille O’neal en 2008-2009 qui, empêtré dans le Heat de l’époque était venu se refaire la cerise dans le désert (près de 18 points a 37 ans…). Cette saison encore, Michael Redd semble avoir laissé de côté ses différents problèmes de genoux pour participer à la fête.
A Phœnix, c’est saison porte ouverte pour les pré-retraités.
très bel article je rajouterai peut être quelques lignes sur le fait que pour une fois ils ont fait un bon choix dans la draft avec Markieff Morris ce qu'ils n'avaient pas fait les dernières saisons (Lawal,Clark) et que même quand ils font reposer les 2 "papys" l'équipe arrive à de bons résultats(cf la victoire sur les clippers lors de la précédente rencontre).
EDIT: je cherchai son nom il y a aussi leur nouveau coach de défense Elston Turner qui a vraiment changer le visage défensif des Suns reste parfois un problème au rebond
Yep, c'est vrai, merci de le préciser!