Séance coaching : retour sur les systèmes gagnants du Heat

 A part toutes les isolations mises en place pour Lebron James et Dwyane Wade,  le Heat de Miami a aussi élaboré du beau jeu. Dans toute la majorité du premier quart-temps, ils ont établi une succession de systèmes qui leur ont permis de scorer 10 points en juste 6 possessions, incluant 7 points des 4 premières possessions du quart. Ces 7 points ont constitué à peu près 23% de l’attaque de Miami au premier quart-temps, et sont tous venus de différentes variantes d’un même système. Décryptage .

Nous avons ici au menu un système général qui peut comme vous allez le voir se décomposer en plusieurs variantes , et qui se met en place par une disposition en « cornes » avec un joueur du Heat sur les angles hauts de raquette (Chris Bosh et Shane Battier), et un joueur dans chaque coin (Wade et James). Sur cette possession particulière on voit Mario Chalmers transmettre la balle à Bosh. Ensuite Chalmers part rapidement vers le coin opposé pour être le premier à poser un écran dans une succession d’écrans à venir. Battier va vers lui et pose le second écran. Ensuite James est en position « protégée » par la double succession d’écrans.

A ce stade de la série, le Thunder sait à quoi s’attendre ( et vous aussi d’ailleurs). On s’attend à ce que James sorte des écrans posés en décalage , donc instinctivement ils se mettent en position pour défendre cette option. Mais Oklahoma City se braquent sur cette idée et ne peuvent plus défendre  efficacement un autre endroit. Bosh prend l’avantage : il attaque le cercle et Kendrick Perkins ne peut pas le stopper.  Je reprécise avant de vous mettre la vidéo que tout ceci va très vite. Les systèmes de nba sur un tel périmètre se basent beaucoup non seulement sur une position démarquée mais aussi, (et je pense même que c’est plus important qu’un banal démarquage) , sur l’aspect « hesitation » (prononcez en anglais pour que ça fasse bien ,-hézitéchun-). En effet, dans un match où vous avez quand même les meilleurs joueurs du monde, une micro-seconde d’hésitation peut faire la différence.

Serge Ibaka, tout occupé qu’il est par Lebron James, arrive une fraction de seconde plus tard, permettant à Bosh de finir au cercle. Tout s’explique de manière détaillée mais en regardant la vidéo un peu plus bas, ce ne sera l’affaire que de quelques secondes. Secondes qui s’avèrent suffisantes. Vidéo à la suite :

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Tout le dilemme pour les coachs adverses se trouve là : comment stopper un système avec James dans le coin sortant d’un écran , Wade dans le coin opposé, et Bosh à l’angle haut ?

L’isolation à l’angle (avec James) n’est pas la seule option du système . Voir la vidéo ci-dessous :

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Alors ouvrez bien vos yeux et repassez vous la vidéo. On pourrait penser que le système est posé pour Bosh et pourtant ici , le Heat a tenté dans un premier temps de placer deux écrans pour Mike Miller (regarder dans le  haut coin gauche) mais il n’est pas dans une position efficace. Bosh a donc la balle et voit toute l’attention se focaliser vers lui, mais voilà une autre option qui se débloque. Ils placent James dans le coin pour un jeu en deux-contre-deux. Bosh suit la passe, pose l’écran et s’écarte. Il récupère la balle et attaque pour le dunk.

Cette variante de la « corne » est tellement dangereuse car si vous repassez encore le court extrait (allez encore un effort l’article est presque fini!),  on constate que le Heat a la possibilité de ressortir sur les arrières shooteurs en position parfaite pour recevoir une extra-passe et faire filoche même quand Bosh attaque le cercle (Battier et Miller sont totalement démarqués avec une attention complète sur Bosh-James).

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Après avoir été dans le coin deux fois, James maintenant pose le système sur l’angle haut . Le Heat à nouveau enchainé les écrans pour Mike Miller. Cette fois , avec James qui a en main le ballon dans cette nouvelle position, le Thunder ne peut pas  trop se focaliser sur Miller. Westbrook est totalement « concentré » sur James. ( j’ai même failli employer le terme hypnotisé parce que c’est dingue quand même sur l’extrait) Miller est donc libre de sortir des deux écrans , permettant à James la passe décisive et le 3 points ouvert.

Le Heat a joué ce système trois fois en scorant lors des trois différentes variantes. Le coach a toujours voulu optimisé les possessions pour tirer un maximum  de l’avantage psychologique et même athlétique des trois stars ce qui favorise énormément le travail des role-players et explique le taux de réussite à trois points lors de ces finals.

On verra de plus en plus de système de ce genre de la part du Heat l’an prochain.