Coaching : Golden State ou l’éloge du Catch and Shoot
Sans faire de bruit, les Warriors sont plus que jamais à la lutte pour les playoffs.
Actuellement 5e de la Conférence, Mark Jackson fait un superbe travail avec cette jeune équipe de Golden State, dans une franchise qui veut retrouver les playoffs après trop d’années d’absence. Même si encore perfectibles en défense, les Warriors sont une des meilleures équipes offensive de la ligue, et ne manquent pas de menaces en attaque pour faire parler la poudre.
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La base du jeu : le catch & shoot
Et à la base de l’organisation offensive de ces Warriors, c’est leur capacité à enchainer les paniers de plus ou moins loin.
Terminé l’ère de Monta Ellis, Klay Thompson est un bien meilleur shooteur et n’a pas besoin d’avoir le ballon en mains pendant 10 secondes pour prendre le tir. Rajoutez à cela Stephen Curry, lui aussi un fantastique shooteur longue distance, et vous comprendrez pourquoi Mark Jackson a pour première option dans ses systèmes Thompson ou Curry pour du catch & shoot. On remarque deux systèmes basiques : soit le shooteur vient en sortie de deux ou trois écrans pour prendre son tir, soit Curry et Thompson se croisent dans une sorte de trajectoire en 8, comme sur l’exemple contre les Clippers. Sans conteste un de leurs systèmes les plus efficaces lorsque tout se succède bien.
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Des shooteurs si efficaces qu’ils attirent souvent toute l’attention de la défense, et c’est là que les choses deviennent intéressantes. C’est ainsi que c’est souvent David Lee ou Carl Landry qui se chargent de faire le dernier écran pour le shooteur, car si la défense se resserre trop autour de ce derniers, l’un comme l’autre ont alors le champ libre pour inscrire un panier. Et ils en ont les qualités pour cela.
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Deux variantes à cela si la défense suit bien : la première, lorsque la défense serre vraiment de trop près le shooteur en sortie d’écran, le passeur peut alors directement transmettre la balle à l’intérieur. C’est le cas contre Boston où Garnett lâche David Lee pour couper la trajectoire du ballon vers Klay Thompson, ou alors contre Miami pour ce fameux shoot gagnant de Daymond Green. L’autre variante, c’est de ne pas faire une rotation vers l’intérieur mais de s’écarter du cercle, et ici contre Utah, ça se termine en tir ouvert pour Lee à quelques mètres du panier.
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Enfin, Mark Jackson comprend bien la jeunesse de son équipe, et le talent de ses shooteurs. Aussi, dans l’optique de multiplier les possession offensives, Stephen Curry ou Klay Thompson n’hésitent pas à prendre un shoot très tôt dans la possession, et même si le résultat n’est pas tout le temps positif, les Warriors obtiennent ainsi quelques points « rapides » de temps en temps, et donc également plus de possessions offensives.
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L’alternative numéro un : le pick & roll
Golden State a la chance de pouvoir compter sur un effectif très riche.
Les Warriors possèdent en effet Jarret Jack et Carl Landry en sortie de banc, et ils n’ont de remplaçant que le nom. Très souvent, Mark Jackson fait jouer son équipe dans une configuration avec Jack en meneur et Curry décalé en arrière shooteur, presque à chaque fois que Jack est sur le terrain d’ailleurs. Et que ce soit Curry ou Jack, Lee ou Landry, Golden State adore pratiquer du pick & roll et les résultats sont souvent très bons.
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Option intéressante, lorsque que Lee ou Landry sont surveillés de trop près, le meneur peut y aller tout seul. C’est notamment le cas de Jack qui possède à la fois un très bon shoot à mi distance et peut également pénétrer pour aller chercher ses points plus près du panier, comme sur les deux exemples suivants.
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David Lee, l’homme à tout faire
Fraîchement désigné All Star pour la deuxième fois de sa carrière, David Lee est sans doute l’homme le plus important dans l’attaque des Warriors.
L’intérieur n’est pas une armoire à glace, mais c’est un des intérieurs les plus complets de la ligue, qui peut tout faire sur un terrain. Lorsque Mark Jackson se tourne vers lui, Lee répond souvent présent, qu’importe le moyen. Voici deux exemples où l’ancien Knicks débloque la situation en attaque, contre le Thunder avec un tir des plus compliqué face à Kendrick Perkins, puis contre Boston, où il prouve pourquoi il est le troisième meilleur passeur du club et sans doute un des meilleurs passeurs de la ligue parmi les Big Men.
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Très bon shooteur extérieur, il est également à l’heure actuelle une des plus dangereuses menaces au poste bas en NBA. Un sacré package pour un sacré joueur, parmi l’élite des intérieurs cette saison.
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Le fond de jeu de cette équipe est donc très solide offensivement, et on ne pourra jamais dire assez à quel point Mark Jackson réalise un superbe boulot avec ce groupe.
Néanmoins, cette équipe possède quelques défauts : ce groupe est tout de même très jeune, et manque sans doute de maturité. David Lee a de la bouteille, mais les autres starters (dont deux rookies) cumulent seulement 8 années d’expériences dans la ligue. Autant dire que cette équipe a encore une grosse marge de progression, mais pour le moment fait encore preuve de quelques maladresses. Autre défaut, le fait que baser son jeu sur le catch and shoot présente un risque, celui de ne pas marquer beaucoup de points lorsque la réussite est en berne, comme ce fut le cas hier par exemple contre Chicago. Enfin, défensivement Golden State fait partie des 10 plus mauvaises défense de NBA cette saison, ce qui ternit un peu le bilan et les prouesses offensives.
Mais la base est là, et les choses vont aller en s’améliorant d’année en année. La qualification en playoffs cette année sera déjà un bel accomplissement, mais une fois qu’ils y seront, tout est possible.
Ils sont super ces articles sur le coaching des équipes!
Merci beaucoup!
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