Les Spurs, la culture de la passe
Depuis maintenant une bonne dizaine d’années les Spurs ont mis en place des automatismes qui en font sans doute le meilleur collectif de la dernière décennie. Les joueurs passent mais la patte Gregg Popovich reste intacte. Et pour ça il faut aussi des joueurs qui ont cette culture du collectif ou l’apprennent au contact de l’équipe. Un joueur qui pourrait caractériser parfaitement cette philosophie, c’est Boris Diaw, qui n’est pourtant là que depuis 10 mois. Formé en France et à l’INSEP il a très vite adopté cette façon de jouer, avec excès parfois
Vous jouiez en équipe ou vous ne jouiez pas du tout, en parlant de l’INSEP où il côtoyait TP.
Tous ses entraîneurs ont tenté d’en faire une arme au scoring au vue de son potentiel mais ils se sont tous résignés et il est devenu finalement un point d’appui, un créateur
Pour moi l’équipe vient en premier. Pour faire gagner une équipe vous devez gagner en équipe. Je pense que c’est indiscutable.
C’est la seule manière de jouer que je connais.
Les Spurs ont aussi basé leur succès sur une équipe très internationale, la preuve avec nos trois français, mais on retrouve de nombreuses autres nationalités, Brésil Argentine, Australie… qui ont su rapidement assimiler le jeu façon Pop qui se rapproche du jeu européen. Et ce n’est pas un hasard si les Spurs sont la meilleure équipe en terme de passes décisives de la NBA (25.2 par match). Ce collectif à base de jeu de passes a même été récompensé dans le Top 10 avant-hier
C’est facile de passer le ballon et de le faire bouger quand vous savez que les autres le font et qu’ils vous donneront le ballon quand vous serez ouvert. C’est contagieux. Tim Duncan
Et dans ce jeu à l’européenne il y a un joueur qui n’a eu aucun mal à s’adapter puisqu’il était ce qui se faisait de mieux sur le vieux continent, Manu Ginobili.
Avec la façon dont le jeu est joué en Europe, il n’y a pas beaucoup de place pour les un-contre-un. Les joueurs n’ont pas les mêmes qualités que les joueurs ici, donc vous devez trouver l’extra passe pour avoir un shoot ouvert. Vous devez pénétrer, et ressortir parce qu’il n’y a pas d’autres options.
Et la différence en Europe et aux USA concernant le jeu se fait dès les plus jeunes catégories et cela reste en NBA
Le style de jeu en Europe est plus basé sur le jeu de passes. Ici c’est plus basé sur à quel point vous pouvez être bon et bon scoreur. Au lycée et avant le lycée c’est une question d’être le meilleur en un-contre-un.
J’ai le sentiment qu’ici les coachs veulent tellement gagner que si vous avez un joueur qui est vraiment bon, vous allez le laisser jouer tout seul. En France, même si vous êtes vraiment bon, le coach ne le permettra pas. Boris Diaw
Une différence bien visible aussi en NBA, comme ont pu l’observer Gregg Popovich et ses assistants lors d’une séance vidéo pour étudier un adversaire
Je ne mentionnerais pas l’équipe mais c’est une équipe que nous avons joué récemment et il y avait un jeune étranger. Il était toujours ouvert. Il se demandait ‘Comment est-ce que je vais bien pouvoir avoir le ballon’ Vous auriez du voir le regard sur son visage. Et bien un gamin américain dribble et garde le ballon.
Aux Spurs c’est une question que les joueurs ne se posent pas et ça marche puisqu’une nouvelle fois San Antonio affiche le meilleur bilan de la ligue.
Via Spurs Nation