Interview Ana Cata Chitiga : La plus française des roumaines
D’origine roumaine, Ana Cata Chitiga compte à son actif 5 campagnes en Euroleague consécutives avec Bourges, Villeneuve d’Asq et Tarbes. Âgée seulement de 23 ans, l’intérieure de Montpellier est probablement l’une des meilleures espoirs du basket français à ce jour. Dotée d’une technique de jeu variée et d’un shoot très efficace, Ana a gentiment accepté de répondre aux questions de Basket-infos, malgré un planning très chargé.
Bonjour Ana, comment vas-tu ?
Salut à tous ! Je vais bien, merci.
As-tu pris quelques résolutions en ce début d’année ?
Oui, une résolution qui est aussi une devise : « l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt »
D’origine roumaine, peux-tu nous en dire plus sur le basket roumain et sa culture ?
Le basket en Roumanie est beaucoup plus faible qu’en France, ce ne sont pas les mêmes structures non plus. La culture sport en général a beaucoup diminué avec la chute du communisme. Cependant, depuis peu d’années, il y a des clubs qui arrivent à disputer des Coupes d’Europe. Cette année en filles, nous avons joué en Eurocoupe contre Satu Mare et il y a un club en Euroligue, Targoviste.
Comment est perçu le basket français dans ton pays ?
La France est perçue comme un grand pays de basket. Ce, grâce aux résultats féminins réalisés ces dernières années et aussi tous les joueurs français qui évoluent en NBA.
Comment es-tu arrivé en France ? Quelles difficultés as-tu rencontré ?
Je suis arrivée en France à l’âge de 5 ans et demi. Je n’ai pas eu de difficultés particulières, j’ai très vite appris le français. J’ai fait toute ma scolarité ici.
Tu as reçu un bel héritage sportif de ton papa et ta maman. N’est-ce pas ?
Oui mes parents ont tous les deux été internationaux roumains dans leurs sports respectifs. Ma mère au basket et mon père au volley.
Peux-tu nous détailler tes débuts en France ? Comment es-tu arrivé à ce niveau là ?
J’ai commencé le basket à l’âge de 9 ans dans un petit club à Roanne, j’ai fait les sélections départementales et régionales. A 14 ans je suis rentrée au centre fédéral de Toulouse en cadette puis après je suis allée à l’INSEP pendant 3 ans. (tout est détaillé sur mon blog www.anacatachitiga.com)
Tu as également eu l’occasion de jouer en équipe en France, notamment en espoirs, avec laquelle tu as été championne d’Europe Espoirs en 2009. Que de souvenirs ?
Un très grand moment de bonheur avec cette génération. Nous n’avions rien gagné et là, c’était notre dernière année en jeunes et on a eu récompense de plusieurs années de déceptions contre les Espagnoles en plus nos pires ennemies ! (sourires)
Tu es encore jeune (23 ans), L’équipe de France reste-t-elle toujours un de tes objectifs ?
Oui bien sûr que cela reste un objectif. J’espère un jour faire des compétitions avec cette grande équipe.
En 2008 et 2009, tu as remporté la Coupe de France et le Championnat de France avec Bourges. Quels souvenirs en gardes-tu ?
De bons souvenirs bien sûr car avec le recul du temps, tu te rends compte à quel point c’est difficile de gagner un titre ou même d’atteindre le dernier carré. J’ai eu de la chance de jouer avec de grands noms du basket féminin.
Cette saison, tu joues avec Montpellier, qui est incontestablement le leader de la ligue féminine. Quelle est la clé de la réussite de cette belle équipe ?
On se concentre sur une défense agressive, jouer des contre-attaques grâce à cela, et avoir un jeu large en attaque.
Quels sont tes objectifs cette année ?
Apporter ce qu’un pivot peut apporter, c’est à dire des rebonds, des bons écrans et j’espère que nous irons le plus loin possible.
Ton planning basket est très chargé en ce début d’année. Peux-tu nous en dire plus sur ce qui t’attend. Comment comptes-tu gérer physiquement ?
Alors tout d’abord il y a les matches de championnat chaque week-end et aussi la coupe d’Europe avec un bon voyage à Moscou (on a perdu de 22 points, 73-51). Nous avons des matches aller retour en semaine, et bien sûr la Coupe de France qui a commencé le 26 janvier. Côté physique, dormir le plus possible car dans les transports on ne dort pas très bien ! Après le coach nous gère bien quand il y a des semaines comme ça, donc on a du temps pour récupérer et aller chez le kiné si besoin.
Un petit mot sur l’exploit de nos braqueuses à LONDRES ?
Magique !!!
Le championnat d’Europe en France est-il à leur portée ?
Oui c’est sûr en plus le public sera présent, ça serait le top !
Merci Ana de ta disponibilité, et rendez-vous en playoffs pour la conquête du titre ?
On croise les doigts mais comme le dit le proverbe : “il faut pas vendre la peau de l’ours avant … »
Credits photos anacatachitiga.com et ffbb
Ana Cata Chitiga
Propos recueillis par Patrick Parizot, pour Basket-infos