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Coaching : Brandon Jennings est il vraiment un croqueur ?

Ronald Martinez/Getty Images

C’est de notoriété publique en NBA : Brandon Jennings est un croqueur.

L’ancien rookie sensation se traîne derrière lui cette réputation de meneur croqueur, aux pourcentages de réussite horribles et incapable d’être un vrai organisateur du jeu. Pourtant, tout ceci n’a plus lieu d’être, et le Brandon Jennings de cette année, en quête d’un joli contrat l’été prochain, brille par sa capacité à prendre à son compte le jeu des Bucks. Analyse.

 

Un passeur très sous estimé

L’image que l’on a de lui, c’est celle d’un scoreur qui peut prendre feu n’importe quand, lorsque ses tirs commencent à rentrer.

Néanmoins, il paraît évident qu’il ne reçoit pas assez de crédit pour ses qualités de playmaker et de très bon passeur. Une évolution qui porte ses fruits cette année, et ce mois-ci plus que jamais, puisqu’en trois match, Jennings a distribué pas mois de 48 passes décisives, soit 16 par matchs, rien que ça.

La raison de toutes ces passes sur ces derniers matchs : une belle réussite de ses coéquipiers, mais d’abord et avant tout un jeu basé sur le pick & roll pour les Bucks, dans lequel Jennings se sent comme un poisson dans l’eau. Voici quelques exemples où les superbes passes de Jennings offrent un boulevard au poseur d’écran.
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Là où l’on reconnait un très bon meneur, et un très bon playmaker, c’est sa patience et sa capacité à ne pas forcer les choses. Une qualité rare, qu’on ne retrouve certainement pas chez tous les meneurs de jeu NBA, et ce même parmi l’élite des meneurs. Regardez bien comme par deux fois, il refuse une première fois la passe à Monta Ellis en sortie d’écran pour temporiser et trouver une bien meilleure option. De même, il refuse un tir à moitié ouvert mais avec un défenseur pas loin, pour offrir un dunk facile à Mbaha Moute.
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Autre qualité caractéristique d’un bon playmaker : donner le ballon au bon moment. Deux exemples où il vient fixer le défenseur avant de transmettre brillamment la gonfle pour Sanders sous le panier, puis une passe au timing parfait pour Monta Ellis alors que Randy Foye essayait de tricher et de passer devant les écrans. Puis un dernier cas où en sortie de deux écrans, il transmet pile au bon moment et au bon endroit pour Samuel Dalembert.
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Excellent en contre attaque

De même, sur contre attaque et en transition, Jennings prouve qu’il demeure un très bon passeur et un passeur intelligent.

Voici quelques exemples où Jennings sert parfaitement Monta Ellis, puis balance un missile qui traverse tout le terrain et arrive dans les mains de JJ Reddick pour deux points rapide.
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Très bon bon intercepteur, il fait également preuve d’un altruisme à en faire rougir Rajon Rondo lors de la contre attaque qui suit. De quoi vraiment réaliser que Brandon Jennings n’est peut être pas un croqueur.
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Un très bon finisseur

S’il est vrai que son pourcentage n’a jamais été splendide, cette année encore (40%  de réussite), sa sélection de tirs n’est pas non plus si mauvaise que ça.

Souvent, Brandon Jennings est tout simplement la dernière option offensive de la possession, et quand le reste ne marche pas c’est à lui de créer quelque chose, et malheureusement ça ne marche pas tout le temps. Néanmoins, Jennings possède une capacité à mettre ces shoots difficiles bien plus élevée que la moyenne, le rendant dangereux pour les défenses.
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Enfin, grace à son tir longue distance comme à sa capacité à pénétrer, il demeure une très bonne troisième option sur le pick & roll lorsqu’il n’est pas celui qui le joue en premier lieux.
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Une réputation qui lui colle à la peau mais qui n’a pas (ou plus, tout du moins) raison d’être.

Brandon Jennings n’est peut être pas très athlétique, et connaît quelques difficultés avec sa réussite au tir, mais au niveau de la gestion du jeu, ce qu’il a montré durant ces trois derniers match relève du très haut niveau, et la stat hallucinante de 16 passes en moyenne est là pour le montrer. Non pas que le garçon ne possédait pas toutes ces qualités jusqu’à présent, mais l’arrivée d’un nouveau shooteur en la personne de JJ Reddick, et la bonne forme générale de Monta Ellis et des Bucks a mis tout cela en lumière.

Intelligence de jeu, patience, choix justes, passes délivrées au bon moment, au bon endroit, précision redoutable et très performant sur pick and roll, peut être bien que Brandon Jennings vient de trouver son rôle chez les Bucks. C’est tout ce que le Thunder voudrait que Russell Westbrook devienne par exemple..

Toujours est il qu’en affichant ce niveau là jusqu’à la fin de la saison régulière et en playoffs, Brandon Jennings pourrait bien le recevoir son contrat maximum dans quelques mois.

 

 

7 réflexions sur “Coaching : Brandon Jennings est il vraiment un croqueur ?

  • Pistons & Kings Fan

    Très intéressant, j'adore ce genre d'article.

  • la présence de Redick à 3pts ouvre le jeu, c'est net, maintenant je pense que sa qualité de playmaking l'empeche pas d'être un croqueur, on peut etre fin passeur et en même temps un croqueur!
    D'ailleurs c'est aussi une marque d'égoïsme de vouloir être toujours décisif et d'être toujours impliqué sur le jeu avec ballon, la recherche de la passe toujours décisive ou du panier c'est par exemple le vilain défaut de Rondo (d'où ses stats stratosphériques) c'est un peu pareil avec LBJ bien qu'il semble accepter à Miami la création de ses partenaires, notamment Wade, ce qui lui permet de se focus sur la défense par séquences, en fait cette volonté parfois égoïste de toujours vouloir créer et être décisif, c'est l'Anti Nicolas Batum qui lui à l'inverse, se cache peut etre un peu trop (sur le +30 vs SA il prend que 5 tirs! pour 4 assists un truc du genre…). Sinon certains joueurs pèsent beaucoup grâce à leur jeu sans ballon, je pense notamment à Rip Hamilton par exemple, et aussi Hickson par exemple à Portland

    Cela dit je suis curieux de voir BJ dans une autre team, je pense que ça peut être un parfait lieutenant s'il accepte l'ordre établi (pas comme RW)

  • Pistons & Kings Fan

    J'aurais plus cité Boris Diaw^^

  • aussi oui, même si lui dans l'excès il refuse carrément ses shoots, ce qui peut être à force un handicap

  • Guillaume (BI.com)

    Croqueur implique aussi le fait de prendre des mauvais shoots, de forcer les choses et d'arroser, c'est le sens que les gens mettent derrière ce mot.

    Dans les faits, je ne trouve pas qu'il force les choses.

    Mais je suis pas du tout d'accord avec le fait qu'il soit trop altruiste. Je comprend ce que tu veut dire, et Rondo le fait sans doute un peu trop parfois, mais ce n'est pas le cas avec Brandon Jennings sur ces derniers matchs. Il n'a pas du tout forcer pour faire toutes ces passes.

    Ca montre en plus que le garçon a grandit dans sa tête, pas certains il y a quelques années que refuser des paniers aussi ouvert il l'aurait fait.

  • Je n'ai pas vu les derniers matchs des Bucks, donc c'est pour ça que c'était une comparaison hypothétique, le voir à 25-15 régulièrement c'est un gros volume de jeu donc je me demandais s'il était pas en train de faire du Rondo, visiblement non

  • Guillaume (BI.com)

    Non non, y a vraiment pas ce sentiment de forcer l'altruisme comme Rondo a tendance à faire de temps en temps.

    C'est simplement une bonne exécution du pick & roll, et une bonne patience sur les systèmes annoncés.

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