Playoffs Preview : San Antonio Spurs (2) vs Golden State Warriors (6)
Opposition parfaite pour ce deuxième tour de Conférence Ouest, entre un groupe de youngsters, qui n’ont rien à perdre et qui vont essayer de continuer à faire du bruit dans cette post season, contre une équipe de vétérans, à l’effectif toujours aussi riche et impressionnant, qui a clairement en ligne de mire le titre NBA. Si Golden State semble avoir le vent en poupe dans les médias après avoir créé l’upset et renvoyé les Nuggets en vacances, ce serait une erreur de trop s’avancer et de sous estimer les Spurs, toujours présents pour ce genre de rendez-vous..
Bilan du premier tour
Difficile ici de s’éterniser sur le cas de San Antonio, ou de tirer des conclusions pertinentes du premier tour disputé contre les Lakers. Après une saison régulière catastrophique, et la blessure de Kobe Bryant, ce sont des Lakers inoffensifs qui ont dû faire face à l’armada des Spurs, pour au final un 4-0, vite fait, bien fait comme dirait l’autre. En attaque, Mike D’Antoni avait enfin décidé de s’appuyer sur une association complémentaire Dwight Howard/Pau Gasol, mais c’était encore trop brouillon, et trop frais pour surprendre une défense de San Antonio qui sans trop forcer a pu faire déjouer cette association.
De même, si les Lakers commençaient à trouver quelques certitudes offensives, c’est leur défense catastrophique qui les a fait couler dans cette série. De fait, San Antonio n’a donc pas pu vraiment être testé, et n’a pas eu à aller puiser dans ses ressources pour faire le job contre les Lakers. Il n’empêche, même face à une défense poreuse, on a tout de même pu admirer quelques très belles choses, du basket pur jus made in San Antonio : beaucoup de mouvements, un ballon qui circule bien, des systèmes millimétrés toujours aussi efficaces. Après un départ difficile, Tony Parker a su retrouver des couleurs, et Tim Duncan a confirmer sa bonne saison, nous faisant presque oublier ses 37 printemps. Derrière, le casting de role player n’a pas eu à forcer, les Gary Neal, Matt Bonner, Danny Green, et autres ont joué leur jeu, et la grande satisfaction vient d’un Manu Ginobili qui semble avoir retrouvé un excellent niveau après une saison régulière compliquée.
Du coté de Golden State, comme en 2007, le slogan était « Let’s shock the world ». Malgré la blessure de David Lee, les Warriors et leur profondeur d’effectif a su parfaitement palier à cette absence de choix. A commencer par Andrew Bogut, qui s’est enfin imposé comme un élément capital de la rotation, très précieux en protection du cercle, et efficace également sur pick & roll ou plus généralement sous les paniers sur claquette, rebonds offensifs, défensifs, ou paniers ouverts. Mais aussi Festus Ezeli, qui à défaut d’avoir des mains fantastiques, apporte de la taille, une présence et une défense non négligeable, Carl Landry, qui a su rentrer dans les pompes de Lee et être efficace au poste comme à mi-distance, ou encore Draymond Green, dont Mark Jackson adore sa versatilité (capable de défendre sur des arrières, grosse débauche d’énergie, très actif au rebond, etc).
Le rookie Harrison Barnes a répondu également présent comme jamais auparavant. Connu pour sa capacité de percussion très complémentaire aux extérieurs des Warriors, il a réussi à devenir au fil de la saison un tireur très fiable à longue distance, et l’a prouvé sur la série contre Denver. Klay Thompson a eu des hauts et des bas, mais sa capacité à dégainer en sortie d’écran demeure importante pour Golden State, Jarrett Jack était sur un nuage, et a su apporter bon nombre de paniers sur un contre un et pénétration. Enfin, Stephen Curry a confirmé sur ce premier tour qu’il était à l’heure actuelle un des tous meilleurs shooteurs de NBA, capable de littéralement prendre feu sur un quart temps pour permettre aux Warriors de prendre leurs distances. Mais la vraie force de Golden State contre Denver, ce fut la capacité de Mark Jackson a faire les ajustements tactiques qu’il fallait à chaque fois, surclassant George Karl dans ce domaine. La richesse de cet effectif, et surtout sa profondeur et sa variété de possibilité leur a permis de surprendre les Nuggets, reste à voir si ce sera suffisant pour bousculer les Spurs.
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Les Clés de la série pour San Antonio
– Rester redoutable dans le périmètre : La faiblesse de Golden State, c’est sa défense, et ce n’est pas nouveau. Denver est loin d’être une équipe capable d’enchainer les tirs loin du panier, mais en l’occurrence, San Antonio a une vraie carte à jouer là-dessus. On le sait, les systèmes de Greg Popovich sont réputés pour beaucoup de mouvements, une bonne transmission de balle, et des shooteurs diaboliquement efficaces à longue distance pour convertir les bonnes occasions et les tirs ouverts obtenus. Contre la zone de Golden State qui force l’adversaire à prendre des tirs très loin, ou même sur une défense homme à homme pas fantastique pour contenir les pénétrations, les Spurs devront se concentrer pour faire ce qu’ils savent faire, et obtenir ces tirs faciles dans les espaces, des tirs qu’ils peuvent et doivent rentrer.
– Insister sur pick & roll : C’était flagrant contre les Nuggets, les Warriors ont eu beaucoup de mal à défendre sur pick & roll. En ligne de mire, Andrew Bogut, qui joue presque en zone, et ne sort pas pour défendre le pick & roll, se contentant de rester le plus près du panier possible, quitte à laisser Stephen Curry à un contre deux. Et conséquence directe, Ty Lawson a pu faire très mal sur du tir en sortie d’écran, rapportant un bon paquet de points de cette façon. A San Antonio, Tony Parker est lui aussi redoutable en sortie d’écran, pour prendre le tir ou même pénétrer, mais il ne faut pas non plus négliger l’autre joueur du pick & roll : Tim Duncan. Là où un Kenneth Faried, Javale McGee ou autre ne représentaient pas une grosse menace, sur le pick & roll des Spurs, Duncan offre une option au moins aussi dangereuse que Parker. Et si justement Bogut est réticent à vouloir sortir de la raquette pour défendre, Duncan pourrait faire très mal sur pick & pop, en ressortant pour prendre du tir à mi-distance, un de ses exercice favoris. Sans même compter l’option du shooteur à trois points en sortie du pick & roll, là encore une des forces des Spurs.
– Le facteur X : Tony Parker. Après un départ en trombe, la deuxième partie de saison de Parker (après sa blessure) fut largement caractérisée par une certaine inconstance dans ses performances. Même au premier tour, on l’a vu avoir un peu de mal, avant heureusement de rentrer dans le rythme et d’assurer le spectacle. On l’a dit, San Antonio est au mieux lorsque les Spurs arrivent à trouver des espaces pour leurs shooteurs à longue distance, qui se chargent ensuite de finir le boulot avec une belle réussite. Et en ligne de mire pour obtenir ces espaces, ce sera la capacité de TP à être incisif, et sa percussion qui pourra aider à déstabiliser la défense et ainsi créer des tirs ouverts à l’extérieur. Sans compter que les Spurs auront besoin de son scoring pour être sûr de tenir le rythme face à la puissance d’attaque des Warriors.
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Les Clés de la série pour Golden State
– La réussite à trois points : Pour une équipe de shooteurs, cela paraît évident. Même si la rotation à l’intérieur permet de palier à l’absence de David Lee, sans leur meilleur joueur au poste bas l’attaque va d’autant plus dépendre de leur capacité à rentrer des tirs de loin. Le problème, c’est que des Stephen Curry et Klay Thompson présentent le profil typique de deux spécialistes du shoot : capables d’enflammer un match à eux seuls quand tout rentre, mais aussi capables de totalement passer à coté dans un mauvais soir (c’est d’ailleurs ce qui est arrivé de temps en temps à Thompson contre les Nuggets). Les Warriors ont parfois tendance à en abuser, et à vouloir trop en faire pourrait aussi enrailler l’attaque et laisser s’envoler les Spurs au score.
– La défense à l’intérieur : Ce qui est certain, c’est que le secteur intérieur des Spurs est plus solide que celui des Nuggets, et surtout peut beaucoup plus contribuer au score. Le secteur intérieur de San Antonio demeure une part essentielle de l’organisation offensive, par leur capacité à se montrer dangereux dans la raquette, mais aussi par leur intelligence de jeu et leur sens de la passe. Thiago Splitter ne sera pas à 100%, mais Duncan oui, DeJuan Blair s’est montré lui aussi assez efficace dans sur pick & roll avec Ginobili pour mener la second unit, et il sera capital pour Golden State de contenir tout ça.
– Le facteur X : l’apport du banc. Il faudra en premier lieu un Stephen Curry qui rentre ses tirs pour espérer survivre, mais ce qui pourrait faire pencher la balance, ce sera peut être le banc de Golden State. Jarrett Jack, qui pourrait retrouver la second unit si Jackson décide d’aligner un line up plus grand, le rookie Draymond Green capable d’apporter de multiples choses, de la défense comme du trois points à l’occasion. Mais aussi Festus Ezili pour apporter une présence en sortie de banc dans la raquette, ou encore Carl Landry, qui avait réussi à bien combler le vide offensif laissé par la blessure de Lee. En face, le banc des Spurs ne manque pas de talent, et la capacité des remplaçants des Warriors à contenir l’hémorragie et pourquoi pas même répondre à leur tour sera à suivre.
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Les matchups à suivre
– Tony Parker vs Stephen Curry & Jarrett Jack : Gros match-up en perspective ici. On ne sait pas encore si Mark Jackson voudra ajuster son cinq titulaire pour cette série, mais ce qui est certain c’est que Stephen Curry et Jarrett Jack devraient se relayer sur le français. Une des clés de la série sera sans doute la capacité de Tony Parker à se montrer agressif en attaque pour aller provoquer un Curry pas fantastique dans la défense sur l’homme, mais également qui peut parfois tomber dans le piège des fautes, et ça Golden State ne pourra pas se le permettre. De même, de l’autre coté du terrain, Jarrett Jack s’est montré très efficace en pénétration, et Curry à la capacité de dégainer presque instantanément à longue distance en sortie d’écran, de quoi mettre à mal un Parker lui non plus pas réputé pour sa défense.
– Tim Duncan vs la raquette des Warriors : Il faut commencer par dire que Thiago Splitter ne tiendra pas forcément sa place de titulaire, et que Mark Jackson pourrait aussi choisir de retrouver un cinq plus classique, en redécalant Harrison Barnes du poste 4 vers le poste 3, histoire d’avoir un vrai intérieur pour contrer la raquette des Spurs. Ceci étant dit, la plus grande menace de San Antonio dans la peinture reste Tim Duncan, et sans doute que Andrew Bogut et Festus Ezili devront se relayer pour le garder. Si les deux sont de bons défenseurs intérieurs, ils ont plus de mal à s’éloigner du cercle, là où Tim Duncan peut aussi rester efficace à mi-distance. De plus, si Golden State décide d’envoyer Draymond Green ou Carl Landry, Duncan aura à coup sûr un avantage de taille et n’hésitera pas à en profiter pour aller chercher ses points au poste bas. Enfin, quid de David Lee, qui pourrait apporter un bon compromis entre taille et mobilité, mais il ne devrait pas être capable de tenir sa place bien longtemps sur le parquet, étant toujours convalescent.
– Le duel des coachs : On l’a dit, Mark Jackson avait réussit à magnifiquement prendre le dessus sur George Karl au tour précédent, arrivant toujours à trouver la faille en attaque, ou toujours capable de faire le bon ajustement défensif pour gêner les Nuggets dans leur style de jeu. Il aura l’occasion de confirmer ce bon coaching contre l’un des tous meilleurs dans le métier, Greg Popovich, qui lui aussi n’est pas le dernier pour prendre de brillantes décisions gérer de main de maître sa rotation ou dessiner le bon système au bon moment.
Bilan
Une fois encore, c’est un duel entre deux très bonnes attaques, et donc un affrontement offensif auquel on peut s’attendre. Néanmoins, de ce fait, le vainqueur sera peut-être justement celui qui arrivera le mieux à stopper la puissance offensive de l’adversaire, et de ce fait, San Antonio part clairement avec une longueur d’avance.
Là ou Golden State peut vraiment avoir quelque chose à jouer, c’est qu’ils n’ont clairement rien à perdre, et tout à gagner, face à une franchise qui mine de rien essuie depuis 5 ans les déceptions en playoffs, et n’arrive plus à aller jusqu’au bout de la compétition. Mais encore une fois, il ne faut jamais faire l’erreur de sous estimer une équipe de San Antonio, qui cette année présente un joli cocktail d’expérience de jeunesse, et ne s’est pas retrouvé second de la très dense conférence Ouest sans aucune raison.
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En effet, la conférence Est est très dense avec Miami, San Antonio, OKC et NY !
la conférence Est ?
San Antonio et OKC sont à l'ouest (comme toi :p)
Go Warriors !
Venez voir mon premier montage sur Steph curry !!
Thanks :)
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embed…
alors d'une tony parker N'était pas réputé pour sa défense…être le meneur des spurs pendant 10ans, sans être un bon défenseur…juste pas possible…de plus pop l'a dit, il est très sous-estimé sur cette partie là de son jeu, alors oui, il est pas monstrueux physiquement, mais il est toujours là , il est rarement décroché…bref….en tout cas bien meilleur que Curry dans le domaine…
sinon facteur X parker, je suis pas daccord du tout….il mettra ses 20pts 10 passes par matchs, il est revenu à 100%, il a eu mars/avril un peu compliqué…mais le mec était en course pour le MVP avant ça..il a pas dû régresser beaucoup depuis….par contre, comment va revenir boris (si les warriors jouent small ball, Boris EST la clé de la série…) comment kawhi leonard, va -t-il cadenassé le joueur adverse le plus chaud ?
pour moi, les spurs en 4/5 matchs…tranquilles…ils peuvent encaisser la pluie de 3 points de curry, en face ils pourront leur mettre la même…eux pourront resserer le jeu quand il faudra…en face….bof bof…