Brooklyn Nets - NBADossiers

Insaisissables

Selon Jeff Van Gundy, les Nets ont désormais le meilleur 5 de départ de toute la ligue. En même temps, quand l’on peut se permettre d’aligner d’entrée Deron Williams, Paul Pierce, Joe Johnson, Kevin Garnett et Brook Lopez, difficile de ne pas faire figure d’épouvantail. Avec un meneur d’élite, adroit et solide, qui possède l’opportunité de prouver enfin qu’il est un gagnant et pas simplement une machine à stats, un scoreur expérimenté et hyper-régulier capable d’enchaîner les cartons toute la saison, un vétéran idéal pour régler les petits détails en fin de match en coupant court aux débats d’un tir assassin, un combattant psychopathe dont la haine de la défaite n’a d’égal que la volonté d’écraser l’adversaire et de l’éteindre définitivement, et un pivot scoreur qui, délaissé par Garnett des tâches défensives, pourra donner libre court à sa panoplie de joueur au poste pour enquiller les paniers, il serait tentant de résumer les Nets version 2013-2014 à ce cinq fabuleux, génial alliance de fougue et d’expérience, de flambeurs et de silent killers. Mais ce serait une grave erreur.

Le banc des Nets est en effet très impressionnant, regorgeant de joueur capables de faire basculer un match, et surtout, il est composé avant tout de ballers expérimentés, qui connaissent leur rôle et n’en sortiront pas. Ce type de rotation est ultra-précieux pour un coach. Il suffira en effet à Jason Kidd de cibler les problèmes de son équipe pour trouver la solution adéquate, sans craindre de subir des effets secondaires, tant les joueurs qui composent le banc de Brooklyn sont spécifiques. Une petite équipe de magiciens, tous spécialistes d’un domaine particulier, tous susceptibles d’insuffler l’inattendu nécessaire au basculement du match, ou au contraire de combler les manques d’une première rotation qui ne sera, malgré les apparences, sans doute pas parfaite.

Reggie Evans, le mentaliste

Kyle Terada-US PRESSWIRE

L’ancien défenseur de choc des Clippers, arrivé à Brooklyn l’été dernier, n’a pas son pareil pour s’introduire dans l’esprit des attaquants et éteindre progressivement ses opposants. Reggie Evans ne sera évidemment pas là pour alimenter le scoring, mais représente le joueur idéal pour combler les manques défensifs de Brook Lopez. Lorsque Jason Kidd fera face à des menaces intérieures très fortes (Grizzlies, Pacers pour ne citer qu’eux), il pourra être intéressant d’introduire Evans aux côtés de KG pour dominer la raquette et éviter de prendre l’eau, quitte à laisser la tâche de scorer aux extérieurs. Lorsque l’adversaire sera moins virulent sur les postes 4 et 5, Evans devra apporter son énergie au rebond, notamment offensif, sur de courtes séquences, laissant l’essentiel du temps de jeu à Brook Lopez pour que celui-ci puisse enchaîner les points. En anticipant chacun des actes de l’adversaire à l’intérieur à l’aide de son role-player, Jason Kidd peut mettre en place son illusion sans laisser un coup d’avance à l’adversaire.

Andreï Kirilenko, le maître du passe-passe

USATSI

Ultra-visible à chacune de ses entrées du fait de son rôle de couteau-suisse, Kirilenko sera sans doute utilisé en sixième homme par Kidd, avec pour objectif d’apporter du liant dans le collectif des Nets. Toujours omniprésent, le Russe est celui que l’on voit, qui attire l’œil tant son impact sur l’ensemble du jeu est grand. Capable, selon les besoins de l’équipe, de se muer en scoreur, en défenseur acharné ou en facilitateur au jeu complet, celui qui évoluait la saison dernière sous le maillot des Timberwolves est une véritable aubaine pour un coach, car il peut combler plusieurs manques à la fois et évoluer dans un registre altruiste absolument idéal pour accompagner le cinq de scoreurs aux gros ego de Brooklyn (Williams, Johnson, Pierce, Lopez et un seul ballon). Par son aptitude à se trouver partout à la fois et à tout faire sur le terrain, Andreï Kirilenko permettra à Jason Kidd de détourner l’attention du public, de le laisser se concentrer sur les prises de balles du long ailier pendant que les silent killers que sont Joe Johnson et Paul Pierce alimenteront la feuille de match sans interruption, plongeant l’adversaire au plus profond de l’illusion.

Andray Blatche, la fougue incarnée

Greg M. Cooper-US PRESSWIRE

Celui que l’on a un temps pensé incapable de rejouer au niveau NBA est revenu en force la saison dernière, en devenant une menace crédible en sortie de banc. Malgré son âge (26 ans), l’ancien des Wizards possède toujours la fougue de ses débuts. L’ailier fort peut toujours prendre feu et inscrire une quinzaine de points lors d’un bon match. Jason Kidd voudra sans doute l’utiliser à la place de Brook Lopez ou de Kevin Garnett, lorsque l’équipe manquera de folie pour prendre à défaut les systèmes adverses. Avec ses feintes et ses dribbles en un contre un, sa fluidité et son adresse à mi-distance, Blatche pourra faire flamber les défenses, sans avoir trop de responsabilités défensives, domaine dans lequel il n’excelle pas par manque d’investissement. Andrey Blatche est ainsi un élément pouvant potentiellement apporter un gros plus aux Nets par le grain de folie qu’il possède, mais, trop influençable, ses soucis extra-sportifs pourraient le rattraper une fois encore… Mais le jeu en vaut la chandelle, tant l’ailier fort peut bousculer toutes les prévisions de l’adversaire et rendre le jeu des Nets indéchiffrable.

Jason Terry, le roi de l’évasion

Getty Images

Arrivé avec Paul Pierce et Kevin Garnett, Jason Terry sort d’une saison très moyenne chez les Celtics. En arrivant aux Nets, l’ancien lieutenant de Dirk Nowitzki retrouve Jason Kidd, qu’il connaît bien et dont il respectera les décisions, titre de 2011 oblige. Avec sa capacité à échapper à la défense par son explosivité, ses step-backs et son adresse balle en main, le tout combiné à une efficacité certaine au shoot qui ne demande qu’à revenir sur le devant de la scène après une année de pause, le Jet a toutes les armes pour exploiter pleinement son basket durant le peu de temps qu’il lui reste à jouer avec des qualités physiques intactes. De par son jeu très explosif et sa petite taille, Jason Terry, bientôt 36 ans, n’a en effet plus beaucoup d’années à jouer au plus haut niveau, ce qui devrait lui apporter un petit plus en terme de motivation. Un ajout royal pour Jason Kidd. Si l’adversaire parvient à cadenasser le trio Pierce-Williams-Johnson, le coach des Nets pourra sortir de sa manche un dernier atout offensif de poids. En bon roi de l’évasion, l’ancien Mav prendra un malin plaisir à esquiver la défense, à se balader entre les joueurs pour poser un problème insoluble pour le staff adverse. Kidd n’emploiera pas l’arrière pour mettre en place l’illusion, mais pour achever le tour. Car, alors même que l’adversaire pensera tenir la rencontre d’une main de maître, avoir un coup d’avance sur le collectif des Nets, Jet lui rappellera que Brooklyn ne se laisse pas prendre au jeu.

On pourrait rajouter à ces quelques membres du banc (probablement les plus importants) des joueurs comme Shaun Livingston, qui soulagera efficacement Deron Williams sur de courtes séquences, Mirza Teletovic, qui viendra apporter son expérience et son sens tactique à une équipe qui n’en manque pas mais qui pourrait tomber dans du un-contre-un à outrance du fait de son cinq de solistes, ou Mason Plumlee, dont les premiers pas en Summer League ont été prometteurs. Toujours est-il que Brooklyn possède une fabuleuse armada, et que Jason Kidd dispose, pour sa première saison en tant que head coach, de toutes les cartes nécessaires à la confection d’un tour indéchiffrable. A lui maintenant de ne pas se contenter d’un petit numéro de passe-passe, mais de concocter une mise en scène grandiose capable de perdre toutes les grandes franchises de la ligue et d’offrir à Brooklyn son premier titre, deux ans seulement après la création de la franchise. The more you think you see…

 

Une réflexion sur “Insaisissables

  • TRC_Melo

    Sur le papier ce te équipe était vraiment impressionnante ! Quel gâchis c'est triste :( Mais les 3 anciens celtics n'ont pas répondu présents à part niveau motivation ou KG et PP ont été la, ensuite Williams qui n'aura jamais réussi à confirmer ses années jazz,, Joe Johnson qui aura été un peu trop irrégulier, Kirilenko et Terry. inexistants…… C'est dommage ça pouvait faire quelque chose de grand tout ca

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