Interview exclusive d’Amath M’Baye : Le Japon était la meilleure solution pour moi
Non retenu par la NBA après ses deux participations aux Summer Leagues d’Orlando et de Las Vegas dans l’effectif d’Utah et de San Antonio, Amath M’Baye a signé son premier contrat professionnel au Japon pour un an avec les Mitsubishi Diamon Dolphins basketball. Très convaincant en NCAA l’année passée avec l’université d’Oklahoma, compilant 10.1 points et 5.3 rebonds de moyenne, le bordelais tentera d’acquérir de l’expérience afin de retenter sa chance en NBA l’été prochain. Afin de mieux comprendre la nouvelle aventure de notre frenchy, il a gentiment accepté de répondre en exclusivité aux questions de Basket Infos. et nous explique ses différents objectifs et sa nouvelle vie made in Japan.
Salut Amath, comment vas tu ?
Très bien, merci Patrick.
Tu t’es récemment engagé au Japon, comment s’est déroulée ton arrivée ?
Tout s’est bien passé, je suis très bien installé, dans un petit appartement à 5 minutes de la salle à pied. J’aurais bien sûr un temps adaptation puisque c’est la première fois que je mets les pieds au Japon. Le gros problème est que je ne comprends rien du tout, la plupart du temps j’ignore totalement ce que je suis en train de manger. A part ça, tout se passe vraiment bien. Je te rassure, je ne compte pas prendre de cours de japonnais, j’apprendrais quelques petits mots mais ce sera tout. Le décalage horaire aussi, c’est difficile, il y a 16 heures entre Los Angeles et ici, et j’ai du mal à retrouver mon rythme. Le soir, je me couche aux environs de 20h / 21h. Alors imagines…
Quelles difficultés as-tu rencontrées ?
Avant d’arriver ici, je suis tombé amoureux de la culture américaine assez rapidement. J’ai toujours aimé les Etats-Unis et on m’avait dit d’apprendre l’anglais très rapidement. Le japonnais c’est assez difficile à comprendre, l’espagnol est assez semblable au français et tu peux tout de même essayer de déchiffrer. Et là, que ce soit l’écrit ou l’oral, c’est impossible à déchiffrer. Donc il faut vraiment que je me débrouille. Par contre, la nourriture c’est très difficile de s’y habituer.
Peux-tu nous raconter ta signature au Japon ?
Mon agent avait pas mal de contacts au Japon et connaissait très bien le coach avec qui je vais travailler. Pour être honnête, le Japon m’a un peu fait peur, mais après il faut aller là où il y a du job. Le challenge était très intéressant et le projet me plaisait bien. Je me suis ainsi engagé pour une année. Pour tout te dire, ce qui m’a motivé à accepter cette proposition, c’est tout d’abord l’argent, et puis le coach (Antonio Lang) qui a joué à Duke. Il est pas mal respecté au niveau NBA notamment, puisqu’il a tout de même joué dans la grande ligue pendant environ 5 ans.
Pourrais-tu nous parler de ton équipe et de la ligue japonaise ? Quel sera ton rôle ?
J’en ai aucune idée. Je ne sais vraiment pas où je mets les pieds (rires..) ! Tu sais ici, en général les étrangers sont recrutés pour produire en apportant du scoring et des rebonds. Et le but c’est de me faire remarquer, et l’année prochaine je vais retenter la NBA, j’essaierai jusqu’à ce que ça marche.
Quel sera ton objectif cette saison ?
En fait, en NBA je veux jouer au poste 3 et je pense que ce sera mon poste de prédilection dans la suite de ma carrière; En NCAA, je jouais plutôt en 4, car c’est ce que me demandait le coach. Tu sais, quand on te dit que tu dois jouer en poste 4 pour gagner plus de matchs en fonction de son effectif, j’ai simplement fait ce qu’il me demandait, et j’ai donc très peu d’expérience à l’aile. Ainsi mon principal objectif, est de jouer 30 à 35 minutes au poste 3, d’acquérir un max d’expérience dans ce nouveau rôle et de me sentir plus à l’aise à l’aile.
Selon toi, pourquoi n’as-tu pas été retenu par une franchise NBA ? As-tu des explications ?
Justement, je pense que je n’ai pas eu assez d’expérience au poste 3, le poste où je veux jouer dans ma carrière professionnelle. C’est pourquoi, j’ai voulu partir à l’étranger, accumuler du vécu. Il est vrai que j’aurais pu aller en Europe dans une bonne équipe d’Euroleague, mais l’expérience n’aurait pas été la même et le temps de jeu pas aussi conséquent. Alors qu’ici, le coach a vraiment comme objectif de me faire travailler, progresser et m’aider, il est vraiment très intégré dans le projet que j’ai me développer à l’aile. Voilà pourquoi le Japon était la meilleure solution pour moi.
As-tu garder des contacts avec des franchises NBA ?
J’ai de très bons contacts avec San Antonio, et avec Utah, tout s’est bien passé. Après, quand tu joues en Summer League, les contacts entre agents et les dirigeants de franchises subsistent pendant quelque temps. Mais je peux te dire que je tenterai la NBA chaque année tant que je n’aurai pas atteint mon but.
Avais-tu songé à un éventuel retour en France ?
Je n’avais vraiment pas envie de revenir en France. Pour tout te dire, je ne sais même pas si j’ai eu des propositions et je n’ai même pas posé la question à mon agent. Le Japon était vraiment mon plan B. Aux Etats-Unis, la seule option qui s’offrait à moi c’était la D-League, et je voulais amasser un maximum d’argent pour aider ma famille. Bien sûr, je ne vais pas rester toute ma vie au Japon, c’est simplement une année de transition pour sortir de ma galère.
Médaillé d’argent U 20 en 2009 avec les bleus, songes-tu à l’équipe de France ?
C’est sûr même ! Le jour où je mériterais ma place, que le staff des bleus pense que je suis assez fort pour intégrer la sélection, je rejoindrais avec plaisir l’équipe de France. Donc, on verra bien.
Que penses-tu du nouveau visage des bleus ?
Pour être honnête, je suis totalement déconnecté. J’en entends un peu parler par quelques potes, comme Edwin ou Antoine. A part ça, je n’ai pas vraiment de nouvelles. J’ai un peu suivi la Pro A et l’équipe de France, la première année où je suis parti aux Etats-Unis, mais depuis j’ignore totalement ce qu’il s’y passe.
Merci de ta disponibilité et bonne saison à toi !
De rien,bien sûr je te tiendrai au courant dans quelques mois de ma toute nouvelle aventure.
Amath M’Baye
Propos recueillis par Patrick Parizot, pour Basket Infos
Vraiment très agréable ce discours sans langue de bois, ça change et ça fait vraiment plaisir.
En lui souhaitant bonne chance et en espérant avoir de ses nouvelles toute la saison du coup ! :)
hahaha "pour me sortir de ma galere" j'avoue je le plains ce mec…
Il n'était pas payé puisque joueur universitaire… Si c'est de ça dont tu parles
Certains pensent apparemment que quand tu es joueur de basket les billets coulent à flot, ce qui est faux
Puis tu ne connais pas la situation de son compte en banque non? Ni sa situation personnelle
Attention galère ne veut pas forcent dire galère financière !