Ranking #9 : le Heat en chaleur, Indiana piétine

1. Miami (43-14) : +2

Vous vous souvenez de la série de 27 victoires du Heat la saison dernière, moment fort de la saison des Floridiens entre les mois de février et mars ? C’est pour maintenant. LeBron et ses potes ont changé de thermostat et le Heat en est à 8 de suite. Pour que les choses soient totalement claires, les champions en titre sont même allés claquer leur contender n°1, OKC. En mode mandale (+22). Et puis bon, BronBron a eu beau s’en prendre une, manqué un match, revenir en mode Batman puis finalement mettre un masque en plexi comme tout le monde, ça n’a rien changé : Miami disperse, ventile. Le Gros, après avoir fait genre, a même dépassé la barre des 60 pts (61 vs Charlotte). Tant qu’à faire, Bruce James a aussi de sacrés assistants. Robin Wade (24/7/10 à OKC, 23/10/7 vs Chicago) et Alfred Bosh (22/5 à Dallas, 24/8/3 à OKC) sont dans l’ombre du héros mais assurent toujours autant côté logistique et après-vente. Quand on ajoute à cela une circulation de balle nickel, une défense suffocante et un Greg Oden qui trouve même du temps de jeu (8 pts en 13 min vs Orlando), ça fait forcément beaucoup pour les adversaires du Heat…

• La prédiction : demain, les Floridiens se déplacent à Houston, l’équipe en forme à l’Ouest. Certes. D12 va pouvoir prendre 20 rebonds. Oui mais… Miami et Greg Old-en vont l’emporter.

 

2. San Antonio (43-16) : +3

Attention, les Spurs sont au complet. Au volant de son car de ramassage scolaire, Popovich vient tout juste de récupérer le petit Tony, remis de ses différents bobos. Hasard ou coïncidence, les Texans ressemblent du coup vachement plus à ce qu’on attend d’eux. Dispendieux en l’absence de leur meneur (17.2 bps/match depuis le All Star break) et même en première mi-temps face aux Mavs dimanche (10 bps), TP a remis de l’ordre dans la maison depuis (13 au total). Autre retour marquant, celui de Kawhi Leonard. L’air de rien, en son absence, Saint Antoine est à l’origine de 8 bonnes actions pour 7 pêchés. Pas terrible. Depuis son retour, les Spurs sont invaincus (3 victoires face à Detroit, Charlotte et Dallas). Ok, ça fait pas rêver mais l’ailier a le mérite de faire son taff, toujours aussi discrètement d’ailleurs (15/6/4 vs Detroit, 16/7 vs Dallas). A part ça, le grand Tim semble immortel (19/13/7 chez les Clippers, 17/16/6 vs Charlotte), Patty Mills a résolu une belle équation (16 pts dans le dernier quart chez les Clippers + 13 dans la même période à Portland = 2 victoires) et Manu a défoncé une paire de pompes. Pourvu que ça dure…

• La prédiction : jeudi, Miami débarque en ville. Fessés en Floride, les Spurs ne sont pas loin de prendre leur revanche mais restent courts. Pas grave. Le samedi suivant, ils se vengent sur d’autres Floridiens qui n’ont de Magic que leur nom…

 

3. Indiana (46-13) : -2

Franchement, et histoire de faire les fines bouches bien exigeantes, les Pacers nous avaient habitués à bien mieux. Le résultat est toujours là mais la manière n’y est plus trop. Cette impression de puissance et de sérénité, comme un 36 tonnes en cruise control, s’est quelque peu dissipée. A la limite, perdre à domicile face aux Mavs passe encore. Etre incapable de contenir un Love en feu (42&16) sur ses terres, pourquoi pas. Mais gagner à l’arrache face à Milwaukee, à Boston ou encore face au Jazz, là, je dis non. Un peu plus et j’en viendrais presque à parler de crise. Bref. Si on se calme sur la meth’ deux minutes, on se rend compte qu’Indiana est victime du syndrome de la « grosse équipe », à double tranchant. Soit l’adversaire se liquéfie avant même de poser une basket sur le terrain et n’a aucune chance (dit syndrome PSG, Federer à la belle époque…). Soit il se met dans un statut d’outsider qui n’a rien à perdre et devient très dangereux. Paul George a d’ailleurs bien compris le truc : « On est devenu l’équipe à abattre. Dès qu’on joue une équipe qui a galéré toute la saison, elle met tout dedans. On doit apprendre à gagner ces matches, c’est une bonne chose qu’on en passe par là. »

• La prédiction : le 14, à Philly, nouveau test face à un cancre de la Ligue. Les Pacers gagnent de 31. Faut pas déconner non plus hein…

 

4. Oklahoma City (45-15) : -2

Aïe aïe aïe… On savait que Durant & cie copiaient le Heat. Maintenant, on sait aussi qu’ils sont capables de nous resservir les mêmes salades tous les ans. Cette année encore, on est passé à deux doigts du marronnier « Westbrook fout la m*** ». Hiérarchie d’équipe respectée, osmose collective, Durant seul vrai leader du Thunder… Des louanges qui ont foutu le camp dès le retour de Russell. Faut dire que le meneur revient et hop ! OKC en perd trois de suite. Une première cette saison. Autant dire que le fautif est vite trouvé (17 pts à 34%)… Un raccourci un poil trop rapide. Sûr que, quand on lâche ce turbulent Jack Russell dans un collectif au service de KD, le château de cartes a vite fait de s’écrouler. Réinsérer un meneur dans un collectif, c’est toujours coton. Et puis bon, faut pas non plus compter sur Westbrook pour se mettre complètement à la botte de Durant, le mec a trop de talent pour ça. Scott Brooks sait d’ailleurs très bien qu’un très beau parcours en Playoffs ne se fera pas sans son marsupial de meneur…

• La prédiction : ce soir, c’est récré. OKC accueille le sparring partner officiel de la NBA, Philadelphie. L’occasion pour Caron Butler de se faire plaisir sous ses nouvelles couleurs (14 pts).

5. Portland (41-19) : -1

Du bon et du nettement moins bon pour les Blazers ces dernières semaines. On aime beaucoup la dégelée passée aux Nets (-44). On aime le DD maousse costaud de Robinson (14&18) en l’absence d’Aldridge pour calmer les louveteaux du Minnesota. On aime moins les 3 défaites consécutives face à des concurrents directs (OKC, Clippers, SA). Et, surtout, on aime nettement moins la défaite concédée cette nuit face aux Lakers, à domicile en plus. A part ça ? LA a pris un repos bien mérité après le All Star break, Batum a activé le mode moissonneuse batteuse au rebond (16 vs Denver, record en carrière puis 17/15/5 vs Lakers) et les Blazers sont toujours dans le Top 3 à l’Ouest. Finalement, là est bien l’essentiel…

• La prédiction : Terry Stotts et ses hommes vont avoir le droit à un petit triptyque texan dans les prochains jours. A Dallas, malgré 40 pts de Nowitzki, ça passe. Au Toyota Center, ça passe aussi, malgré 9 frappes chirurgicales de Parsons. Mais à SA, ça ne passe plus, malgré un Batum à 21 rbs.

 

6. LA Clippers (41-20) : =

A LA, on est passé maître dans l’art de la récup’. En début d’année, Doc Rivers a commencé par écumer les brocantes. Après moult recherches, il a finalement découvert les tombeaux de deux anciens NBAers, Turkoglu et Vujacic, pourtant bien cachés au fin fond d’un grenier du Missouri. Un beau potentiel de sparring-partners. Voire des victimes idéales pour les conn**** et autres posters distribués à l’entraînement par le duo Griffin/Jordan. Depuis, Doc a changé de catégorie. Rivers ne chine plus, il s’attaque aux salles de ventes de mises aux enchères. Grâce à son flair et son bagout, l’ancien archéologue s’est mué en homme d’affaires avisé. En concurrence avec les Spurs, les Rockets ou encore les Mavs de Cuban, il a arraché la décision pour faire venir Danny Granger (ou ce qu’il en reste). Mieux : malgré la drague insistante de KG, Doc a obtenu l’accord d’un de ses anciens Celtics, Glen Davis. Faut dire que Rivers, lui, n’a jamais fait pleurer son Big Baby…

• La prédiction : jeudi, changement de parquet et (court) déplacement chez les Lakers. Un massacre. Danny Granger participe au festin (12 pts), Hedo aussi. Vujacic, lui, a été aperçu pour la dernière fois sur le marché aux puces de Clignancourt.

 

7. Houston (40-19) : =

Les Rockets restent sur 11 victoires en 13 matches. Dis comme ça, ça en jette. Au vu du calendrier, c’est surtout logique. Ecraser les Lakers, manger les Kings ou scalper les Pistons, ça n’a rien de dingue pour le n°5 de l’Ouest. Et puis, quand on perd face à des concurrents directs à Oakland et au Staples Center, mais cette fois face aux Clippers, c’est plus que moyen. A l’image des Clipps, justement, les Texans sont typiquement le genre d’équipe qu’on attend de voir en Playoffs. Où l’on attendra beaucoup (trop ?) d’un Harden sur qui tout le jeu offensif repose. Où l’on attendra beaucoup (plus) d’un Dwight qui n’échappera pas à sa pluie de fautes. Malgré tout, Houston fait peur à pas mal de monde. Parce que le soir où ils défendent, qu’ils courent et qu’ils mettent dedans de loin, les Rockets deviennent de vraies fusées…

• La prédiction : vendredi, réception des Pacers. Et vengeance. Congelés dans l’Indiana (-33 le 20 décembre), les Rockets l’emportent et réchauffent le cœur de leurs fans. S’ensuivent un cérémonial et des chants guerriers autour du gigantesque squelette de Roy Hibbert, dévoré plus tôt par D12. Un rituel texan.

8. Chicago (33-27) : +2

Avant leur défaite de cette nuit à Brooklyn, où ils étaient visiblement bouillis (25 bps !), les Bulls étaient l’une des équipes les plus chaudes de toute la NBA. Brooklyn, Toronto, Atlanta, Golden State, Dallas sont en effet passés sous les sabots des Taureaux ces dernières semaines. Noah, qui a fêté ses 29 ans à Atlanta (moyen), a guidé le troupeau. Le berger a même marqué de son empreinte un match face à un adversaire contre qui il aime briller, NY. Le grand a envoyé un triple-double comme on aime, pas le 10/10/10 ric-rac : 13/12/14. Et une victoire pépère. Merci d’être venu. Après, on n’oubliera pas Taj non plus. Le fabricant de guitares est quand même en double figure depuis quasi un mois (12 matches consécutifs), a signé quelques perfs sympas (20/10 à Miami, 20/15 à Dallas) et pousse de plus en plus Boozer vers la sortie. Pas plus mal. Le mec fait un peu tâche au milieu de cette armée de morts de faim. Captain Kirk et ses lunettes de cycliste valide.

•  La prédiction : dimanche, réception du Heat. Pourtant bien excités, les Bulls échouent devant le toréador masqué. Aucune pitié pour les bêtes ce BronBron…

 

9. Toronto (33-26) : =

Depuis le dernier ranking, les Raptors présentent un bilan plutôt propre (6v-2d). Valait mieux d’ailleurs vu que les Nets gardent le rythme (29-29). Quand on y regarde de plus près, ils ont su prendre des matches face à des concurrents plus ou moins directs (Atlanta, Cleveland), ont partagé les victoires avec Washington et se sont même permis un succès assez prestigieux face à un Top 8 de l’Ouest, Golden State. Surtout, ils ont su surmonter la crise d’adresse traversée actuellement par Lowry (17.8 pts 35%), qui n’en oublie pas les copains pour autant (9 pds). Mieux : DeRozan a su hisser le niveau (26.8 pts à 49%) et vient même de remporter son duel d’All Stars face à Curry (32 pts à 10/16). Si on ajoute à cela des role players qui font leur taff (Vasquez, Johnson), un Landry Fields sorti du formol pour suppléer un T-Ross blessé et même un Nando débarqué dans l’Ontario, on obtient une franchise qui va retrouver les joies des Playoffs, 6 ans après sa dernière participation.

• La prédiction : le 10, déplacement à Brooklyn. Après leur improbable victoire fin janvier sur le parquet du Barclays Center, les hommes de coach Casey remettent ça. Et avec un scénar’ comme on aime : shoot du milieu de terrain, au buzzer. Ficelle. Et des larmes sur les joues de J-Kidd.

 

10. Washington (31-29) : nouvelle entrée !

Un profil d’équipe bien agaçante, avec du talent un peu partout. Le seul truc qui leur manquait, et qui leur manque encore un peu, c’est de savoir se servir de ce qui se situe entre leurs deux oreilles. Parce que, sérieux, les âneries ne manquent pas. Une parmi d’autres, celle d’Ariza (pourtant pas le plus jeune de la bande) à Houston. Dans une fin de match bien serrée, le mec fait faute avant la remise en jeu et donne alors un point crucial aux Rockets (défaite à la clé). Bien ouej. Mais le discours des vieux, Nene en tête (blessé pour un mois), semble pénétrer peu à peu les boîtes crâniennes des plus jeunes. Si Boule et Bill Wall et Beal gagnent en constance et continuent à bien partager la gonfle, les Wizards pourraient sacrément justifier leur nom à l’avenir. Un qui n’est pas magicien mais dont le duo pourrait s’inspirer, c’est bien ce brave Marcin. Le « Polish Hammer » pèse quand même 17.8 pts à 60% et 11.3 rbs depuis le All Star break. Propre. Les dirigeants sont même allés déterrer au fond de leur jardin Al Harrington et viennent de signer les restes de Drew Gooden mais surtout de Dede Miller. Pas mal.

• La prédiction : samedi, week-end oblige, détente : Milwaukee débarque. Toujours sympa après une bonne semaine de boulot. Mais bon, comme tous les lundis, le retour à la réalité est bien brutal. LeBron fesse Wall et ses copains. Pire qu’un cours d’Histoire un peu pénible de 8 à 10h.

Sorti du Top 10 : Phoenix.

• Ceux qui auraient dû figurer en n°10. Comme d’hab. On verra dans deux semaines : Dallas.
• Ceux qui vont lutter jusqu’au bout, et ça va pas être beau avec un Grizzly au milieu de tout ça : Golden State, Phoenix, Dallas, Memphis.
• Ceux qui vont pas vouloir se mêler à la lutte. Faut dire qu’un Loup face à un Grizzly… : Minnesota.
• Ceux qui sont sacrément à la masse, même Minny, à côté, c’est rien : New York.
• Ceux qui viennent de jouer un vilain tour à un porté disparu, Ben Gordon : Charlotte.
• Ceux qui s’en foutent. De toute façon, ils iront en Playoffs. Sans Gordon et avec un bilan pourri : Charlotte.
• Ceux qui sont lancés dans un mini-championnat pour ne pas finir derniers à l’Ouest : Sacramento, LA Lakers.
• Ceux qui vont rappeler Scot Pollard pour tenter d’éviter cette humiliation : Sacramento.
• Ceux qui vont finalement éviter la honte ultime, Kobe oblige, même contre l’avis des médecins : LA Lakers.
• Ceux qui ont explosé en plein vol : Denver.
• Ceux qui ont le même bilan qu’OKC… à l’envers : Philadelphie.
• Ceux qui ont mis 130 pts à Philly. En même temps, qui l’a pas fait ? : Milwaukee.
• Ceux qui vont finir par trouver pire qu’eux si ça continue : Milwaukee.

Par @Papadiplodocus