Les bons débuts de Emmanuel Mudiay en Chine, quelles conséquences ?
Vous avez sans doute déjà entendu parler d’Emmanuel Mudiay, jeune meneur de jeu au potentiel immense qui a décidé de faire une croix sur l’université pour jouer et se former de façon professionnelle en Chine cette saison.
Même si le niveau de la CBA est loin d’être hallucinant, ses statistiques de 20,2 points, 6,4 rebonds et 6,4 passes décisives sur ses sept premiers matchs sont ultra-prometteuses quand l’on sait qu’à seulement 18 ans, il fait face à des joueurs bien plus âgés qui bénéficient de bien plus d’expérience que lui. Son premier match professionnel en carrière d’ailleurs, lui permit d’affronter Stephon Marbury, et malgré une adresse suspecte (5 sur 16) la défaite, et une petite leçon reçue face à l’ancien All-Star qui a cumulé 32 points et 5 passes décisives, le jeune meneur de jeu tout de même réussi à scorer 18 points. Des débuts peu évidents au niveau de l’adresse et de la défense donc, mais quelques bribes d’espoir.
Bien sûr, ses mauvais choix sont parfois critiquables (3,4 pertes de balle), sa défense n’est pas encore au point et son irrégularité offensive questionne, mais son adresse globale est finalement étonnante depuis sa première sortie (48,8% au tir dont 36% à 3-points). D’ailleurs lors de sa deuxième rencontre (29 points), et surtout lors de sa quatrième rencontre, durant laquelle il a pu obtenir son premier triple-double avec 22 points, 14 passes décisives et 11 rebonds, Mudiay a fermé toutes les bouches, et son expérience en Chine, s’avère pour l’instant être un succès. Comme si le jeune meneur de jeu avait tiré de belles leçons de son duel face à Marbury, permettant depuis à son équipe de s’imposer dans tous les matchs suivants. De plus, Mudiay n’a pas besoin de forcer son talent au scoring, l’équipe des Tigers étant réputée pour son collectif offensif. Son association avec Yi Jianlian (ancien joueur des Mavericks) fait ainsi des étincelles, grâce à la vision de jeu épatante du meneur de jeu et toutes les conditions semblent réunies pour que le diamant Mudiay puisse être taillé. Voici d’ailleurs un aperçu de ses statistiques, relayé par NBADraft.net.
Parallèlement, les 76ers font tout pour obtenir le premier choix de la draft en juin prochain, et beaucoup se demandent ce qu’ils décideront de faire s’ils devaient l’obtenir, vu que Jahlil Okafor semble depuis bien longtemps, le joueur le plus armé de cette cuvée. Avec les présences de Joel Embiid et Nerlens Noel à Philly le sélectionner n’aurait pas vraiment de sens. Et si Emmanuel Mudiay était donc finalement la solution… ?
Cependant, que penser de la ligue chinoise et de son niveau ? Quelle incidence ce phénomène pourrait-il avoir sur le futur ? Larry Brown, ancien coach des 76ers, aujourd’hui à l’université de SMU, a fait partager à SB Nation, ses pensées à ce propos :
Ça m’inquiète un peu. S’il est aussi bon que ce que je sais et qu’il est l’un des trois premiers choix de la draft (et je suis sûr que ce sera le cas), je m’inquiète sur le fait que beaucoup de gosses suivent ensuite son chemin. Ils ne penseront pas que beaucoup de gamins qui ont voulu devenir professionnels trop tôt n’ont aujourd’hui plus de contrat. »
J’entends parler de lui tous les jours. Je suis très enthousiaste pour lui, mais absolument pas pour les conséquences que cela pourrait engendrer. Il faut malgré tout reconnaître qu’il est difficile pour beaucoup de ces gamins de laisser passer une opportunité de gagner de l’argent pour aider leurs familles. Mais ce n’est pas un bon message pour les jeunes, et j’espère que la NBA fera quelque chose pour limiter ça. »
Le débat sur la salarisation des joueurs en NCAA peut donc être ré-ouvert… Mais plutôt que de vous remuez les neurones à ce propos, détendez-vous un peu avec quelques highlights de son premier triple-double. Avouez qu’il y a un peu de Kyrie Irving en lui !