Basketball Manager: Ma partie, Episode 5
StillBallin s’est collé au jeu de simulation de gestion sportive « Basketball Manager » qui offre la possibilité à son possesseur d’enfiler le costume de General Manager d’une franchise NBA. Alors qu’il teste cette réplique version balle orange de Football Manager pour la première fois, le chroniqueur a décidé de relever l’un des défis les plus relevés de l’histoire de la célèbre ligue américaine: faire gagner un titre aux Timberwolves de Minnesota.
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Punaise, ça fait déjà deux heures que je suis sur ma partie et je n’ai pas encore avancé d’une journée, ni commencé à tracer une orientation stratégique pour cette équipe des Timberwolves. Je m’amuse comme un gamin.
Après ma courtoise mais un peu guindée entrevue avec coach Flip Saunders, je décide de regarder en profondeur mon effectif pour pouvoir reprendre ultérieurement notre conversation et fixer ensemble les bases du plan censé mettre Minnesota sur les rails du succès. Avoir Andrew Wiggins, Karl-Anthony Towns, Ricky Rubio et Shabazz Muhammad est quand-même sacrément excitant. Le fait que cette fondation à très fort potentiel peut très bien se dégonfler en vol comme un ballon de baudruche ajoute une tension bien exquise à la chose. Le monde virtuel a ses mets qui ne sont pas aussi délectables dans la réalité.
Il faut par contre bien admettre qu’autour de ce carré sucré, il n’y a rien de transcendant maintenant que nous ne sommes plus en 2007 (Kevin Garnett, Tayshaun Prince et Kevin Martin auraient formé le squelette d’une équipe assez sympa cette année-là). Pas transcendant mais pas inintéressant.
Il y a pour l’instant bien trop de monde à l’intérieur, plus encore eu égard à ma philosophie « cavalerie légère », donc je devrais vraisemblablement faire quelques choix compliqués et dégoupiller un ou deux transferts très prochainement. Je n’aime pas quand les joueurs se marchent dessus et doivent diviser en quatre des miettes de temps de jeu. Ca me frustre de filer au compte-goutte des minutes à des éléments qui méritent des portions un peu plus consistantes et ça créé des tensions dans les vestiaires. La concurrence est une pratique à fort potentiel, cela dit.
En passant l’œil sur les postes 2 et 3, un dilemme m’a déjà sauté au visage comme une de ces bestioles blanches vaguement arachnoïdes d’Half-life. Sur ces localisations, deux combinaisons se battent en duel: la prometteuse mais encore tendre et incertaine association Wiggins/Muhammed (avec Wiggins en shooting guard) et la peut-être meilleure et plus fiable mais taillée pour le court-terme paire Kevin Martin/Wiggins (avec le n°1 de draft 2014 en small forward).
J’ai parfois eu le sentiment que Martin prenait des tirs trop rapidement sans laisser le jeu de Minnesota se développer, alors que Rubio était sur le terrain et que de meilleures opportunités auraient pu être trouvées, mais il reste un scoreur de grande qualité plus efficace qu’on ne pourrait le penser (un solide pour un shooteur 48,7% eFG et un sympa TS 54,9%). Loin d’être mauvais en tant que shooteur en sortie de dribble, il est plus efficace sur catch and shoot, ce dont je me réjouis. Avec un cadre un peu plus ferme qu’il ne l’a été dans le Minnesota jusqu’à présent et la balle un peu plus dévolue à Tricky Ricky, je ne pourrais être rien d’autre que satisfait de mon impact offensif à l’arrière avec ce joueur.
J’aime aussi l’idée d’adjoindre un autre scoreur talentueux et expérimenté (Martin a 32 ans) à Wiggins sur le terrain. Le Canadian Phenom n’a cessé de monter en confiance et en agressivité mais sa timidité prendra encore de temps en temps le dessus et cela le soulagera de pouvoir compter sur Martin pour prendre les choses en main de temps en temps. Et de manière générale, Martin est bien plus fort et dangereux que Muhammad à longue distance. Avec ma blinde de pivots, l’éventualité de faire jouer Towns en power forward et les soucis aux tirs extérieurs de Ricky, la présence de Martin est bien plus susceptible que celle de Shabazz de donner de l’air à mon attaque.
Cependant.
Si mon objectif cette année est de se frayer un chemin dans les âpres ronces de la conférence Ouest pour goûter aux playoffs, celui-ci s’inscrit en réalité dans un autre objectif bien plus grand et un peu plus lointain: se mêler à la lutte pour le trophée ultime. Ce but, courant comme une lame de fond sous chacune de mes décisions de General Manager, prime évidemment sur mon objectif intermédiaire d’atteindre le tournoi d’après saison régulière le plus tôt possible.
Dans ce dessein de plus grande envergure, n’aurais-je pas d’avantage intérêt à privilégier le duo Wiggins/Muhammad? J’estime ces deux jeunes joueurs suffisamment talentueux pour devenir des figures de poids dans la ligue lorsqu’ils auront quelques années supplémentaires au compteur. L’un a le potentiel d’un franchise player, l’autre d’un solide titulaire, voire peut-être plus. Ne serait-il pas judicieux d’investir le plus de temps possible à ma disposition pour développer ces deux joueurs (la question se pose en réalité seulement pour l’ancien ailier d’UCLA qui est en balance avec le trentenaire Martin pour l’octroi des minutes de titulaire) et leur permettre de cultiver une profonde connaissance réciproque l’un de l’autre, susceptible de se traduire par une alchimie à valeur ajoutée sur le terrain?
On a l’habitude de dire que la défense gagne des titres mais la continuité et l’entente collective devraient peut-être tout autant prendre leur place dans cette maxime (la continuité et l’entente collective aident grandement à forger une grosse défense donc on retombe assez vite sur l’adage initial, en fait). Ces éléments demandent du temps et de l’expérience collégiale donc commencer à lancer ce processus le plus tôt possible serait un investissement pouvant mener à accroître les chances de se mêler à la course au titre à l’avenir, parce que l’équipe serait armée de ces atouts et qu’elle le serait avec suffisamment de temps devant elle pour multiplier les tentatives année après année.
Cette voie est d’autant plus alléchante que brille une jolie lueur de complémentarité entre ces deux jeunes hommes. Wiggins a montré l’an passé qu’il avait la vitesse (et pas qu’un peu) pour jouer arrière mais qu’il souffrait un peu face à des extérieurs un peu costauds tels que des smalls forwards. La version basket d’Ender sort à peine de l’adolescence et elle est appelée à garnir sa charpente un peu frêle mais il est important de la mettre dans les meilleures conditions possibles dès maintenant afin de maximiser ses chances de réaliser son immense potentiel (cf. cet article sur Jahlil Okafor et les Sixers). Or, les défenses sont toujours assez malines et n’hésitent pas à lui mettre un extérieur physique dans ses jambes.
Sauf qu’avec Muhammad sur le terrain, Minnesota a une parade. Le californien est une force de la nature dont une importante partie du jeu offensif s’appuie sur la puissance. La combinaison de son talent de scoreur et de cette puissance lui permet d’enfoncer un important coin de la défense adverse s’il ne lui ait pas opposé un défenseur lourdement caréné. Dès lors, sa présence sur le parquet oblige l’équipe adverse à choisir entre mettre son défenseur extérieur le plus costaud sur le dos de Wiggins ou sur le sien. Dans les deux cas et à moins qu’elle ait deux extérieurs fort en muscles (ce qui est de moins en moins fréquent avec la tendance actuelle à jouer rapide et petit), Minnesota a une ouverture en un contre un de façon pratiquement permanente.
Beaucoup ont d’ailleurs fait observer que c’est à partir du moment où les deux louveteaux ont été associé qu’ils ont chacun été les plus formants (après le départ de Corey Brewer et avant la blessure de Muhammad). Je trifouille les profils statistiques des intéressés, en utilisant notamment l’outil de comparaison, basique mais très ergonomique en permettant de choisir les philtres à appliquer et les caractéristiques statistiques à mettre face-à-face.
Les chiffres n’arrivent pas tout-à-fait à la même conclusion, sans toutefois la contredire non plus. Il apparaît simplement que Muhammad a confirmé sur un plus grand temps de jeu les jolis passages qu’il faisait dans un rôle plus restreint avant le départ de Brewer, et que l’évolution de Wiggins explose sérieusement quelques semaines après la prise du poste de titulaire par l’ailier issu d’UCLA et se poursuit après sa blessure.
Les bonnes perfs des deux jeunes joueurs ne semblent donc pas être directement liées à leur association. Je tire tous les tiroirs de l’outil statistique du jeu que je peux pour trouver des données sur l’hypothétique bienfait réciproque de leur présence simultanée sur le terrain mais j’abandonne après quelques trop longues minutes d’échec. Bah, toutes les analyses ne peuvent pas forcément être soutenues par des chiffres de toute façon.
Dans le cas présent, il n’aurait d’ailleurs peut-être pas été pertinent de s’appuyer dessus tant les adversaires des Wolves de l’an passé ne devaient pas en avoir grand-chose à cirer de la façon de contrer le duo Wiggins-Muhammad vu qu’ils entraient de toute façon facilement dans la défense de beurre de Minnesota de l’autre côté du terrain.
On peut aussi penser que l’échantillon de matchs que les deux extérieurs ont joué ensemble est trop réduit pour en tirer une opinion dans un sens ou dans l’autre, ou encore qu’analyser la compatibilité du jeu de Wiggins avec celle de Muhammad n’a pas plus de tenue sur la durée qu’une sculpture de glace tant le canadien a dû ajuster et réajuster son jeu au fur et à mesure de son adaptation à la NBA et de la NBA à ses progrès.
Par ailleurs, je n’ai malheureusement pas suffisamment maté les rencontres des Loups pour me faire une idée visuelle de la complémentarité de ce duo. Et non, je ne vais pas aller chercher la quinzaine de matchs qui me permettraient de m’en forger une. Le jeu est une simulation de General Manager mais je ne vais pas pousser l’immersion jusqu’à me conduire exactement comme le décisionnaire en cravate dans son bureau à Minneapolis.
Je vais me contenter de mettre la théorie à l’épreuve du terrain et on verra bien ce qu’il en sortira. Cette théorie est suffisamment intéressante pour mériter que je l’expérimente sérieusement, notamment dans cette phase de reconstruction post-accumulation de talents d’avenir complémentaires qui doit me servir à vérifier le potentiel de cette jeune base mise en place.
L’idée que l’alliance entre Wiggins et Muhammad obligerait l’équipe adverse à mettre un défenseur non adapté sur l’un ou sur l’autre me plaît d’autant plus que viendrait s’y articuler un autre moyen de rendre folle les défenses. Voyez donc.
Comme l’a parfaitement souligné son profil statistique détaillé par le jeu et les différentes observations de mon staff, Muhammad a le rare talent d’être un ailier particulièrement doué dos au panier, à proximité du cercle. Il est également apparu l’an passé que Wiggins, dans un registre légèrement différent, était également à son plus fort lorsqu’il recevait la balle au poste bas, dans un périmètre proche du panier donc.
Je suis clairement du genre à penser que les joueurs devraient s’appuyer au maximum sur les aspects du jeu pour lesquels ils ont une certaine facilité naturelle, plus encore quand il s’agit de scoring. Je compte donc les utiliser ainsi, plus encore dans le cas de Wiggins au regard de l’exceptionnel élément qu’il pourrait devenir si on ne lui met pas trop de bâton dans les roues. Je compte exploiter ce filon parce que mes deux poulains y sont particulièrement doués mais aussi parce que ce type d’actions est susceptible d’ouvrir de belles possibilités de jeu.
Si le pur un-contre-un à proximité du cercle qui est l’apanage des deux ailiers est un peu remisé au placard aujourd’hui (notamment le jeu dos au panier), c’est parce que de manière générale, il existe des façons plus efficientes de scorer (pick-and-roll, recherche du tir ouvert, drive, cut, etc) et que sont assez rares les joueurs suffisamment doués dans ce domaine pour que mettre en œuvre cette option plutôt qu’une autre en vaille la chandelle. Mais quand une équipe possède un tel spécialiste, l’option du un-contre-un à proximité du cercle gagne quelques points supplémentaires dans l’intérêt qu’il y a à s’en servir.
Sans parler du fait qu’installer une situation d’isolation près du panier demande un peu moins d’efforts et de technique collective que pour des combinaisons peut-être plus efficaces de pick and roll ou autres, un telle menace offensive près du cercle ancre au sol une partie de la défense à cet endroit stratégique (un défenseur et parfois deux s’il y a une prise à deux ou si le second défenseur reste pas loin en anticipation d’une éventuelle aide).
Stratégique parce que c’est l’espace du demi-terrain le plus éloigné de la ligne à 3 pts et donc parce que le ou les défenseurs cloués derrière la ligne par un shooteur redoutable auraient trop de distance à parcourir pour aider à temps son coéquipier en difficulté face au un-contre-un poste bas. S’il y arrive malgré tout, l’attaquant à proximité du panier n’aurait qu’à renvoyer la balle au shooteur laissé libre. Son chien de garde venu en aide à l’intérieur n’aurait pas le temps de faire le chemin dans l’autre sens pour contester le tir longue distance. Et on sait à quel point peut être efficient un tir à trois points ouvert.
Ainsi, même si les plus talentueux scoreurs en un contre un proche du panier ne présentent pas par eux seuls une option d’une efficience renversante (ça doit tabler à du un point par possession pour les plus forts, là où par exemple le pick-and-roll dépasse aisément cette marque sans même avoir à afficher ses meilleurs représentants), leur présence sont susceptibles d’engendrer les super efficients catch and shoot derrière la ligne primée.
J’ajoute que ces positions près du cercle, avec un défenseur dans les pattes est également assez propice à la récolte de lancers-francs, autre grande option maîtresse de l’efficience. Andrew Wiggins a d’ailleurs merveilleusement su saisir cette carte au fur et à mesure de l’avancement de la saison (8,25 LF tentés par matchs, mars et avril combiné).
L’option du un-contre-un près du panier a de nombreux atouts pour peu que toutes ses ramifications sont bien filé dans la toile et qu’il y a à disposition un rare spécimen d’élite dans ce registre. Muhammad et Wiggins se dirigent au pas de course vers cette élite.
Le souci me direz-vous est que deux joueurs chassant dans la même zone vont se marcher sur les pieds et flinguer le spacing nécessaire tant pour le un-contre-un lui même, que pour les décalages conséquents espérés. A fortiori quand il s’agit d’extérieurs (qui ne pourront donc pas être facteurs de spacing par leur présence derrière les 3 pts) et qu’il y a encore des intérieurs sur le terrain. C’est vrai. Mais le génie est celui qui est d’abord pris pour un fou quand il commence à parler de ce qu’il a en tête.
Pour donner sa pleine mesure, pour avoir une chance d’être aussi intéressant que le pick and roll ou autre, le jeu au poste bas doit être porté par un seul joueur entouré de quatre partenaires capables de générer du spacing (par le shoot principalement).
Or Wiggins et Muhammad ont une véritable capacité de shooteur longue distance. Ender a un gros potentiel de ce côté et Shabazz est solide (39,2% à 3pts) et discipliné (seulement 1,3 tentatives mais que du catch and shoot) dans cet exercice, et je n’ai aucun doute sur le fait qu’il puisse s’appuyer d’avantage sur cette arme sans que ses pourcentages tombent drastiquement. Après tout, il est un bon shooteur de lancers francs et il montrait déjà cette fiabilité à longue distance à l’université.
Wiggins et Muhammad ne vont pas se gêner, au contraire. Quand l’un ira au poste bas, l’autre jouera le rôle du shooteur bien placé qui obligera la défense adverse à choisir entre s’étirer jusqu’à lui pour éviter le tir ouvert ou bétonner la raquette pour contrer la bien dangereuse action poste bas.
Cela ne sera pas suffisant mais entre en jeu alors ma volonté d’avoir un power forward dégaineur à longue distance et surtout, Karl-Anthony Towns positionné en pivot. Le dominicain a en effet un très joli potentiel de shooteur susceptible de s’étendre jusqu’à la ligne à trois points. Il n’a d’ailleurs même pas besoin d’être véritablement fiable dans le secteur, tout le monde étant désormais bien au courant qu’un à peine correct 35 % de réussite à trois points (1,05 pts par possession) est équivalent à un très bon 52,5% de réussite à deux points et qu’il est donc nécessaire d’aller au loin contester le tir pour faire chuter ce chiffre.
Towns est une carte maîtresse dans l’optique de permettre à Wiggins et Muhammad d’exploiter à fond leur force au poste bas car il a les qualités (encore à démontrer au plus haut niveau cela dit) pour apporter le spacing nécessaire à ce plan de jeu sans pour autant, comme c’est bien souvent le cas chez les intérieurs shooteurs, priver les siens d’une grosse présence défensive autour du panier (peut-être encore plus indispensable pour gagner des matchs que le succès de cette stratégie offensive orientée sur le poste bas).
Grâce au n°1 de draft 2015, les deux extérieurs vont pouvoir laisser parler leur aisance naturelle pourtant généralement pas pratique de nos jours (et capitaliser dessus dans leur développement plutôt que de se réinventer) sans que l’équipe dans son ensemble ait à faire des compromis maladroits.
Et là où la combinaison de ce trio devient machiavélique, c’est qu’en plus d’esquiver le flan à toutes grosses failles comme le risque d’un mauvais spacing ou d’une défense intérieure inefficace, elle se pare d’une forme très peu orthodoxe qui est susceptible de s’enfoncer dans les défenses de l’adversaire comme la lame d’un gaucher dans les côtes d’un bretteur habitué à rencontrer des droitiers.
En effet, combien existent-ils d’équipes habituées à défendre soir après soir sur une action au poste bas dispensée par un arrière ou un ailier, et non un intérieur comme c’est en principe le cas? Aucune.
Les arrières et ailiers plutôt habitués à cavaler aussi rapidement que possible d’un bout à l’autre du champ de bataille et à esquiver les écrans à longueur d’année devront à l’occasion de deux ou trois matchs dans l’année seulement, s’essayer à la défense au poste bas et aux talons enfoncés dans le parquet plutôt que voguant dans l’espace et dans les airs. En clair, ils vont devoir défendre d’une façon à laquelle ils ne sont pas accoutumés, et le faire trop peu de fois dans la saison pour en acquérir la maîtrise suffisante pour embêter mes jeunes louveteaux.
A cela faut-il encore ajouter le fait que mon équipe de Minnesota pourrait alterner les différentes versions de cette attaque centrée sur le poste bas avec la version puissante et agressive de Muhammad, la plus vive, déliée et aérienne de Wiggins et la version classique, avec Towns et ses 2,11m. Oui parce que Towns rempli également ce profil de fort joueur au poste bas (sous réserve d’une confirmation au plus haut niveau) également capable de shooter. Trois déclinaisons différentes d’un système de jeu que tout le monde a un peu oublié.
Cette articulation poste bas/shoot entre ces trois très jeunes joueurs peut-être appelés à porter un jour la franchise, peut potentiellement devenir bien plus létale si on y apporte quelques ingrédients sophistiqués au bon goût sucré.
Mes Wolves fictifs pourraient en effet lancer une série de feintes d’iso en poste bas et de pick and rolls pour finir par obliger l’adversaire à permuter quelques unes de ses assignations défensives pour recouvrir à temps une brèche, laquelle permutation pourrait aboutir à voir un défenseur très vulnérable au poste bas face à l’un des potentiels monstres du genre que sont Wiggins, Muhammad et Towns.
Un arrière chétif se retrouve malencontreusement à devoir tenir l’herculéen Shabazz? Jeu dos au panier, écrasement de l’arrière en question et panier (ou shoot ouvert si le gringalet reçoit de l’aide). Un ailier devient le vis-à-vis de Towns? Le pivot se sert de ses dix centimètres et quinze kilos de différence pour scorer comme s’il était encore au lycée. N’importe quel joueur qui n’est pas un grand défenseur face à Wiggins? Déposé dans la minute par l’élégant.
Imaginez le casse-tête des adversaires qui doivent faire attention à la multitude de rotations qui seraient trop dangereuses pour eux. Avoir ça en tête sans oublier de se concentrer sur le jeu lui même et ce fichu diable de Rubio qui n’arrête pas d’enchaîner pick-and-roll sur pick-and-roll avec sa précision d’orfèvre, sa vicieuse intelligence et ses mouvements épileptiques…
Les difficultés au shoot de Rubio réduise un peu le potentiel de ce jeu offensif orienté sur le poste bas car celui-ci n’est jamais aussi efficace que lorsque point d’ancrage intérieur est flanqué de quatre shooteurs extérieurs. Cependant, l’espagnol n’est pas si catastrophique et je n’ai pas beaucoup de doute sur ses chances de faire des saisons à 35% de réussite ou plus derrière les 7,23 m sur catch-and-shoot. Comme dit plus haut, cette barre reste suffisante. J’ai d’ailleurs tendance à penser qu’il est plus efficace d’avoir quatre ou cinq éléments à 35% à trois points qu’un seul individu capable de prendre raisonnablement sa chance à cette distance, quand bien même il tournerait à 48% de réussite.
Rubio est un élément important de ce jeu offensif qui se dessine peu à peu dans mon esprit car il a le talent de faire briller chaque pick-and-roll pour scorer (Towns a également, oui ça fait encore un truc mais il n’est pas n°1 de draft pour rien, un sérieux potentiel de finisseur sur ces types d’actions, surtout positionné en pivot avec un poste 4 shooteur à côté) et pour déstabiliser les défenses en vue de trouver un peu plus loin dans la possession une belle opportunité de marquer.
Dès lors, mon attaque pourrait alterner avec bonheur entre les deux grands plans de jeu: pick-and-roll et poste bas/3pts. Choisissez votre poison, adversaires. Et comme je suis du genre vicieux, je vais mettre les deux dans votre verre en enchainant dans une même possession pick-and-roll et jeu poste bas, feinte de l’un avant de mettre en place l’autre et autres petits tours délicieux jusqu’à déséquilibrer complètement la défense et trouver une situation favorable.
Tout cela n’est que de la théorie et le terrain ne rend pas toujours hommage aux chimères ainsi amoureusement imaginées mais punaise, rien qu’à esquisser tout ça sur le papier j’ai rendu dépressif la partie de ma personne qui se met à la place de mes futurs adversaires.
Les amis, je crois que c’est décidé. Wiggins jouera majoritairement au poste 2 avec Muhammad à ses côtés tandis que Towns évoluera en pivot le plus souvent possible. Avec un power forward qui s’écarte à ses côtés. Tout ça m’a bien trop enflammé les sangs, il faut que je teste ce monstre collectif sur le parquet.
C’est clairement une configuration qui mise sur l’avenir, aiguillonnée par l’envie de tester la viabilité et le potentiel du dévastateur plan de jeu offensif que je viens d’égrener, et guidée par l’espoir de voir cette base développer une entente le plus tôt possible en vue d’atteindre mon objectif final et un peu lointain, gagner le titre.
Du moins devenir un prétendant à son obtention comme je le dis depuis le début de la partie, je me suis un peu emballé après avoir évoqué cette attaque qui m’a planté une saleté d’arc-en-ciel dans les yeux. Mais quand même, punaise, c’est quand qu’on attaque la saison?
A suivre.
StillBallin (@StillBallinUnba)
J'ai hâte de savoir ce que ça va donner, et surtout comment les matchs vont être retranscrit