[Interview] Nicolas Batum : « Ça fait 5 ans que Michael Jordan me voulait »
À deux jours de son premier match de saison régulière avec sa nouvelle équipe (ce sera mercredi à Miami), Nicolas Batum (2,03m, 26 ans) s’est entretenu ce lundi avec les médias français. Transféré en juin par les Blazers, il est déjà très épanoui dans sa nouvelle ville de Charlotte.
J’étais tranquillement assis sur mon canapé en train de regarder la télé quand j’ai reçu un coup de fil de mon agent me disant que quelque chose se préparait et que j’allais sûrement être inclus. Quelques heures plus tard, le GM des Blazers m’a appelé 30 secondes pour me prévenir du transfert, il m’a remercié et m’a souhaité bonne chance pour la suite. Mais par rapport au règlement NBA, je ne savais pas où j’allais. 15 minutes plus tard, Rich Cho et Michael Jordan m’ont appelé pour me dire que j’allais là-bas. J’étais un peu surpris mais je m’en doutais aussi un peu avec la free agency, c’était une fin de cycle à Portland.
Pour l’instant tout se passe très, très très bien. Tout est un peu nouveau pour moi mais tout se passe très bien. Je suis impatient de commencer la saison avec eux. Le plus important était d’apprendre à se connaître car on a quand même 8 nouveaux joueurs. C’est l’objectif principal, les victoires en pré-saison, on s’en fiche un peu. Les entraînements ont été de très bonne qualité. Les compteurs sont revenus à zéro pour tout le monde maintenant.
En arrivant à Charlotte, Batum rejoint également une franchise présidée par Michael Jordan himself.
Il est l’idole de tout le monde. C’est une icône historique et mondiale du sport en général. Le côtoyer au quotidien ou presque c’est marrant car c’est quelqu’un comme tout le monde, qui rigole, qui est à fond dans le basket. On a pu discuter quelques fois et il a vraiment une grosse confiance en moi. Il me parle assez souvent et me dit que c’est une année où je peux vraiment me lâcher et montrer au monde ce que je peux réellement faire. Ça fait 5 ans qu’il essaie de m’avoir et il est très content de m’avoir eu au bout de 5 ans. Des paroles comme ça venant de lui c’est gratifiant.
Au sortir d’une saison difficile autant sur le plan personnel que collectif, il aborde cette nouvelle année, qui sera la dernière de son contrat actuel, plus sereinement sur le plan physique et mental, en laissant derrière lui l’échec de l’Euro en septembre.
L’année dernière j’étais assez fatigué physiquement et surtout mentalement. Aujourd’hui je me sens beaucoup mieux, c’est un nouveau challenge donc c’est assez excitant d’être dans une nouvelle équipe et que tout soit un peu nouveau pour moi. C’est un nouveau départ, je me sens très, très bien. Certes c’est une dernière année de contrat mais c’est une première année pour moi dans cette équipe, je vois plus ça comme ça.
Malheureusement à l’Euro on n’a pas réussi à atteindre les objectifs qu’on s’était fixés mais je suis passé à autre chose et maintenant mon objectif est d’aller en playoffs avec Charlotte avant d’aller en équipe de France l’année prochaine. On verra ce qui se passera l’été prochain.
Concernant cet objectif de playoffs, Batum comprend que cela puisse en laisser certains sceptiques.
Il y a 2 ans on ne nous mettait pas en playoffs avec Portland et on a fini à 54 victoires donc les prédictions des fois… Je peux aussi comprendre qu’on soit « prévus » en bas de classement parce qu’on a tout à prouver. Les joueurs arrivés ici sont des joueurs en mode deuxième chance. Comme Spencer Hawes, Jeremy Lin, Jeremy Lamb ou moi. On a une bonne équipe et on peut créer pas mal de surprises, c’est en tout cas ce qu’on va essayer de faire.
Le France-Espagne perdu lui, reste toujours dans un coin de sa tête.
Les trois lancers-bien sûr. Mais c’est le match en général qui me hante encore, pas uniquement les lancers. Je les loupe et malheureusement je ne peux plus revenir en arrière, si je pouvais je le ferais. Maintenant j’avance.
Il a également évoqué son changement de rôle cette saison, et avait une mise au point à faire sur le terme « d’option offensive n°1, 2 ou 3 » :
Il faut comprendre que lorsqu’on dit première ou deuxième option ce n’est pas forcément prendre 25 tirs par match. J’ai énormément de ballons pour créer, shooter. Je suis souvent au départ des actions. Steve Clifford veut vraiment que je crée de l’attaque, des décalages, des passes, des mouvements. Kemba me donne beaucoup le ballon, Al aussi. C’est dans ce rôle là qu’il veut me voir en tant que première option offensive. Je ne suis pas un mec qui va prendre 25 tirs par match. Ça arrivera peut-être de temps en temps, je vais être plus agressif qu’auparavant mais mon rôle sera certes de shooter plus mais surtout créer, jouer et partager.
Propos recueillis par Clémentine Fizelier pour Basket-Infos.