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Basketball Manager: Ma partie, Episode 8

StillBallin s’est collé au jeu de simulation de gestion sportive « Basketball Manager » qui offre la possibilité à son possesseur d’enfiler le costume de General Manager d’une franchise NBA. Alors qu’il teste cette réplique version balle orange de Football Manager pour la première fois, le chroniqueur a décidé de relever l’un des défis les plus relevés de l’histoire de la célèbre ligue américaine: faire gagner un titre aux Timberwolves de Minnesota.

[Lire les épisodes précédents]

Une chaîne du câble de derrière les fagots passe « Demolition Man », un de ces films pour lesquels j’attache une affection inexplicablement démesurée. Je m’enfonce dans mon canapé, l’ordinateur portable posé sur les genoux, et lance ma partie de Basketball Manager. Pendant ce temps sur l’écran du téléviseur, le logo de la Warner Bros laisse place à un quartier de Los Angeles rongé par les flammes.

Je pense qu’il est désormais temps de régler la question de mon secteur intérieur boursouflé. J’affiche à l’écran le roster et compte les big men: Karl-Anthony Towns, Nikola Pekovic, Kevin Garnett, Nemanja Bjelica, Gorgui Dieng, Adreian Payne et Damjan Rudez. Sept. Sept joueurs pour deux postes. Bravo Flip, bien joué. Du beau management, tout ça, tu ne crois pas? En réalité si le résultat final est inutilisable et mal fichu, la plupart des mouvements qui ont mené à ce secteur intérieur trop gras était plutôt pas si mal vu.

Pekovic et Dieng étaient déjà dans les vestiaires, et drafter Towns était d’une pertinence imparable (et on ne sélectionne pas un n°1 de draft en fonction des besoins de l’équipe). Faire revenir Garnett dans son foyer permettait de boucler en beauté la seule histoire de la franchise qui mérite d’être retenue dans les mémoires, et sa présence dans l’équipe pourrait s’avérer des plus précieuses dans le développement des jeunes potentiels de l’effectif. Si la contrepartie qui a été envoyée aux Hawks en retour peut paraître discutable (un choix du premier tour « lottery protected » de 2017 à 2020), le transfert de Payne au milieu de la saison passée représentait toutefois une opportunité ayant un certain potentiel.

L’ancien leader de Michigan State demeurait en effet un n°15 de draft encore dans son année rookie et le profil offensif très complet qu’il affichait à sa sortie d’université (avec notamment une belle combinaison d’aptitudes au shoot et dans le jeu poste bas) avait de quoi faire lever un sourcil intéressé. J’aimais également assez l’idée de mettre ce joueur dans les pattes de l’ancien first pick, Anthony Bennett, afin d’essayer de créer une sorte de concurrence directe entre ces deux joueurs aux caractéristiques semblables. Cela aurait pu forcer le canadien à sortir de sa léthargie jusqu’à pourquoi retrouver l’éblouissant attaquant aperçu avant la draft.

Cette émulation n’a manifestement pas eu lieu puisque la franchise a préféré couper les ponts avec Bennett sans attendre plus longtemps. Payne est quant à lui toujours dans l’effectif et si ses premiers pas dans la grande ligue ont été assez piteux, il pourrait être prématuré de faire tout de suite une croix sur ses chances de réussite.

La venue de Bjelica ne posait pas non plus de question tant le serbe est talentueux dans le rôle si prisé actuellement de l’ailier fort qui s’écarte (MVP 2015 de l’Euroleague). Il n’existe aucune garantie qu’il parvienne à avoir une aussi forte présence sur le sol américain qu’avec Fenerbahce mais il serait criminel de ne pas lui donner sa chance, plus encore au regard de la modestie de son contrat (environ $4 millions/an).

Il a débarqué dans le Minnesota alors que Bennett et Payne étaient déjà là, et que Towns peut également aisément jouer à cette position (surtout quand le poste de pivot est encore mieux rempli avec Pekovic, Garnett et Dieng) mais Bjelica a actuellement plus de chances d’être un vrai titulaire dans cette ligue que Bennett et Payne. Towns est quant à lui appelé à être plus intéressant sur la position de pivot, donc le placer trop longtemps à une autre place du terrain pourrait être un frein à la réalisation de son potentiel maximum.

L’arrivée de Rudez est peut-être plus discutable, même si le croate remplit la case du power forward (2,08m) qui s’écarte avec efficacité (40,6% à 3pts l’an passé en 2,5 tentatives; 44,6% en 2015) et pèse sérieusement moins sur la masse salariale ($1M pour cette année et la suivante) que le joueur contre qui il a été échangé, l’arrière-ailier Chase Budinger ($5M avant d’être free agent l’été prochain).

Rudez a en effet déjà 29 ans, ne fait pas grand chose sur le terrain en dehors de mettre des tirs longue distance et, si Bjelica n’avait pas encore signé (les négociations étaient cependant largement entamées… A moins que ce sont les économies ainsi faites avec le transfert Rudez/Budinger qui ont permis de le recruter par la suite?), une palanquée d’autres intérieurs (dont certains qui s’écartent, certes toutefois bien moins efficacement que l’ancien Pacer) avaient déjà leurs quartiers dans le Minnesota.

Cela dit, j’ai déjà évoqué la nécessité pour cette équipe d’avoir des Three Pointers les plus fiables possibles sur le terrain (et plus particulièrement sur le poste 4) avec une attaque qui serait en partie axée sur le jeu poste bas avec Wiggins, Towns et Muhammad en alternance, et qui devra de toute façon subir la faiblesse au shoot de Ricky Rubio. Rudez est une valeur sûre dans ce rôle, contrairement à Payne, Bennett (pour qui la question ne se plus) ou encore Bjelica tant que ce dernier n’a pas trempé un orteil en NBA. Il n’est donc finalement pas inutile d’avoir un tel Stretch Four peu onéreux sous la main pour si besoin faire respirer un peu l’attaque et faciliter les choses pour Wiggins et sa meute.

Ces arrivées ont beau être relativement pertinentes prises individuellement, il n’en reste pas moins que je me retrouve avec sept intérieurs pour deux postes et aucune hiérarchie naturelle entre eux. Le départ d’Anthony Bennett a légèrement réduit la difficulté de l’équation, bien que j’aurais bien aimé avoir l’occasion de voir ce que je serai parvenu à faire de lui.

Le jeune ailier fort n’aurait jamais dû être drafté en première position et encore moins atterrir à Cleveland où Tristan Thompson était dans les petits papiers de la franchise. Mais il demeurait un véritable top 5 de draft (présentant un risque d’échec non négligeable mais un top 5 quand même). Je pense que le talent est encore là, enseveli sous des grasses couches de doutes, de découragement, de flemme, d’immaturité et de pépins physiques; et j’aurais voulu essayer de l’en dégager à la force de mon verbe, de ma confiance en lui et de la présence de vétérans à qui on ne la fait pas comme Kevin Garnett, Andre Miller et Tayshaun Prince.

Les Loups en ont décidé autrement. Ils avaient certainement en tête la limite de 15 joueurs sous contrat garanti inscrits dans le roster au moment du coup d’envoi de la saison quand ils ont négocié le licenciement du First Pick 2013 mais je suppose qu’ils avaient avant tout perdu confiance en lui et en son avenir.

Alors, peut-être qu’en lui donnant une nouvelle chance, je n’aurai rien fait d’autre que perdre du temps, des minutes dont un autre joueur aurait meilleur usage et quelques points d’alchimie collective et d’ambiance positive dans les vestiaires. Après tout, la franchise l’a côtoyé au quotidien et a d’avantage que moi eu l’occasion d’évaluer son attitude et sa progression. Mais peut-être aussi que Minny a sonné le glas trop tôt ou sans être parvenu à pousser les bons leviers, et que le talent du Runnin Rebel de Las Vegas éclatera ailleurs. J’aurai simplement voulu tenter ma chance avec lui.

En tout état de cause, le départ de Bennett me facilite les choses dans la gestion de l’effectif car c’est un élément à qui je voulais donner une sérieuse opportunité et dont l’absence me libère donc au bas mot vingt à vingt-cinq minutes par matchs. Ce départ que je n’aurais vraisemblablement pas acté si j’avais pris possession de l’équipe plus tôt, éclaircit également la hiérarchie sur le poste 4.

En effet, j’aurais sans doute danser longtemps d’un pied sur l’autre pour savoir qui favoriser entre le jeune attaquant à l’énorme potentiel offensif qu’est Bennett et le possible parfait rouage que Bjelica est appelé à être en NBA (shoot, playmaking, all around game, QI basket, mental). Du moins pour ce qui est des vrais poste 4, parce que Towns, voire Dieng peuvent évoluer à cette position.

Le fervent supporter du small ball que je suis doit également inclure à la réflexion la possibilité d’utiliser sur ce poste 4 un ailier comme Shabazz Muhammad (dont la puissance physique est peut-être à hauteur des powers forwards classiques) ou pourquoi pas Tayshaun Prince (35 ans) qui du haut de ses 2m06, de ses bras interminables et de son savoir-faire, a régulièrement eu à défendre des intérieurs par le passé. Sa tendance à dégainer à mi-distance qui resserre un peu trop l’attaque dans le petit périmètre quand il joue 3 serait moins étouffante pour le collectif s’il est lui même positionné comme un power.

Sur l’écran de la télévision, Sylvester Stallone saute d’un hélicoptère pour aller chopper Wesley Snipes et ses cheveux peroxydés.

J’avais déjà entamé une réflexion presque à mon insu sur le sujet de la paire intérieure à caler en titulaire avant même de sélectionner les Timberwolves et la raquette Pekovic-Towns était apparue sur le papier comme la plus logique. L’analyse est assez simple: Towns et Pekovic sont à première vue les deux meilleurs intérieurs de l’équipe, Pekovic ne peut pas jouer à un autre poste que celui de pivot mais si Towns est à mon avis le plus intéressant à ce même poste, il semble pouvoir jouer power forward sans difficultés. Dans l’optique de viser les playoffs qui est le mien, il s’agirait donc simplement de mettre les meilleurs joueurs sur le terrain.

J’avais par la suite changé mon fusil d’épaule car le plan de jeu que j’espère pouvoir mettre en place pour exploiter au maximum le talent de la base d’avenir Wiggins-Towns-Muhammad-Rubio (et notamment le jeu poste bas d’Ender, Tony Toné et Bazz) dévoile tout son potentiel avec sur le terrain avec des intérieurs qui s’écartent: Towns en pivot et un sniper longue distance en power.

Avec un jeu offensif personnel qui s’exprime quasi uniquement à proximité du cercle, Pekovic s’inscrit mal dans ce schéma. Mais puis-je réellement me permettre de le mettre au placard alors qu’il est difficilement transférable (profil peu recherché, sérieux historique de blessures et gros contrat) et que je désire viser les playoffs et commencer à grappiller le moindre point dans la construction d’une culture de la victoire?

Pekovic (29 ans, 2m11) sort d’une saison difficile marquée par des blessures mais il assure en temps normal un bon 15pts 9 reb par match à plus de 50% de réussite, tout en pesant férocement sur les défenses adverses grâce à son talent à proximité du cercle et à sa puissance peut-être inégalée dans le championnat. Sa dureté et son expérience sont également des choses qui peuvent avoir leur importance sur le terrain et faire tâche d’huile sur les jeunes Wolves. S’il n’était pas un défenseur limité infichu de protéger une raquette, le monténégrin aurait un siège de titulaire indéboulonnable collé au derche.

Sauf qu’il est un défenseur limité infichu de protéger la raquette. Ce n’est pas juste un point noir, c’est un trou au milieu de la gueule. Couper l’accès au cercle pour éviter les paniers qui comptent parmi les plus faciles et recherchés du jeu est sans doute le premier fondement d’une bonne défense et le pivot est de loin le joueur du cinq le mieux placé pour se charger de cette tâche primordiale.

Avec Pekovic, cette bataille pour la zone la plus prisée du parquet est pratiquement déjà perdue de mon côté du terrain. Un ou deux des rapports de mon staff essaient vaillamment d’écarter quelques nuages de ce sombre tableau en évoquant sa plutôt bonne défense sur un attaquant dos au panier mais cela n’y fait rien. C’est sur l’attaque du cercle (et son articulation avec le shoot à trois points) que les franchises appuient la grande majorité de leur offense, pas sur le jeu dos au panier.

Peut-être que Karl-Anthony Towns (20 ans, 2m11) positionné à ses côtés en ailier fort est assez bon pour couvrir le monténégrin dans ce secteur. Il a la longueur, la mobilité et, semble-t-il, les instincts pour se muer en un mur mouvant autour de la raquette. Mais c’est peut-être un peu trop demandé à un joueur si jeune et inexpérimenté de tenir à lui tout seul une défense intérieure depuis un poste moins central et avec dans les pattes un lourd et encombrant boulet comme Pekovic.

Et quand bien même, il lui serait compliqué d’aller les chercher les power forwards au loin et de protéger le cercle en même temps, comme cela le serait également pour un intérieur défenseur aussi élastique que chevronné. Peut-on avoir une vraiment bonne défense avec un intérieur qui défend individuellement et collectivement pour deux? Se poser la question est déjà avoir une réponse négative quand on cherche à créer la meilleure équipe possible.

De plus, face aux rapides et zigzagantes attaques d’aujourd’hui, une défense mouvante, vive et athlétique est à mon avis ce qu’il y a de mieux carénée. Positionner Towns plutôt en pivot associé à un ailier fort plus léger m’offre le potentiel de cette défense à la fois suffisamment agile pour colmater à temps toutes brèches incessamment provoquées par l’adversaire et assez longue pour protéger le cercle. Et même peut-être également juste assez puissante pour ne pas se faire marcher dessus. Le dominicain a ce genre de profil physique protéiforme et de compréhension du jeu qui permettraient cela. Il n’est pas n°1 de draft pour rien, le bougre.

Offensivement, le couple Pekovic-Towns paraît plus viable, notamment si Towns démontre la réalité de son potentiel en matière de shoot. Mais est-ce satisfaisant? Mon attaque idéale est comme ma défense idéale, extrêmement vive et dynamique. Elle tend aussi à évoluer le plus souvent avec un seul élément à proximité du cercle et les quatre autres derrière la ligne à trois points pour étirer la défense ennemie au maximum et créer des espaces aussi larges que possible entre ses mailles. Pekovic est un superbe point d’ancrage intérieur mais il n’est pas suffisamment leste pour être un efficace partenaire de pick-and-roll. C’est bien embêtant car le pick-an-roll est l’une des armes les plus létales de ce sport, plus particulièrement quand il y a quatre extérieurs autour. Towns, lui, a les outils bourgeonnants pour être une sérieuse force de frappe dos au panier ET sur pick-and-roll.

ET au shoot. Pekovic ne fait peur à personne quand il s’écarte mais Towns devrait à terme raconter une autre histoire. L’ancien Wildcat n’a pas beaucoup mis son tir à distance à l’épreuve en NCAA mais plusieurs épisodes de sa jeunesse sont marqués par une propension à dégainer de loin (avec assez de succès) et son pourcentage aux lancers francs avec Kentucky est furieusement prometteur (81,3%).

Donc si le développement du jeune homme va dans le bon sens, il sera un pivot qui pourra selon les besoin du jeu être utilisé comme point d’ancrage intérieur avec son jeu poste bas, trancher les défenses et les attirer à lui en finisseur du pick-and-roll ou créer du spacing grâce à son shoot à plus ou moins longue distance. Placé en pivot avec quatre extérieurs autour de lui, il pourra coulisser de l’une de ces options à l’autre pour faire danser les défenses adverses, l’empêtrer dans le spacing et l’obliger à se découvrir complètement sur une zone décisive du terrain ou une autre (à proximité du cercle, à trois points, …).

Je rechigne également à le positionner en quatre car c’est en tant que pivot que, dans le jeu moderne tout en vitesse et en légèreté, ses atouts auraient le plus d’impact et je préfère dépenser son temps à développer son expérience et son savoir-faire à ce poste qu’à celui de power forward. Il ne faut pas sous-estimer le temps que nécessite la maîtrise en attaque mais surtout en défense du poste de pivot. Devenir la pierre angulaire d’une grosse défense a pris plusieurs années à des joueurs comme Tyson Chandler et Andrew Bogut, et je ne veux en perdre aucune pour Towns. Plus il aura atteint tôt son niveau maximum, plus mon équipe aura de chances, c’est-à-dire de nombre d’années, de gagner le titre. Vouloir jouer les playoffs dès maintenant n’est qu’un objectif intermédiaire. Le vrai objectif est de décrocher le trophée et pour ça, j’ai besoin du Towns le meilleur et le plus impactant possible.

Petit à petit, un cinq majeur émerge de mes pensées comme un sous-marin qui refait surface en pleine mer. Il lui manque encore son cinquième élément mais le quatuor Ricky Rubio – Andrew Wiggins – Shabazz Muhammad – Karl-Anthony Towns dessine déjà quelques vérités quant à la philosophie que je découvre être la mienne pour cette franchise au fil de mes réflexions: la combinaison de ces quatre jeunes joueurs présentent un si fort potentiel en terme de talent et de possibilités de jeu qu’il serait criminel de ne pas tout miser sur eux et de ne pas tout faire pour leur adjoindre ces ingrédients cruciaux et longs à germer que sont l’expérience et la continuité. Punaise, pourvu que je trouve ce power forward vivant derrière la ligne à trois points et s’en sortant avec les honneurs en défense.

Le personnage que joue Stallone se fait railler par un Wesley Snipes hilare et pourtant plié en deux sur le capot d’une voiture par un féroce policier. C’est maintenant que le cœur du film démarre.

A suivre.

StillBallin (@StillBallinUnba)

5 réflexions sur “Basketball Manager: Ma partie, Episode 8

  • WarriorsBlackKid #P

    On y arrive finalement, et pourtant c'est solide avec Bjielca moi je pense que ça passe !

  • StillBallinBB

    Ton cinq serait Rubio-Wiggins-Muhammad-Bjelica-Towns, c'est ça?

  • WarriorsBlackKid #P

    Oui, même si Bjelica n'aurait peut être que 20-25 min il serait dans mon 5.

  • StillBallinBB

    J'ai déjà rédigé plusieurs épisodes après celui-ci donc mon équipe finale est déjà posée sur le papier et en fait, ************************ mais tu vois, je ************************** en même temps qu*************. Du coup, **************. Après, on verra sur le terrain ce que ça donne.

  • WarriorsBlackKid #P

    C'est toujours la vérité du terrain qui prime.

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