De l’utilité des vétérans à la solitude de Carl Landry
Aujourd’hui nous vous proposons un nouvel article paru chez nos collègues de Debats-Sports dont le site consacré aux Sixers est la référence pour tout ce qui concerne la franchise de Philadelphie. C’est rédigé par Gajs et vous allez tout savoir de la situation des jeunes Sixers et de l’absence de vétérans dont on parle beaucoup dernièrement avec les soucis de Jahlil Okafor
Le site Sixers-France est ici et le compte Twitter ici
Radical dans sa méthodologie, le processus de reconstruction entrepris à Philadelphie par Sam Hinkie depuis son intronisation en tant que GM pourvu des pleins pouvoirs, divise. A mesure que les semaines s’écoulent et en dépit d’un échéancier annoncé dès le lancement du projet, la polarisation des positions antagonistes s’intensifie.
Les révélations des déboires d’un Jahlil Okafor présenté, en raison de la blessure de Joel Embiid, comme la figure de proue des Philadelphia 76ers offre un énième théâtre d’opération aux partisans et pourfendeurs du processus.
Approuver une stratégie ne contraint pas à abonder dans le sens de chacune des décisions tactiques et opérationnelles. En l’espèce, la disparition progressive des figures tutélaires de l’effectif a, de longue date, nourri les discussions au sein de notre communauté.
L’utilité des vétérans a été régulièrement introduite dans ces colonnes. Pas un seul support de discussion n’a soumis avec autant de force et de constance les patronymes d’Emeka Okafor, Kendrick Perkins, Gerald Wallace, Andre Miller , etc…
Les arrivées de Luc Richard Mbah a Moute et de Gerald Wallace ont ainsi été saluées dans ces colonnes quand elles été copieusement décriées par ailleurs.
Au sein d’un effectif aussi jeune et inexpérimenté, dans le cadre d’un processus de reconstruction où la focale est placée sur l’acquisition et le développement de jeunes prospects en talents d’élite, l’influence salvatrice de figures tutélaires susceptibles de transmettre leur expérience de la Ligue et des atours de la vie de basketteur professionnel nous a toujours semblé être une évidence.
Des débats féconds sont nés de divergences de vue quant à l’apport purement technique des vétérans au bénéfice des jeunes joueurs.Considéré comme déterminant par certains, il sera, dans les lignes subséquentes, appréhendé comme un effet collatéral de l’objectif recherché : la formation des hommes.
A longueur de texte, l’intérêt pour l’encadrement des jeunes pousses par des vétérans a été alimenté par la représentation selon laquelle le vétéran était un pair et non une figure d’autorité voire hiérarchique, et qu’à ce titre, il prodigue des conseils quand le coaching staff dispense des consignes.
L’appartenance à un même corps permet au vétéran et au jeune prospect d’échanger d’égal à égal. Encore faut-il que le dernier prête une oreille attentive à son aîné. Si tel est le cas, le spectre des sujets à aborder est large. Du régime alimentaire à adopter, à l’appréhension mentale des secondes soirées de back-to-back, en passant par la gestion des relations avec les médias et des séances d’entraînement qui viennent se greffer à un calendrier chargé comme jamais, le basketteur expérimenté est fondé à transmettre son propre vécu. Formulées sur un autre mode que celles émanant du coaching staff, ses recommandations participent de la formation professionnelle des jeunes prospects.
Complément et relais du coaching staff auprès des jeunes joueurs, le vétéran, pour peu qu’il gagne la confiance de ses jeunes partenaires, tient un rôle autrement plus déterminant que celui de passeur de savoirs basketballistiques, celui de guide dans un monde où se dissipent les repères des jeunes y ceux, les mieux outillés intellectuellement, à mesure que les opportunités nouvelles s’érigent face à leur statut de jeunes millionnaires. C’est cet aspect du rôle du vétéran qui a été récemment mis en défaut par le comportement d’un jeune homme de 19 ans, qui, en dépit d’une prédestination de longue date, n’a su opérer les choix opportuns au moment d’affronter les tentations qu’induisaient son nouveau statut.
Les incidents impliquant Jahlil Okafor confèrent une nouvelle actualité à la réflexion sur les figures tutélaires au sein d’un vestiaire. Que l’opportunité de discuter du concept, de ses incidences soit saisie est appréciable, que ces dérapages soient mobilisés afin de « prouver » la vacuité du processus de reconstruction entrepris interroge.
Ainsi, la tribune de Michael Lee publiée quelques instants après la diffusion de la vidéo de TMZ vise davantage à condamner un processus dont il déplore inlassablement les ressorts et les méthodes davantage qu’à contribuer à une nouvelle appréhension du contexte optimal de développement des jeunes prospects.
Confondant corrélation et causalité, Michael Lee et tant d’autres commentateurs, esquissent un schéma simpliste selon lequel l’accumulation des défaites aurait alimenté la frustration chez le pivot rookie, frustration qui se serait matérialisée par une perte de contrôle rendue inéluctable, faute de la présence d’un « vétéran » dans l’effectif.
Non seulement la modélisation du chroniqueur de Yahoo Sports est invalidée par la chronologie des événements, mais elle recèle outre les germes d’une conception stupéfiante de la responsabilité individuelle qui ferait passer Bourdieu pour un thuriféraire de l’individualisme méthodologique, ceux d’une conception simpliste et indifférenciée du rôle d’un vétéran.
Les errements de jeunes hommes de 19 ans ne sont pas une nouveauté et ne résultent pas de l’absence d’une figure tutélaire au sein du vestiaire pennsylvanien. L’image d’Epinal d’un « Kevin Garnett » susurrant dans le creux de l’oreille de Jah les mots idoines afin d ‘éviter que le rookie ne se batte avec des inconnus venus le tancer relève a minima de la naïveté.
Si Gerald Green s’est rendu coupable de faits analogues, ce mois-ci, ce n’est pas faute de joueurs établis dans la Ligue au sein du vestiaire du Heat. Pas plus que ses incartades ne résultent d’une accumulation de revers.
La présence de Reggie Miller, âgé de 35 ans, légende de la franchise, n’a pas empêché Ron Artest de grimper dans les gradins du Palace d’Auburn Hills. Le professionnalisme reconnu à Paul Pierce aurait pu ne jamais être mis en exergue si un soir du 25 septembre 2000, ses blessures occasionnées après une altercation dans une boîte de nuit n’avaient pas été superficielles.
Dans une autre mesure et un autre contexte (blessure, perte de son jeune frère), Joel Embiid a, en dépit des présences conjuguées de Jason Richardson et de Luc Richard Mbah a Moute, son mentor personnel, rencontré des difficultés à appréhender la transition entre les libertés afférentes au monde estudiantin et la rigueur et les exigences qu’impose le professionnalisme de la NBA.
Pourquoi les Sixers n’ont pas de « vétérans » dans leur effectif ?
A l’orée du troisième exercice de l’ère hinkienne, l’effectif des Philadelphia 76ers n’avait jamais été aussi jeune et aussi inexpérimenté. Les uns après les autres, les joueurs de Doug Collins ont été éconduits, mués en choix de draft et en flexibilité salariale. Le dernier en date, Jason Richardson, arrivé en fin de contrat avait opté pour une dernière danse avec les Hawks avant de rechuter et de mettre un terme à sa carrière.
Luc Richard Mbah a Moute a suivi une trajectoire analogue. A l’expiration de son contrat, le camerounais a rejoint la Californie, d’abord à Sacramento avant qu’une visite médicale non conforme n’empêche son retour aux Kings, puis chez les Clippers pour qui, il joue les utilités en fin de rotation.
Seul Carl Landry, acquis dans un salary dump trade avec les Kings de Vlade Divac affichait les années suffisantes dans la Ligue pour prétendre au statut de vétéran.
Puis, Sam Hinkie s’était risqué à transférer un Jason Thompson, natif de Philadelphie, aux Golden State Warriors en échange d’un droit de swap dont l’intérêt se dissipe à mesure que Steph Curry et ses coéquipiers marchent sur le reste de la Ligue, de marge de manœuvre supplémentaire sous le cap à l’été 2016 et de l’idéal type du vétéran : Gerald Wallace. A l’orée de la nouvelle saison, avec un effectif décimé par les blessures, Sam Hinkie a finalement décidé de limoger l’ancien Celtic.
Dès lors, Carl Landry demeure le seul joueur des 76ers à avoir plus de 3 années d’expérience dans la Ligue. Plus édifiant encore, du haut de ses 24 ans, Robert Covington est le second joueur le plus âgé d’un effectif qui est le plus jeune et le moins expérimenté de toute la Ligue.
Si chacun des joueurs des 76ers était issu du premier tour, 15 seraient encore sous l’égide de leur contrat rookie.
Une telle composition de l’effectif résulte de décisions stratégiques et de choix opérationnels.
La flexibilité avant les superstars?
Après avoir liquidé sur le marché les avoirs laissés par Doug Collins, Sam Hinkie s’est évertué à créer de la valeur à partir de la flexibilité que lui offraient sa marge de manœuvre sous le salary cap et les places disponibles dans son roster.
A cet égard, le stratège, a copieusement mobilisé les spots disponibles dans le roster au profit de workouts grandeur nature avec un large spectre de joueurs destinés à identifier un talent caché. De cette stratégie découle le niveau de difficulté des différentes éditions du Sporcle Quizz, l’incessant turnover au sein du roster et les séances de name dropping loufoques quand il s’agit d’évoquer les échecs de cette revue de personnel : de Daniel Orton à Drew Gordon, de Larry Drew III à Brandon Davies, de Malcolm Thomas à Jarvis Varnado en passant par les Casper Ware, James Nunnally, Elliot Williams, Darius Johnson-Odom et autres Lorenzo Brown.
L’impossibilité de dénicher des Robert Covington qui seraient passés outre les radars des 29 autres franchises avec une haute régularité conditionne l’efficience de cette quête au recyclage d’un grand nombre de joueurs dont le passage en Pennsylvanie marque l’ultime arrêt par la case NBA. Elle renforce l’instabilité d’un roster, dont les contours sont par ailleurs largement déterminés par les salary dump trades conclus par le décisionnaire afin d’accroître sa collection d’assets et par voie de conséquence son aptitude à mettre la main sur une superstar via la draft.
Réduire la voilure condamnerait les espoirs de voir cette stratégie porter ses fruits ou à accélérer le rythme du turnover au risque de priver Brett Brown d’un support de coaching et d’une stabilité déjà précaire.
Entériner l’impérieux besoin de figures tutélaires et acter que Carl Landry ne peut, en raison de son état de santé ou d’état de services jugés pas assez glorieux, assumer seul cette fonction, n’inhiberait pas seulement la stratégie d’identification des talents cachés mais réduirait drastiquement la marge de manœuvre du décisionnaire au moment de conclure des salary dump trades d’envergure. Ainsi, au terme de l’échange réalisé avec les Kings, les 76ers ont accueillis trois nouveaux joueurs sans en envoyer un seul à Sacramento.
Jusqu’à présent, le décisionnaire a privilégié la flexibilité qui lui a permis de mettre la main sur Robert Covington, Nik Stauskas, de nombreux choix de draft, dont celui des Kings 2018 et les droits de swap qui, à l’heure actuelle, boostent les probabilités d’accueillir une superstar, à la constitution d’un environnement le plus propice au développement des prospects déjà présents dans l’effectif.
Aussi profitable soit-elle, la quête d’un nouveau Robert Covington ne saurait faire oublier que le véritable objectif est de mettre la main sur le nouveau Anthony Davis.
Pour ce faire, il s’agit de permettre aux joueurs issus des choix de draft haut placés chèrement acquis (saison terne sur le plan comptable, composition de l’effectif largement déterminé par leur acquisition) d’accomplir leur plein potentiel et de ne pas se brûler les ailes lors de cette délicate transition entre les prémices d’un cursus universitaire et la NBA.
Drafter de jeunes prospects au sommet de l’ordre de sélection et les développer en joueurs d’élite demeure la voie la plus linéaire vers l’aboutissement de la première phase du processus. Pour autant, elle n’épuise pas les méthodes qui peuvent être mobilisées afin de satisfaire la soif de superstar du stratège.
Le recrutement sur le marché des agents libres paraît illusoire tant en raison de l’attractivité actuelle que sur le fondement du bilan historique de la franchise en la matière. Néanmoins, la conservation d’une telle marge de manœuvre à l’orée de la free agency 2016 pourrait dissiper ces obstacles en offrant au décisionnaire la latitude théorique pour chasser deux éléphants simultanément.
Enfin, la politique de détection du talent caché ne saurait s’analyser au seul prisme de la quête d’un supporting cast à moindre coût pour entourer les futurs éléments nodaux de l’effectif. Le bilan peut paraître maigre avec le seul Robert Covington (oserais-je mentionner Hollis Thompson, premier joueur des 76ers à clore ses deux premiers exercices avec un taux de réussite supérieur à 40% derrière l’arc) à présenter dans la colonne des actifs. Toutefois, un tel joueur sous l’égide d’un contrat hinkien constitue une carte de choix dans la main du décisionnaire dans l’éventualité où un scenario à la James Harden se présenterait sur la table des négociations.
De la dilution des objectifs comme atténuation des risques
Depuis son intronisation en tant que stratège jouissant d’une liberté sans égal dans la Ligue, Sam Hinkie s’est appliqué à se forger une flexibilité et à collectionner les assets susceptibles de lui offrir ce qu’il cherche : une superstar. A cette fin, le décisionnaire a placé la focale sur la méthode d’acquisition de jeunes joueurs que le fonctionnement de la Ligue lui permet de contrôler : la draft. Soucieux de conserver la flexibilité la plus large possible, le décisionnaire a dilué l’objectif de sélection puis de développement d’une superstar via la draft en ménageant ses options sur le marché des agents libres et des transferts.
A ce stade du processus, le curseur a été placé sur la maximisation de la flexibilité en vue de l’acquisition prochaine d’une superstar quelque soit le canal mobilisé, plutôt que sur l’optimisation du cadre de développement des prétendants à ce statut que peuvent être Joel Embiid et…Jahlil Okafor (?). En l’espèce, les critiques formulées lors du processus pré-draft à l’encontre de Blue Devil où son potentiel de superstar était largement soumis à caution n’ont pu être dissipées par un début d’exercice rookie par ailleurs plutôt probant. La priorité accordée à la conservation de la flexibilité destinée à faciliter l’acquisition d’une superstar semble renseigne sur le degré de satisfaction du décisionnaire quant aux prospects jusqu’alors rassemblés sous les nouvelles tuniques de la franchise.
Au terme de ce troisième exercice hinkien, à l’orée de deadline fixée lors de sa prise de fonction, le processus devra être évalué sur un critère : la présence ou non d’une superstar dans l’effectif.
Eu égard à l’incapacité d’une équipe désormais titulaire des deux pires séries de défaites consécutives de l’histoire de la NBA d’échoir à la dernière place de la Ligue, aux pérégrinations des balles de loterie, à celles de l’os naviculaire du pied droit de Joel Embiid, aux lacunes défensives et au comportement hors parquet de Jahlil Okafor, la politique la plus sécure demeure irrémédiablement celle destinée à consolider le stock de prétendants au statut de « franchise changer », quitte à ce qu’elle ait pour corollaire une détérioration relative du contexte de développement des joueurs sous contrat.
Cela étant formulé, l’adjonction d’un vétéran au pedigree plus glorieux que celui de Carl Landry demeure possible et assurément souhaitable. Reste qu’il ne suffit pas d’exprimer le besoin pour acquérir l’oiseau rare qui viendra prendre sous son aile les jeunes Sixers.
Suffit-il d’être vieux pour devenir un vétéran ?
Les bénéfices de la présence de vétérans au sein d’un effectif où l’essentiel des troupes opère la transition entre la vie étudiante et celle de jeune homme millionnaire en dollars, entre l’amateurisme universitaire et le professionnalisme de la NBA, n’est plus à démontrer.
Pour autant, une telle présence ne saurait être avancée comme antidote aux récents déboires de Jahlil Okafor dont le comportement ne relève pas de l’éthique de travail mais du délit. Entériner le fait que la présence de figures tutélaires au sein du vestiaire l’aurait empêché de se rendre en boîte de nuit en plein cœur d’un road trip avec comme seul accompagnateur un jeune coéquipier à la réputation délétère, de se bagarrer à deux reprises sur le domaine public, de s’être mis en situation d’être menacé d’une arme, de conduire à 80 km/h au-delà de la vitesse maximale autorisée sur le Ben Franklyn Bridge, est une ineptie inqualifiable.
Sam Hinkie, lui-même, s’est régulièrement épanché sur l’influence salvatrice des joueurs expérimentés, notamment lors de l’officialisation du recrutement de Carl Landry qu’il a par ailleurs côtoyé à Houston.
Les fondements de la solitude du trentenaire dans l’effectif ne sont donc pas à rechercher dans la vacuité de l’intérêt de ce profil pour le processus et ne s’épuisent pas dans les facteurs stratégiques évoqués en amont. La réalisation de ces derniers ne serait pas annihilée par l’éviction d’un JaKarr Sampson par exemple.
La figure du vétéran est d’autant plus popularisée qu’un futur hall of famer à la gouaille légendaire a décidé de revenir dans la franchise qui l’a drafté près de deux décennies plus tôt pour encadrer les jeunes pousses locales : Andrew Wiggins, Zach LaVine, Gorgui Dieng, Shabazz Muhammad rejoints plus tard par Karl-Anthony Towns et Tyus Jones.
L’opération n’avait pas été indolore pour l’organisation du regretté Flip Sanders puisque ce dernier avait dû se résoudre à céder Thaddeus Young (acquis six mois plus tôt en échange du choix du premier tour 2015 protégé top 10 du Miami Heat, de Luc Richard Mbah a Moute et d’Alexey Shved) pour rapatrier un Kevin Garnett alors sous contrat avec les Nets.
Equipe bâtie sur les fondations, de celle supposée permettre à Kevin Love d’atteindre les playoffs, incrémentées des trois premiers choix des drafts 2013, 2014 et 2015, les Wolves ont eu le bon goût d’adjoindre à Kevin Garnett deux autres pédagogues, en les personnes de Tayshaun Prince et Andre Miller.
Les Sixers n’ont jusqu’à présent pas bénéficié de l’insolente réussite de la franchise de Minneapolis et Philadelphie sonne comme une destination bien moins exaltante pour les vieux briscards.
Autrement dit, les vétérans ne se pressent pas plus aujourd’hui qu’hier pour rejoindre la Pennsylvanie. Déclarer son intérêt pour de tels profils n’équivaut pas à l’obtention de leur signature effective. Constat qui peut être classé au rang des griefs à adresser à l’égard de Sam Hinkie.
Tous les vétérans ne désirent pas ou ne peuvent tout simplement pas être des modèles par l’exemple, des pédagogues hors pairs et respectés par leurs jeunes collègues.
Tous les vétérans désireux de rejoindre les Sixers et de transmettre leur expérience aux jeunes pousses assemblées par Sam Hinkie ne seront pas tous reconnus dans ce statut par leurs jeunes collègues. Le rôle d’un Carl Landry, qui découvre lui aussi un nouvel environnement à Philadelphie, est à ce titre à interroger sans que nous puissions esquisser des bribes de réponse.
Mettre la main sur le (les ?) vétéran idoine n’est pas une tâche aisée et ne peut être appréhendée comme le résultat de la seule volonté du décisionnaire de le recruter. Les Sixers ne disposent pas d’un réservoir d’anciens joueurs ayant marqué l’histoire de la franchise, futurs hall of famer, au charisme légendaire, désireux de transmettre son expérience et rendre à l’institution ce qu’elle leur a offert.
A défaut de jouir d’une légitimité fondée grâce à une inscription dans le projet à long terme, les vétérans peuvent puiser dans celle induite par leur carrière. En l’espèce, rares étaient les hommes sur le marché à bénéficier d’une aura quelconque consécutivement à un passage par la franchise pennsylvanienne si ce n’est Andre Miller ou les retraités Elton Brand et Nazr Mohammed.
Par ailleurs, les erreurs de casting en la matière pouvant s’avérer tout aussi létales qu’une mauvaise décision avec un choix de draft haut placé, il ne semble guère judicieux de jeter son dévolu sur des seconds choix pour faire le nombre. Des noms évoqués en incipit, seul Andre Miller occupe cette fonction dans une équipe des Timberwolves.
Les incartades de Jahlil Okafor ont conféré une acuité nouvelle aux discussions relatives à la valorisation des figures tutélaires au sein d’un roster d’une équipe en reconstruction et fondé de nouveaux questionnements quant à l’environnement optimal de développement des prospects.
Elles n’ont pas encore favorisé une remise en cause du travail de scouting et des capacités du stratège en matière d’évaluation des prospects et de leur faculté à réaliser leur plein potentiel. De la validité de ces compétences supposées dépend l’issue du processus, bien plus que de la solitude de Carl Landry.
Par Gajs sur Sixers.Debats.Sports
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