Kobe Bryant explique pourquoi il galère moins
L’arrosage au tir dont à fait preuve Kobe Bryant a fait couler beaucoup, beaucoup d’encre depuis le début de saison. 3 sur 15, 6 sur 22, 1 sur 14, 4 sur 20, 7 sur 26, 2 sur 15… Voici un échantillon des contre-performances que le Mamba a pu produire cette saison. Pire, sans parler des briques et des air-balls qu’il a pu envoyer, tous ces exemples se sont soldés par des défaites des Lakers ! A la suite du match contre les Pistons, il y a dix jours, l’arrière affichait un hideux 29,6% au tir depuis le début de la saison, soit la pire stat de l’Histoire de la ligue pour un joueur qui tentait en moyenne plus de 15 tirs par match. Indigne de la légende que représente Kobe à travers le monde, même à 37 ans !
Beaucoup disaient ainsi que c’était la saison de trop et que l’emblématique joueur des Lakers n’avait plus rien à faire en NBA. Puis… Quelque chose a changé ! L’intéressé en parle à ESPN.
Je savais qu’en insistant il se passerait quelque chose. Mais je n’allais pas arrêter d’essayer. J’ai toujours continué à travailler. J’aurais pu ne pas y arriver, et j’aurais été bien avec ça parce qu’au moins j’aurais tout essayé, parce que j’ai tout essayé. Si ça n’avait pas fonctionné, je l’aurais accepté. C’est comme ça. »
Le Black Mamba sous-entend aussi que quelque chose n’allait pas dans ses jambes.
Sur les cinq derniers matchs j’étais bien. Ce que je veux dire c’est que je me sentais mieux que sur le reste de la saison. Aujourd’hui, je bouge mieux, mes jambes n’enflent plus après les matchs. Quand je vois le chemin que j’ai fait entre le début de la saison et maintenant, c’est bon signe. Ce n’était pas une douleur que je pouvais gérer match après match. Sur certaines rencontres, ça allait, sur d’autres, j’avais les jambes coupées. Je ne pouvais jamais le prévoir. Puis un jour, je me suis senti bien. Le match suivant aussi. Et celui d’après, je me sentais encore mieux. Et là je me suis dit que je pouvais tenter à nouveau des shoots difficiles, des drives, des choses comme ça. Mais c’était une erreur. »
Pour lui, le déclic a eu lieu à San Antonio, vendredi.
Je pensais que cette rencontre face à un adversaire aussi fort allait être compliqué pour mes jambes. Mais elles étaient là ! Je me suis donc dit que je commençais à passer à l’étape supérieure. »
Pour son coach Byron Scott, cette nouvelle sensation de bien-être lui a permis d’arrêter de forcer constamment son talent. Plutôt que de tenter des shoots difficiles, il devait s’adapter à ses coéquipiers.
Maintenant, il laisse le jeu venir à lui. Il voit bien tout ce qu’il se passe sur le parquet. Quand il distribue, les autres gars adorent, et ils font tout pour se rendre disponibles. Pourtant, il peut toujours être très exigeant vis-à-vis de ses coéquipiers. Mais aujourd’hui, il leur fait confiance, et quand il est victime d’une prise à deux, il sait trouver un gars ouvert plutôt que de forcer un tir. » Byron Scott
Finalement, Kobe Bryant doit aussi faire attention à ses coéquipiers, non seulement pour aider les Lakers à gagner, mais aussi pour les jeunes à se développer. Il en est conscient.
Je parle beaucoup des ajustements tactiques avec eux, soit avant les matchs, soit pendant les entraînements. Quand ils font ce que je leur dis en match et qu’ils voient que ça paie c’est très excitant. Probablement plus pour moi que pour eux d’ailleurs. »
Finalement, c’est assez humain. En début de saison Kobe était très conscient que ce serait son dernier tour dans la ligue. Soucieux de laisser une bonne image, il a voulu affoler les compteurs, tentant de scorer à gogo comme il savait le faire par le passé, notamment quand il considérait son supporting-cast d’un niveau assez faible. Aujourd’hui, l’arrière a retrouvé ses jambes, c’est certain, mais il a aussi compris le rôle qu’il avait auprès des plus jeunes, tout en se rendant compte ce qu’eux pouvaient lui apporter. Au final, ce sont tous les Lakers qui s’en sortent grandis. Le basket n’est pas un sport individuel, même si certains bonhommes comme Kobe se sont construits un talent fou !