Le travail sur le long terme paie à Toronto
Rappelez-vous. En début de saison, lorsque les Warriors affichaient un bilan de 11 victoires pour 0 défaite, ceux-ci s’apprêtaient à recevoir les Raptors à Oakland pour espérer continuer leur série. Et même si ce fut chose faite, la franchise canadienne n’est vraiment pas passée loin de l’exploit, grâce à un duo DeMar DeRozan / Kyle Lowry en pleine confiance dans le système de Dwane Casey
J’ai vraiment confiance en eux pour gérer les possessions, appeler les systèmes, driver l’équipe en défense… Ils comprennent mieux le jeu que les autres gars, et parfois mieux que moi-même. La continuité dans la franchise a fondé la confiance, et c’est ce qui rend notre équipe meilleure. » Dwane Casey à ESPN
Alors que Lowry vient d’être élu All-Star pour la deuxième année consécutive, DeRozan vient lui aussi d’être choisi par les coachs. Cela révèle ainsi que le duo s’est affirmé totalement cette saison, comme le meilleur backcourt de leur conférence, grâce à un énorme travail sur plusieurs années.
DeMar sait qu’il est assez fort et athlétique pour aller au panier aussi souvent qu’il le veut. Il peut shooter de loin, mais peut utiliser également le pick and roll, les isolations, le shoot à mi-distance, le catch and drive, le catch and shoot… Toutes ces choses qu’il a apprises par le travail et qui ont permis à notre équipe de progresser. » Kyle Lowry
La complémentarité offensive des deux joueurs n’est plus à prouver, et grâce à eux, les Raptors ont terminé dans les top 10 des équipes qui présentaient la meilleure offensive efficiency pendant deux année (ils sont 6e cette saison).
Dans la raquette, même si Jonas Valanciunas joue encore trop de façon mécanique et manque un peu d’instinct, il est conscient de ses faiblesses. Ainsi, il ne prend pas trop de mauvais shoots, fait attention à ne pas trop perdre la balle et provoque des fautes pour aller marquer des lancers-francs. Cela lui permet d’être l’un des pivots les plus efficaces de la conférence Est. Avec des guerriers comme Luis Scola et DeMarre Carroll pour compléter le starting five, Toronto présente un cinq de départ hyper complémentaire et très talentueux. Et même si Carrol vient juste d’arriver, il semblait correspondre tout à fait à la pièce manquante de ce puzzle dans lequel il était du coup, très simple de s’intégrer.
Si l’on veut encore plus de défense, le banc est là. Avec Cory Joseph, Terrence Ross, Patrick Patterson et Bismack Biyombo, la second unit est souvent celle qui permet aux Raptors d’augmenter l’intensité quand ils n’ont pas la balle. Comme ce fut le cas dimanche contre les Clippers, ou encore mardi contre les Wizards, les remplaçants sont souvent capables de remonter un déficit en étouffant complètement leurs adversaires pour permettre aux titulaires de revenir sur le parquet avec l’avantage au score. Dwane Casey, pourtant réputé pour ses grandes qualités défensives n’avait jusque là jamais vraiment réussi à faire briller son équipe dans ce domaine. Surtout en playoffs.
Je remercie vraiment Masai Ujiri et le front office d’avoir tout fait pour nous apporter de meilleurs défenseurs cet été. Aucun manque de respect pour les gars que nous avions avant, mais Cory Joseph et Bismack Biyombo sont de meilleurs défenseurs qu’eux. Et DeMarre Carroll nous permet d’être une vraie équipe défensive. » Dwane Casey
Le boulot qu’on conjointement fait Dwane Casey et Masai Ujiri le GM de la franchise canadienne est ainsi à souligner. Sans bouleverser l’effectif comme certains ont l’habitude de le faire, il a préféré conserver les pièces qui correspondaient au mieux avec les plans du coach tout en en trouvant d’autres qui pouvaient être très complémentaires. Quand beaucoup étaient surpris du départ de Lou Williams pour les Lakers cet été alors qu’il venait d’être élu meilleur 6e homme, on le comprend aujourd’hui bien mieux tant la défense n’est pas la spécialité de l’arrière.
A ce jour, la ville de Toronto, grâce à sa culture cosmopolite et au niveau qu’affichent les Raptors depuis quelques saisons, est devenue le 5e marché le plus important de la ligue. Grâce à un collectif soudé, complémentaire, bien construit et présentant des joueurs qui se connaissent depuis longtemps, la franchise canadienne, qui s’affiche aujourd’hui à la deuxième place de la conférence Est, appartient aux top 10 des meilleures équipes de la ligue en attaque et en défense. Ils pourraient ainsi être ceux qui feront douter les Cavaliers dans la course aux prochaines finales NBA tant leur nouvelle défense devrait leur faire passer un cap en playoffs. L’ambiance sera donc sûrement très chaude à Toronto au mois d’avril !