Dwyane Wade : « sans blessure ma carrière aurait probablement pu être équivalente à celle de LeBron James »

Hier, ESPN publiait une longue et intéressante interview de Dwyane Wade. Morceaux choisis :

Sur sa place dans l’histoire :

Est-ce que je suis légitime à apparaître dans les mêmes conversations que Michael Jordan ? Bien sûr que non ! Peut-être que quand j’aurai terminé ma carrière, je regarderai tout ce que j’ai fait et je verrai, mais je ne peux absolument pas dire aujourd’hui que je ferai partie des conversations où l’on parle de Michael Jordan ou même Magic Johnson. Par contre, les joueurs que j’ai regardés en grandissant comme Iverson ou McGrady et pour qui j’ai un immense respect, je pense que l’on peut en parler en même temps que moi. Vous ne voulez jamais être comparé à un gars comme Michael Jordan. Vous espérez même que personne n’osera dire son nom et le votre dans la même respiration. »

Sur ses finales 2006 :

En finales en 2006 je me considérais comme le meilleur joueur du moment. C’est la confiance que j’avais. Tout ce que j’apportais dans le jeu était au moins aussi bien que n’importe qui d’autre à ce moment là. Je venais de dominer la finale de conférence face à Detroit en shootant à plus de 50% contre la meilleure défense de la ligue. Une équipe contre qui personne ne pouvait scorer. Et même si j’ai dominé cette série, j’ai été malade dans le dernier match et ça m’a tenu pendant les deux premières rencontres des finales. Je savais que Dallas n’avait pas de joueur capable de défendre sur moi en un-contre-un. Et je savais que dès que je ne serai plus malade, j’allais tout casser. Mais à vrai dire, je ne pensais pas que je le ferais aussi bien. » (Alors que les Mavs menaient 2-0 dans la série, Dwyane Wade a scoré 42 points dans le match 3 avant de remporter avec le Heat, la finale 4-2. Sur les quatre derniers matchs de la série, l’arrière a tourné à 39.2 points par match avant d’être élu MVP des finales, ndlr.)

Sur ses différentes blessures :

J’ai eu trois opérations du genou, une opération à l’épaule. Tout ça m’a enlevé de l’explosivité et pas mal d’autres choses. La carrière de Kobe est impressionnante quand on connait les blessures qu’il a eues, alors que Michael Jordan ou LeBron James n’ont jamais eu à faire face à des blessures à répétition. Si vus avez leur talent et que vous ne vous blessez pas, vous pouvez faire des choses inimaginables. Sans blessure ma carrière aurait probablement pu être équivalente à celle de LeBron James. Mais je ne suis pas le seul, Tracy McGrady a connu ça et personne ne sait ce qu’aurait pu donner un Derrick Rose en bonne santé. Seul Russell Westbrook a su revenir comme s’il n’avait jamais été touché. »

Sur LeBron James :

Ma carrière est différente de celle de LeBron. Dès le départ, tout le monde savait qu’il avait ce quelque chose qui ferait de lui une superstar. Personne ne pensait que je l’avais aussi. Ce n’était pas prévu. Je n’ai été doté ni d’une grande taille, ni d’un corps de big man vous voyez ce que je veux dire ? Pour moi, c’est encore dingue de penser à ce qui a pu se passer ensuite. Après est-il plus facile de percer quand personne n’attend rien de vous ou alors vaut-il mieux vivre avec la pression inhérente à de grosses attentes dès le départ ? C’est une bonne question. C’est comme ces débats où l’on se demande si 2Pac est un meilleur rappeur que Biggie. Personne n’aura jamais la réponse car il existe de bons arguments de chaque côté. C’est un bon sujet de discussion à aborder chez le coiffeur, car on pourra facilement argumenter dessus pendant toute une journée. »

Sur sa fin de carrière :

J’ai un match de fin de carrière en tête, mais je ne le dévoilerai pas. Par contre je pense que c’est important de planifier la fin. A ce jour, je serais complètement fou de ne jamais avoir réfléchi à ma fin de carrière. Je ne sais pas si ce sera bien ou non, mais il faut que j’envisage toutes les possibilités qui s’offrent à moi pour quitter cette ligue. Dans un monde parfait, je pousserai la porte de sortie sans avoir été influencé par une blessure ou quelque chose comme ça. Dans un monde parfait, c’est moi qui déciderai quand il sera temps d’arrêter. »

Propos recueillis par Scoop Jackson