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Comment les chevilles de verre de Stephen Curry l’ont aidé à devenir un monstre

25 avril 212, Southern California Orthopedic Institute, quartier de Van Nuys à Los Angeles. Le Dr. Richard Ferkel, qui opère des joueurs NBA depuis 1983, va s’attaquer à la cheville de Stephen Curry. Avant que ce dernier ne s’endorme sous l’effet du masque à oxygène, le médecin explique les différents scénarios possibles au meneur des Warriors à l’issue de l’opération.

Un an avant, un spécialiste de Charlotte avait déjà ouvert cette même cheville droite pour y réparer 2 ligaments. Désormais, dans le pire des cas, il faudra tout recommencer. Au moins 6 mois de rééducation. Mauvais timing puisque le contrat rookie de Curry, alors âgé de 24 ans, expire dans… 6 mois, le 1er novembre 2012. Il va falloir se battre pour une extension. Car lors de sa première saison après la première intervention, le 7e choix de la draft 2009 a souffert de pas moins 5 entorses de la cheville en… 26 matchs.

Il se tordait la cheville de façons complètement inhabituelles. Ça faisait peur. Je n’avais jamais vu quelqu’un se tordre la cheville ainsi avant Steph, et je n’ai rien vu de tel non plus depuis. Bob Myers, GM

Les gens commençaient à dire « Steph a des chevilles en verre, Steph est le Grant Hill 2.0 ». Il ne cachait pas ses émotions ni sa frusration. Bryant Barr, son meilleur ami et ancien coéquipier à Davidson

Finalement, le verdict du médecin est encourageant, il n’a découvert aucun dommage structurel au niveau des ligaments. En 90 minutes, l’opération était bouclée. Durée d’absence estimée : 3 à 4 mois. En juillet 2012, il confie à son coach perso Brandon Payne:

J’ai l’impression de n’avoir fait que de la rééducation depuis 2 ans. J’ai l’impression que je ne vais jamais pouvoir rejouer.

Steph en avait ras le bol. Il a dit « Cette histoire de cheville ne va pas être ma vie ». Bob Myers

Avant de rejoindre les Warriors en tant que directeur performance en 2013, Keke Lyles avait déjà observé Curry de loin alors qu’il travaillait pour les Timberwolves en tant que préparateur physique. En 2012-13, Curry est de retour mais l’opération n’a pas fait de miracle.

On voyait bien qu’il n’avait pas confiance en sa cheville. Il n’essayait pas de faire les moves qu’il faisait d’habitude. Il n’allait pas au cercle et n’allait pas chercher les contacts qu’il allait chercher d’habitude. Brandon Rush

En janvier 2013, il rate 4 matchs suite à 2 entorses de la cheville droite et sort pour les mêmes raisons durant un match en mars. Pire, il se tord cette fois la cheville gauche 2 fois en playoffs, contre les Nuggets et les Spurs. À son arrivée dans le staff de Golden State, Lyles est persuadé que Curry est un des meilleurs joueurs du point de vue des changements de direction. Mais selon lui, le meneur s’appuie trop sur ses chevilles dans sa rapidité d’exécution.

La puissance vient des hanches. On voulait apprendre à Steph comment charger ses hanches pour aider à décharger ses chevilles.

Et Curry apprend vite. Plus habitué à soulever entre 90 et 100kg en salle de muscu, il atteint les 180kg (soit plus de 2 fois son poids), le record de l’équipe seulement derrière Festus Ezeli, qui mesure 2,11m pour 120kg. Mais son but n’est pas de devenir un monstre physique, il se complaît parfaitement dans les 86kg. Il mise plutôt sur la stabilité en travaillant ses sauts, ses coupes et ses picks. 90%  de son travail sur le bas du corps avec Payne se fait d’ailleurs sur une jambe. On a déjà pu avoir un aperçu de ces exercices assez fous.

98% des gens se blesseraient en tentant les moves de Steph quand il pénètre. Je pense que les gens payeraient pour le regarder s’entraîner. Kirk Lacob, assistant GM

Ces 2 dernières saisons et demi, Curry a compilé 3 sélections au All-Star Game, une médaille d’or en Coupe du monde, 28 matchs de playoffs et un titre. Il n’a pas manqué que 2 matchs à cause de ses problèmes de cheville. La première fois en novembre 13, par précaution plus qu’autre chose. La seconde en février 2015, après que son pied droit ait atterri sur le pied gauche de Boris Diaw.

Le 1er novembre 2012, il est prolongé pour 44 millions de dollars sur 4 ans, un contrat dérisoire par rapport aux standards actuels.

Ses problèmes de cheville l’ont fait travailler plus intelligemment. S’il n’était pas passé par là, peut-être qu’il n’aurait pas la même force aujourd’hui. Cela a fait de Steph ce qu’il est aujourd’hui. Kirk Lacob

À une époque je me demandais juste si j’allais pouvoir jouer au basket, pas si j’allais pouvoir le faire à haut niveau. Aujourd’hui j’essaie de m’amuser le plus possible sur le terrain. Je n’ai pas apprécié les opérations et les rééducations. Mais j’apprécie en être sorti.

via ESPN

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