Les confessions du meilleur ami de Kawhi Leonard
Cette soirée de 2010 dans le gymnase de San Diego State (Peterson Gym) n’avait en apparence rien de spécial. D’un côté Trevor Ariza (ami avec un assistant coach de l’université), qui sort de sa saison avec les Rockets, shoote en compagnie de quelques amis. De l’autre Kawhi Leonard, alors sophomore à SDSU, fait de même, accompagné par son meilleur ami depuis qu’il a 16 ans, Jeremy Castleberry, tout en gardant un œil attentif au professionnel qui s’entraîne à quelques mètres de lui. Et rapidement quelque chose le frappe.
L’exercice des deux potes consiste à une série d’une centaine de shoots où l’un prend le rebond avant que les rôles s’inter-changent.
Kawhi était genre : « Mais mec, les gars de Trev’ ne shootent pas eux. Si tu ne shootes pas, je peux mettre moitié moins de temps à rejoindre la ligue. Je pourrais être en NBA l’année prochaine si tu arrêtais de shooter ». Je n’ai plus jamais shooté depuis. C’était le dernier jour. Jeremy Castleberry
À ce moment Castleberry, qui a joué dans la même équipe AAU que le Spur puis dans la même équipe de lycée que Leonard, comprend que son pote n’est vraiment, vraiment pas là pour rigoler. Souvent lors de ces années lycées, ils passent le weekend ou les vacances d’été à s’entraîner avec leur coach Marvin Lea (qui jouait alors à l’université de Pepperdine à Los Angeles), atterrissant parfois chez lui pour y passer la nuit avant de se remettre au travail le lendemain. Ils se rendent à la salle deux, trois fois par jour, regardent NBA TV ou Come Fly With Me en boucle.
Un jour on a regardé NBA TV tellement longtemps qu’on pouvait prédire tout ce qui allait passer. Jeremy Castleberry, aujourd’hui stagiaire vidéo pour les Spurs
Tard le soir j’essayais de dormir et j’entendais du bruit, ma copine était genre : »qu’est-ce qui se passe ? ». Ils étaient en train de faire un faux 1 contre 1 sur le pas de la porte, dans l’escalier. Non-stop. Le basket était tout ce qui les intéressait. Marvin Lea
Le père de Kawhi Leonard est tragiquement assassiné à Compton en 2008, dans la station de car wash dont il était le propriétaire. C’est peut-être sa disparation qui a également poussé le MVP des Finales 2014 à dédier tout son temps au basket, pour oublier, ou simplement éviter les ennuis. Une éthique de travail transmise par son père, très à cheval lorsque celui-ci lui confiait le nettoyage d’une voiture.
Tout le monde adore jouer au basket mais Kawhi adore la partie « travail » plus que personne. Marvin Lea
via SLAM Magazine