MVP, Rookie de l’année, All-NBA Teams, …: la course aux récompenses, épisode 3

Déjà la fin de saison! L’heure de faire le point sur nos favoris pour les différents awards, même s’ils restent dix jours aux différents candidats pour faire la différence.

 

MVP

On fera vite: Stephen Curry a réglé la question depuis des semaines. Son titre de double MVP est dans la poche, et ne se discute même pas. Une récompense à la fois pour ses exceptionnelles performances individuelles, et pour la saison des Warriors – avec ou sans record de victoires à la clé. Le plus impressionnant est que ce doublé va être accompli en ayant très peu joué, l’an dernier comme cette année. Avec 34.1 minutes par match, Curry est sur les bases pour être le 3e MVP le moins présent de l’histoire sur le terrain, derrière le Bill Walton de 1978 (33.2 min) et… lui-même l’an dernier (32.7 min). Être double MVP est déjà une performance historique en soi, l’être en voyant si peu le terrain est sans doute encore plus fort. Le seul suspense consistera finalement à savoir si le meneur des Warriors sera élu MVP à l’unanimité ou non. On aurait franchement du mal à comprendre que ce ne soit pas le cas, d’autant plus maintenant que les votes sont rendus publics, évitant ainsi les votes fondés sur la mauvaise foi ou un esprit de supporter (Melo devant James il y a 3 ans, par exemple).

Si Curry n’existait pas, la course au MVP serait en revanche sans doute l’une des plus serrées de l’histoire. Entre Kahwi Leonard, LeBron James et le duo Westbrook-Durant, il est bien difficile de distinguer un dauphin évident. Des arguments existent pour chaque: la série historique de triples-doubles de Westbrook, la régularité monstrueuse de Kevin Durant, la façon dont LeBron porte entièrement les Cavs, la progression de Leonard et les perfs des Spurs. Soyons clairs: on peut sûrement classer ces quatre-là dans l’ordre qu’on veut, selon l’importance que l’on accorde au bilan collectif, à certaines considérations précises (le clutch time, par exemple, qui discrédite quelque peu Westbrook), à la défense, à la personnalité, … Certains considéreront que Leonard ne marque pas assez, d’autres que les problèmes de shoot de LeBron sont un vrai problème. Je choisis, d’un chouia, LeBron en deuxième, parce que l’essentiel du bilan de Cleveland lui est redevable, ce qui paraît moins certain pour les trois autres. Pour le duo d’OKC, impossible de les départager: ce sera donc une troisième place ex aequo.

1. Stephen Curry

2. LeBron James

3. Kevin Durant et Russell Westbrook

5. Kawhi Leonard

Mentions: Kyle Lowry, Paul Millsap, Chris Paul, Draymond Green

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Rookie de l’année

La course au titre de meilleur rookie a été serrée durant une moitié de saison. Depuis, Karl-Anthony Towns a accéléré, tandis que Porzingis a, assez logiquement, payé son manque d’habitude d’une aussi longue saison (et le coaching de Kurt Rambis). J’ai développé mercredi les raisons qui semblent faire de Towns l’évident ROY – et même un des meilleurs de l’histoire récente. Minnesota devrait donc devenir la première franchise depuis les Braves de 1974 (Bob McAdoo et Ernie Di Gregorio) à faire ce joli doublé, la quatrième de l’histoire. Notons également qu’il est plutôt rare de voir deux first picks consécutifs devenir ROY: la dernière fois, c’était Iverson et Duncan en 1997 et 1998 (Griffin 2011 et Irving 2012 étant un cas particulier, puisque Griffin avait loupé entièrement sa première saison).

Derrière Towns, le classement n’est pas si évident. Le fait que Jahlil Okafor n’ait joué que 53 matchs le fait forcément reculer dans le classement, encore plus que sa défense, ses soucis extrasportifs ou les perfs des Sixers. Le dernier mois de Devin Booker est tellement impressionnant qu’on aurait tendance à le classer 2e. Mais attention à la dictature de l’immédiateté: les performances de Porzingis durant deux mois, dans une équipe luttant pour les playoffs, restent remarquables, et ont peut-être légèrement plus de valeur que celles de Booker dans une équipe en roue libre.

1. Karl-Anthony Towns

2. Kristaps Porzingis

3. Devin Booker

4. Jahlil Okafor

5. Myles Turner

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Meilleur défenseur

Toujours le même problème, pour cet award: que récompenser? La défense collective? La défense individuelle? Kahwi Leonard a le mérite de rassembler les deux: en plus de ses progrès offensifs, il reste une terreur en un-contre-un, capable de défendre sur au moins trois positions, d’une incroyable mobilité pour colmater les lacunes de ses coéquipiers. Le fait que les Spurs soient, de loin, la meilleure défense de la ligue (92.6 pts encaissés par match) lui est en grande partie imputable, ce qui rendrait un doublé tout à fait légitime.

D’autres joueurs ont des arguments. Draymond Green a révolutionné le small ball à lui tout seul, en étant capable de défendre sur des pivots plus grands et plus costauds. Mais la défense des Warriors est moyenne cette année (104.1 pts encaissés), et les progrès de Green sont surtout offensifs. Les trois défenses qui suivent les Spurs ont toute leur figure de proue: Rudy Gobert pour le Jazz, LeBron James (quoique par intermittence, parfois) aux Cavs, Hassan Whiteside au Heat. Ce dernier a certes par moments des problèmes pour comprendre la défense collective, mais il reste un intimidateur hors du commun, ce qui relève, qu’on le veuille ou non, de la défense. Les Celtics ont eux des deux meilleurs chiens de garde de la ligue en la personne d’Avery Bradley et Jae Crowder, dont les performances sont d’autant plus à noter qu’elles parviennent à compenser le manque de taille de l’effectif; on a vu, en l’absence de Crowder, la baisse de niveau flagrante de l’ensemble de l’équipe. Difficile également de ne pas mentionner l’intensité défensive des Hawks, l’une des meilleures défenses de ces derniers mois, où Paul Millsap se démultiplie.

1. Kahwi Leonard

2. Jae Crowder

3. Draymond Green

4. Rudy Gobert

5. Hassan Whiteside

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Meilleur 6e homme

Les règlements excluent de fait certains joueurs sortis du banc au cours de l’année, mais qui ont malgré tout plus joué en tant que titulaire: c’est le cas de Jrue Holiday et Hassan Whiteside, par exemple. Ryan Anderson a joué 59 matchs en sortie de banc, ce qui semble aussi un peu léger à l’échelle d’une saison. Idem pour Andre Iguodala, absent depuis un bon bout de temps. Si l’on souhaite vraiment garder les joueurs ayant un nombre de matchs important, trois semblent se dégager: Will Barton, Enes Kanter et Jamal Crawford. Des trois, Barton est le meilleur marqueur avec 14.6 pts, contre 13.2 pour Crawford et 12.4 pour Kanter, et aussi celui qui joue le plus (28 minutes, contre 26 et 20, respectivement). Avec ses 5.9 rbds de moyenne, il est aussi plus complet que Crawford, au profil de pur scoreur et qui a fait un début de saison épouvantable, qui se ressent encore dans ses stats d’adresse (39.5 FG%, 32 3P%). Kanter, de son côté, fait de grosses stats (24.1 pts, 15.3 rbds sur 40 min, pour autant que ce genre de comparaisons signifie quelque chose), mais sa défense est toujours aussi infâme: avec lui sur le terrain, OKC encaisse 8 pts de plus par match que lorsque Steven Adams est présent! Tout cela tend plutôt à donner la récompense à Barton, mais les tous derniers matchs peuvent changer la donne: deux ou trois cartons de Crawford, et les mouches pourraient changer d’âne.

1. Will Barton

2. Jamal Crawford

3. Enes Kanter

4. Ryan Anderson

5. Darren Collison

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Meilleure progression

Pour le trophée de MIP, une question de philosophie se pose. Que vaut-il mieux valoriser: le passage de role player à solide titulaire, voire presque All-Star? ou celui de très bon joueur à superstar? Quel est le pas le plus difficile à franchir? De la réponse à cette question dépend en bonne partie le résultat de ce vote.

Dans le premier groupe de joueurs, on retrouve CJ McCollum, donné favori par la plupart des médias pour son saut statistique il est vrai extrêmement impressionnant:

	Min	Pts	Rbds	Pds	FG%	3P%
2014-2015	15.7	6.8	1.5	1	43.6	39.6
2015-2016	34.8	20.7	3.3	4.3	44.5	41.7

Sur le plan purement statistique, McCollum n’a aucun équivalent en terme de progression. Will Barton, Jae Crowder, Giannis Antetokounmpo ou Ish Smith ont tous largement augmenté leurs stats, mais aucun avec une telle ampleur. Dans cette lecture du trophée de MIP, McCollum est le vainqueur évident.

Si on prend le deuxième « groupe » de progression, en revanche, d’autres candidats apparaissent. Le premier n’est autre que Stephen Curry qui, en jouant à peine plus, marque pas moins de 6.3 pts de plus par match. Le second est Kahwi Leonard qui, en jouant une minute de plus, marque 4.6 pts de plus chaque soir, tout en ayant augmenté son adresse extérieur de 11 pts! Le troisième est Draymond Green, dont la progression est visible dans tous les domaines de jeu, comme le montre le tableau ci-dessous:

	Min	Pts	Rbds	Pds	FG%	3P%
2014-2015	31.5	11.7	8.2	3.7	44.3	33.7
2015-2016	34.7	13.9	9.6	7.5	48.2	38.6

Bien sûr, les chiffres sont moins impressionnants que ceux de McCollum. Pourtant, faire 4 pds de plus par match dans le collectif d’un champion NBA, pour un intérieur, tout en continuant à progresser dans tous les autres secteurs, est une performance incroyable. Surtout en jouant finalement à peine plus que l’an dernier. Entendons-nous bien: il ne s’agit pas de remettre en cause les progrès remarquables de McCollum. Mais que doubler son temps de jeu amène à une amélioration des stats est un constat mathématique, surtout dans une équipe comme les Blazers, où le jeune arrière est d’un coup devenu la deuxième option offensive. Encore fallait-il y arriver, bien sûr. Mais ce que fait Green, sur un temps de jeu presque équivalent, me semble encore plus impressionnant. Il s’agit tout simplement d’un autre palier à passer, auquel on a le droit d’accorder une légitimité équivalente. A mes yeux, elle est légèrement supérieur à celle du premier palier. D’où mon vote pour Green.

1. Draymond Green

2. CJ McCollum

3. Stephen Curry

4. Kahwi Leonard

5. Jae Crowder

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Meilleur coach

Si les Warriors battent le record des Bulls, refuser le titre de meilleur entraîneur à Steve Kerr serait une drôle de façon de faire la fine bouche. Bien sûr, Kerr a manqué la moitié de la saison. Mais les Warriors ont continué à jouer avec son playbook, et avec son influence dans les vestiaires. Il serait de bon ton, dans ce cas-là, d’accorder le prix à Luke Walton en même temps. Mais enlever le prix au coaching staff des Warriors pour cette sombre histoire d’intérim n’aurait guère de sens.

Derrière, les candidats se bousculent: Popovich pourrait l’avoir chaque année, Terry Stotts mérite sa place dans le top 5 pour sa remarquable saison avec Portland, Brad Stevens et Dwane Casey font du superbe boulot, tout comme les valeurs sûres Rick Carlisle et Erik Spoelstra. Mention au très sous-estimé Steve Clifford.

1. Steve Kerr et Luke Walton

2. Gregg Popovich

3. Terry Stotts

4. Brad Stevens

5. Dwane Casey

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All-NBA Teams

Pour les All-NBA Teams, rappelons que les journalistes élisent des 5 qui respectent à peu près les postes, sans être non plus très à cheval sur la question. La preuve avec la deuxième équipe de l’an dernier, qui alignait trois intérieurs: Aldridge, Gasol et Cousins.

First team

Stephen Curry

Russell Westbrook

Kevin Durant

Kahwi Leonard

LeBron James

Second team

Kyle Lowry

Damian Lillard

Chris Paul

Draymond Green

LaMarcus Aldridge

Third team

James Harden

DeMar DeRozan

Klay Thompson

Paul George

DeMarcus Cousins

 

Bonus: pire coach de l’année

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N’hésitez pas à faire part de vos accords ou désaccords en commentaire!