Le one-man-show de Tony Parker pour rendre hommage à Tim Duncan
Cette nuit Manu Ginobili, Gregg Popovich et Tony Parker se sont succédé pour rendre hommage à Tim Duncan et voici le discours de Tony Parker, ou plutôt son one-man-show. (Si vous maîtrisez bien l’anglais, passez directement à la vidéo pour mieux apprécier l’humour de TP)
« J’ai fait beaucoup de discours, mais je dois l’admettre, pour celui-ci je suis très nerveux, car je ne veux pas le rater. C’est un honneur TD de faire un petit discours. Ces derniers jours il y a beaucoup de gens qui m’ont demandé « Pourquoi Timmy est si spécial ? » On m’a dit il y a 48 heures que je devais faire un discours ce soir et depuis je n’ai pas arrêté d’y penser genre ‘Pourquoi Timmy est si spécial ? Pourquoi Timmy est si spécial ?’ Je n’ai pas arrêté. Pop a fait un discours avant la rencontre et moi j’étais là ‘Pourquoi Timmy est si spécial ?’ Puis Pop a dit ‘Allons jouer’ et je lui ai demandé ‘Hey, comment doit-on défendre le pick & roll car je n’écoutais pas.’ C’est à la fois facile et difficile de parler du fait que Tim Duncan est spécial parce que je vais commencer avec ce qui est évident: c’est une superstar. C’est la grande différence entre role players, stars, all-star, superstars et superstars ++. Timmy c’est une superstar ++ , c’est Timmy. C’était si facile pour lui le basket. Genre je disais à Manu ‘Timmy n’a pas été très bon ce soir’, il avait compilé genre 30 points et 20 rebonds, ‘C’était un petit 30-20.’ C’est le seul gars qui peut faire ça, chaque soir. Lors des mes deux premières années dans la ligue il a été MVP deux fois de suite. Chaque soir je regardais la feuille de stats genre ’40 points et 26 rebonds, ouah, je ne m’en étais même pas aperçu.’ C’est très fort et très dur de faire ça. Il a tellement l’esprit d’équipe, il rend tout le monde autour de lui meilleur et c’est ça la définition d’une superstar. Je vais donner des exemples.
Timmy a aussi des super pouvoirs avec ses yeux. C’est le seul coéquipier qui ne m’a jamais demandé ou parlé pour avoir le ballon. Il me regardait simplement. Et quand vous avez 19 ans et que vous arrivez de France, c’est très effrayant lorsqu’il vous regarde. Il n’a pas besoin de vous parler. La plupart des gars sont là ‘Hey Tony, je suis ouvert.’ Mais Timmy se contentait de me regarder. J’était genre ‘Hey Pop, Timmy m’a regardé. Nous devrions mettre en place un système pour lui.’ Pop répondait ‘Il t’a vraiment regardé ?’ J’étais là ‘Oui, donc nous devrions faire un système pour lui si tu veux que je sois le meneur demain, donnons lui le ballon de suite.’ Ce sont des super pouvoirs, c’est pour cela qu’il est spécial, il n’a pas besoin de parler pour avoir le ballon, vous lui donnez le ballon.
Un autre exemple pour monter à quel point il est spécial. Je vais prendre un exemple récent. Il a 50 ans… 40 ans pardon, 40 ans, deux genouillères. Je voyais Boban (Marjanovic), qui vient de Serbie -Timmy ne sait même pas ce que c’est la Serbie- en train de s’entraîner pour s’améliorer avec un assistant. Puis Timmy l’a fait sortir et pendant 20 minutes de suite il a défendu sur Boban pour le faire progresser. Et je me suis dit. Ca c’est très spécial, car il a 40 ans et il essaie de rendre Boban meilleur en défendant pendant 20 minutes sur lui. Pour moi c’est spécial.
Mais le meilleur exemple pour moi, et je promets que je vais faire court, parce que c’est ta soirée. Le meilleur exemple est en dehors des terrains. Quand vous jouez pour coach Pop vous devez être vraiment costaud mentalement, et c’est un euphémisme. Timmy était le meilleur, il savait toujours, et je ne sais pas comment, quand m’envoyer un texto, quand me faire des milliers de câlins, avant, après les matchs, n’importe quand, pour m’aider pendant ces 15 années. Et c’est une autre chose qui le rend spécial, parce qu’il se soucie de ses coéquipiers. Sur le terrain il voulait gagner et en dehors des terrains c’était le meilleur et tu as toujours été là pour moi quoi qu’il m’est arrivé dans la vie. Il était toujours le premier à m’envoyer un texto, pour mon anniversaire, pour la naissance de mes enfants, ce genre de choses. Tu étais toujours là pour moi. Et je t’ai toujours pris comme un exemple à suivre, à part pour tes goûts vestimentaires – ‘Où est la cravate ?’- Tu es un exemple à suivre, je t’aime. Nous nous souviendrons toujours du numéro 21.