[Vidéo] Draft NBA 2017 : qui sont les futures superstars ?
2016 qui s’en va et 2017 qui débarque, c’est synonyme dans le monde du basket universitaire des choses sérieuses qui commencent. Sur la première partie de saison (novembre et décembre), les équipes ont toutes un calendrier hors conférence, c’est-à-dire qu’elles n’affrontent que des équipes qui ne font pas partie de leur conférence NCAA (ACC, SEC, Big Ten, Pac 12, Big 12, etc). Autrement formulé, pour les grosses écuries NCAA ce sont deux premiers mois de mise en jambe contre des équipes de niveau très inférieurs, avec une ou deux fois un choc avec une autre grosse équipe universitaire dans une des confrontations sur-médiatisées créées pour offrir de très belles soirées aux chaînes TV (et accessoirement, aux spectateurs).
En revanche, à partir de janvier commence la deuxième partie de saison. La partie « conférence » du calendrier, qui comme son nom l’indique, voit chaque équipe embarquer pour deux longs mois de compétition intense contre des équipes de sa propre conférence. Fini les rencontres contre les facs de seconde zone, c’est chaque soir une grosse équipe. De manière logique, les statistiques sont souvent moins reluisantes, mais les performances des joueurs sont plus pertinentes pour être évaluées, car elles surviennent contre de meilleurs adversaires et permettent de mieux juger un joueur dans l’adversité, en vue de son adaptation en NBA où le niveau est encore trois ou quatre mondes au-dessus.
Aussi, il est intéressant de faire un premier bilan des prospects de la Draft 2017, maintenant que le calendrier facile est terminé et que tout va commencer à s’accélérer. Aujourd’hui, focus sur les meneurs de jeu.
Markelle Fultz (18 ans, PG, Washington)
La star annoncée depuis le début de la saison, c’est lui. Et lorsqu’on le voit jouer, on comprend pourquoi : le très jeune meneur de jeu possède absolument tout pour devenir un joueur majeur de la grande ligue. Ce genre de cocktail très jeune, très technique, physique, et aussi complet dans tous les aspects du jeu, on n’en trouve pas tous les jours. Au poste de meneur, on n’a pas eu ça depuis Kyrie Irving sans doute.
Fultz est avant tout un excellent jump-shooteur, le plus à l’aise du monde en sortie de dribble et pour se créer son propre tir. C’est également un superbe slasher, avec un fantastique contrôle du corps et des qualités de finisseur encore plus belles une fois au panier. Fultz est également un bon passeur et un bon meneur, bien qu’ayant la mentalité d’un scoreur en premier lieu, et défensivement, il manque de fondamentaux et d’intensité (et de la motivation d’avoir une bonne équipe autour de lui) mais possède tous les éléments pour devenir un bon défenseur à terme.
Malheureusement, son équipe de Washington est médiocre. Le jeu proposé est très pauvre, les joueurs égoïstes, et l’équipe perd beaucoup plus qu’elle ne devrait. Fultz arrive malgré tout à démontrer tout son talent, ce qui est d’autant plus admirable, mais on peut critiquer ce choix d’aller dans une fac loin d’être parmi les meilleures du pays (choix de la facilité, comme pour Simmons l’an passé à LSU ?). Il risque de ne pas être présent au tournoi de la March Madness.
Lire le rapport complet : Markelle Fultz vs Gonzaga
Dennis Smith Jr (19 ans, PG, NC State)
Ultra explosif et puissant, Dennis Smith est un des tout meilleurs athlète de cette cuvée. Il lui manque juste 10cm pour rentrer parfaitement dans le moule du meneur NBA idéal. Néanmoins, il compense bien ce manque de taille, au point d’être le principal concurrent de Fultz pour le titre de meilleur meneur de cette cuvée.
Contrairement à Fultz, Smith Jr est beaucoup plus orienté meneur/passeur, bien que ses capacités au scoring soient tout à fait bonnes et prometteuses. C’est d’abord et avant tout un vraie meneur gestionnaire, qui commande son équipe et crée des opportunités pour les autres. Mis à part sa finition au cercle pas encore excellente, Smith Jr est un excellent slasher du fait de son explosivité, sa puissance et sa rapidité d’appuis. Ce n’est pas un jump-shooteur naturel, mais il montre d’assez belles choses qui demanderont à être confirmé dans la durée. Défensivement, C’est un vrai playmaker défensif, mais un peu indiscipliné encore.
Lire le rapport complet : Dennis Smith Jr vs Creighton & St John’s
Lonzo Ball (19 ans, PG, UCLA)
Médiatiquement parlant, c’est un des phénomènes de la saison. Et pas seulement lui, en fait, mais toute sa petite fratrie élevée au shoot à trois points par leur père et qui agitent le web de leurs exploits.
Lonzo, l’aîné, est un vrai meneur passeur à UCLA. Son premier soucis est de créer pour les autres, et il arrive avec brio à le faire, faisant d’UCLA une des attaques les plus dangereuses du pays. Il complète cela avec un shoot à trois points dont la portée est sans limite. Il va rarement chercher des points sur pénétrations (trop frêle, il fuit le contact), et même au niveau de son tir il n’a pas encore montré de manière régulière pouvoir créer bien et souvent son propre tir. Défensivement, il montre un certain potentiel, mais la réalisation de celui ci passera obligatoirement par une prise de masse pour survivre au niveau NBA.
Ball n’est pas un meneur complet comme Fultz ou Smith Jr, mais il apporte des éléments très intéressants pour la NBA actuelle : la capacité à distribuer le jeu et le tir extérieur à foison et sans limite. De quoi en faire un titulaire indiscutable ? Sans doute pas, mais clairement suffisant pour qu’il ait sa chance d’être titulaire un jour chez les pros.
Lire le rapport complet : Lonzo Ball vs Kentucky
De’Aaron Fox (18 ans, PG, Kentucky)
Au milieu de tous les talents rassemblés à Kentucky cette saison (encore), Fox fut celui désigné pour faire fonctionner la machine, et pour l’instant, il s’en sort pas mal.
Extrêmement rapide, Fox est très bon pour scorer sur pénétrations et en transition. Il n’est pas très puissant, ni même très vertical, mais possède une bonne taille, une vitesse d’appuis et une qualité de dribble toutes excellentes. Son jump-shot est correct, bon même parfois, mais surtout dans la mi-distance. Cela reste à voir s’il pourra tirer aussi facilement depuis les plus grandes distances NBA du trois-points. En qualité de meneur de jeu, c’est un bon passeur, altruiste, avec une bonne vision de jeu. Défensivement, il est capable de performer mais paye un peu son manque de force et d’envergure de bras.
Ce ne serait pas scandaleux de voir une équipe tenter d’en faire son titulaire du futur, loin de là. Fox n’est pas parfait mais avec des fondations intéressantes. Seulement, avec autant de gros prospects au poste de meneur de jeu, et autant d’excellents meneurs de jeu déjà établis en NBA, il ne serait pas non plus étonnant de le voir sortir du banc chez les pros.
Lire le rapport complet : De’Aaron Fox vs UCLA
Frank Ntilikina (18 ans, PG, Strasbourg)
Déjà sur les radars des meilleurs scouts NBA (DraftExpress pour le pas les nommer, ceux qui sont allés chercher Giannis Antetokoumo en D2 Grecque), Ntilikina a confirmé son talent aux yeux du monde entier de la balle orange lors des championnat d’Europe des U18 en décembre. Discret sur le début du tournoi, le Français a sorti deux performances de mammouth en demi finale et finale, raflant le titre et le trophée de MVP.
C’est simple : Ntilikina possède tout, absolument tout. Il manque néanmoins d’une pointe d’explosivité et de vivacité, mais il est très grand, avec de très grands bras (bien au-dessus des standards du poste de meneur de jeu). Bon scoreur, bon shooteur, excellent passeur (et gestionnaire) et superbe défenseur, il fait tout ça à seulement 18 ans.
Clairement, une place dans le top 5 n’est pas impossible, loin de là. Le problème pour Ntilikina c’est qu’il est moins en vue que ses camarades universitaires, et que malgré les énormes performances on peut remettre en question le niveau de compétition auquel il a dû faire face. À l’image de Dante Exum en 2014 (lui aussi, meneur ultra complet), cette part de « mystère » l’empêchera sans doute d’aller plus haut qu’une 4e ou 5e place de draft.