Que va apporter Markelle Fultz aux Sixers ?
La draft 2017 est derrière nous désormais. Il n’est plus question de se demander dans quel environnement tel ou tel prospect conviendrait le mieux, ou quel joueur telle ou telle franchise serait inspirée de sélectionner. Les jeux sont faits, et il convient dès lors de s’interroger un peu plus dans le détail sur ces associations toutes extrêmement intéressantes entre les gros prospects et leur franchise respective.
Aujourd’hui, place au premier choix avec Markelle Fultz.
Son profil de jeu
Compatibilité avec l’environnement
On aurait pas pu faire plus compatible, plus complémentaire que l’association de Markelle Fultz avec les Philadelphie Sixers. Un talent pareil aurait de toute façon fait du bien à n’importe quelle équipe, mais le fit avec la franchise de Pennsylvanie est au-delà du bon, on est carrément dans le scénario idéal, ou presque.
D’abord, parce que son registre de jeu est parfaitement adapté à la NBA de manière générale (du jump-shot, beaucoup de jump-shot, et surtout du jump-shot) mais aussi avec le jeu que veut prôner Brett Brown. Ancien de la maison Spurs, Brown a plus ou moins réussi sur ces premières saisons à monter un fond de jeu collectif assez plaisant sur les bases de la motion offense pratiquée à San Antonio et ailleurs (du mouvement constant, un ballon qui bouge, l’accent mis sur le tir longue distance et sur le spacing créé). Et pourtant, Brown composait avec des bouts de bois jusqu’ici, et était arrivé malgré tout à construire un cabane pas catastrophiquement moche (dans laquelle des Evan Turner ou Carter Williams ont par exemple performé de belle manière). Maintenant qu’il a de bonne briques bien plus solides, la maison qu’il va pouvoir bâtir sera d’autant plus solide.
Au-delà du fond de jeu, il y a aussi le personnel présent qui complète bien la présence de Fultz. Embiid domine au poste, et avoir un shooteur comme Fultz qui rôde autour permettra au Camerounais de ne pas subir énormément de prises à deux. Simmons est un créateur de haute facture balle en main, et Fultz peut remplir un rôle de second arrière en catch & shoot à ses côtés. Fultz lui-même est un bon créateur pour autrui, qui devrait arriver à mettre ses deux jeunes intérieurs dans de bonnes disposition pour scorer, ou même des Robert Covington, Nik Stauskas (pour des tirs faciles à l’extérieur) ou Richaun Holmes (des dunks ouverts sous les panneaux).
Projet à long terme
Une reconstruction n’est validée qu’à une condition : trouver un franchise player. C’est la différence fondamentale entre un Oklahoma City d’il y a quelques années qui s’était trouvé Kevin Durant, ou le Magic d’Orlando qui est obligé en 2017 de recommencer une reconstruction parce que la première (2012-2017) a échoué du fait du manque de leader, de go-to-guy dans l’effectif.
Pour Philadelphie, Fultz est une garantie supplémentaire. Ou plutôt la première vraie garantie on pourrait dire. De fait, c’est le troisième joueur calibré franchise player de l’effectif après Embiid et Simmons. Si tout se passe bien dans le meilleur des mondes, Embiid devient le monstre attendu, Simmons le joueur si spécial que l’on pense, et Fultz la troisième option (d’un calibre immense pour cette place-là de la hiérarchie) en tant que meneur/scoreur indispensable à l’équipe. Mais il n’y a aucune garantie avec Embiid et Simmons, les deux ayant un historique de blessures plus grand que leur pointure de chaussure, et même quelques doutes sportifs (le jeu de Simmons sera-t-il aussi spécial et brillant en NBA qu’il le fut en NCAA ?). Fultz apporte des certitudes par rapport à cela, et si les deux autres échouent, lui pourra mener la barque de très belle manière.
Développement personnel
Son potentiel de star est évident, et Philadelphie semble être le bon endroit pour l’exprimer. En effet, il devrait avoir tout l’espace et les ballons pour exprimer son talent et progresser (ce qui n’aurait pas pu être le cas à Boston par exemple) tout en ayant en même temps un bon environnement autour de lui (ce qui n’aurait pas été le cas ailleurs, toutes les franchises en reconstruction ne possèdent pas de Embiid, de Simmons, ou encore moins les deux ensemble).
Le doute quant à son jeu reste son manque d’explosivité pure, mais il y a de bons espoirs pour que Fultz parviennent à passer outre. Il peut largement compenser avec sa fluidité et son agilité, mais aussi et surtout avec son jump-shot. De même, défensivement il a montré de très belles choses, et le voir dans un environnement professionnel devrait aider à gommer toutes les petites erreurs et les manques de concentration/d’effort aperçus à Washington, une équipe complètement à la dérive. Il y a de très bonnes chances de la voir se développer en un All Star d’ici deux ou trois ans, et pourquoi pas ensuite comme un franchise player qui porte son équipe vers les sommets de la ligue.
Vite que la saison commence !