Dikembe Mutombo : « Quand j’étais rookie, on a profité de moi »
Alors qu’un nouvelle cuvée de rookies s’apprête à faire ses premiers pas en NBA, Dikembe Mutombo, jamais avare en anecdotes auprès des médias, s’est confié sur la façon dont s’était déroulée ses débuts dans la grande ligue.
Quand j’étais rookie, on a profité de moi. Tous les vétérans me faisaient leur apporter leur petit déjeuner le matin. Ils me faisaient acheter le journal. Ils me faisaient porter leurs sacs. Ça faisait beaucoup je trouve. Je voyage beaucoup avec des équipes NBA actuellement et je ne vois pas beaucoup de gars être bizutés comme je l’ai été. Scott Hastings, Reggie Williams, Jerome Lane… Tous ces gars avaient entre 5 et 7 ans d’expérience dans la ligue quand je suis arrivé. Ils me disaient ‘Hey Big Fella ! Porte mon sac ! Big Fella, on a cinq gars qui ont laissé leurs sacs derrière, va les chercher !’. Mais c’était fun. C’est le prix à payer quand vous êtes jeune. » Dikembe Mutombo
Alors que beaucoup de rookies arrivent dans la ligue et ne pensent qu’à mettre des points, Mutombo explique que dès le départ, il avait une mentalité plus défensive.
Dès le jour où je suis arrivé à Denver je leur ai dit que je voulais que l’on se rappelle de moi comme l’un des meilleurs contreurs à avoir pratiqué ce sport. Je disais que mon but était d’arriver dans cette ligue et de dominer. Que je voulais travailler pour devenir le meilleur défenseur, rebondeur et contreur et participer à quelques All-Star Weekends. Vous ne rencontrerez pas beaucoup de rookies qui pensent comme ça. » Dikembe Mutombo
Avec le potentiel, le travail et la volonté, le pivot est peu à peu devenu le joueur qu’il souhaitait être, se transformant peu à peu en personnalité bankable pour les marques, grâce notamment à son fameux finger wag.
‘Man cannot fly in the House of Mutombo’, Adidas est venu me voir avec ce slogan à l’époque où je mettais des contres à tout-va. Tout a décollé à Denver. J’ai transformé la ville en vrai marché NBA. La ville est devenue vivante, nos matchs se jouaient à guichets fermés, on a fait les playoffs, on a gagné des matchs importants. A chaque fois que je retourne à Denver, les gens me remercient pour ce que j’ai apporté à la ville. » Dikembe Mutombo
Profitant de sa popularité, il fut l’un des premiers joueurs NBA à s’investir pleinement dans des démarches caritatives.
Je me rappelle en 97 quand j’ai dit que j’allais faire construire un hôpital au Congo. Les gens disaient que j’étais fou, que je n’y connaissais rien en médecine, que les gens allaient mourir dans mon hôpital. Je leur ai répondu que des gens mouraient partout et que justement, je voulais donner tout ce que je pouvais pour sauver autant de vies que possible. Du coup, je me suis réuni avec des scientifiques et des étudiants qui m’ont aidé à construire cet hôpital. Nous avons soigné plus de 260 000 personnes et l’hôpital fonctionne financièrement de manière autonome. Je peux maintenant m’asseoir et me dire que je l’ai fait ! Parfois, il faut s’imposer l’excellence. » Dikembe Mutombo
Il termine ensuite par une anecdote ayant marqué sa carrière, lors du All-Star Game 2001, quand la sélection de la conférence Est fit un comeback historique pour finalement s’imposer sous les ordres de Larry Brown. Dikembe Mutombo et Allen Iverson avaient alors montré une complémentarité impressionnante.
Je pense que c’est l’un des meilleurs All-Star Games de l’histoire ! Je garde ça dans mes dossiers. On voulait leur botter le cul ! Ils faisaient tellement de trash talking ! Puis Iverson m’a dit : ‘Hey Deke, allons-y !’. Je crois que j’ai pris 35 rebonds (22 en fait, ndlr), c’était complètement dingue ! Puis coach Brown est venu me voir à la fin du 3e quart-temps et m’a dit devant tout le monde : ‘Tu viens avec nous à Philadelphie !’. Allen Iverson a dit : ‘Yeah Coach ! Il vient avec nous !’. Vous savez, quand vous êtes entourés de vos amis, que tout le monde plaisante… Je pensais que c’était une blague. Mais ça ne l’était pas ! Deux jours après j’étais envoyé à Philadelphie. » Dikembe Mutombo
En tout cas, même si Dikembe Mutombo exagère ses performances au All-Star Game de 2001, on ne peut que regretter l’intensité qu’il y avait dans ces matchs de gala de la fin des années 90 et du début des années 2000 au vu du triste spectacle que l’on peut maintenant voir depuis quelques années. Attendez-vous parallèlement à rapidement entendre parler de l’ancien joueur, désormais hyperactif des affaires et pro de la communication. Deke travaille actuellement sur un moyen de racheter les Rockets. Comme quoi, souvent, ça a du bon de s’imposer l’excellence !
Via Slam Online et USA Today