Devin Booker, 20 ans et une obsession qui rappelle les plus grands
2774 points en carrière, 4ème meilleur total de l’histoire pour un joueur de moins de 21 ans derrière LeBron James, Kevin Durant et Carmelo Anthony, une sélection dans le All-NBA Rookie First Team 2016, seul joueur actif ayant réussi un match à au moins 70 points, seuls Durant et Kyrie Irving ont compté plus de matchs à 30 points sur leurs 153 premiers matchs en carrière depuis la saison 2005-06, plus jeune joueur à participer au concours à 3-points (19 ans), recordman du nombre de 3-points inscrits avant l’âge de 21 ans… Ça, c’est pour le CV de Devin Booker.
« Vous avez intérêt à surveiller ce garçon parce qu’il est bon. Il va prendre la relève, je vous le dis » Kevin Durant en août à propos de Booker
« Ça représente beaucoup pour moi. J’avais un poster de KD dans ma chambre. Tous les soirs je me couchais en voyant KD et maintenant il respecte mon jeu » Devin Booker à AZ Central
Passé de 13.8 points par match lors de sa saison rookie à 22.1 points par match l’année suivante, Booker a réussi à seulement 20 ans à faire oublier que le patron à Phoenix, c’était normalement Eric Bledsoe. Son coéquipier Jared Dudley voit en lui deux joueurs. Quant à son coach C.J. Watson, il l’imagine un jour en candidat au titre de MVP et son maillot retiré dans l’Arizona.
« Il me fait penser à Brandon Roy. Un combo guard qui peut vous tuer mi-distance, jouer au poste et shooter à 3-points. C’est une super comparaison pour lui. Il a une mentalité similaire à Kobe » Jared Dudley
« C’est ma 17ème année en NBA et ce qui ressort avec lui c’est que lorsque vous êtes en plein temps-mort et qu’il y a un gros shoot à prendre beaucoup de gars baissent la tête. Ils ne veulent pas croiser le regard du coach. Mais moi pendant ce temps-mort j’ai deux gars qui me fixent du regard : (Eric) Bledsoe et Booker. C’est rare d’avoir ça chez un si jeune joueur » C.J. Watson
Rookie durant la dernière année de Kobe Bryant, Booker a pu s’entretenir avec lui pendant 15 minutes après avoir marqué 28 points contre les Lakers à Los Angeles en mars 2016. Le désormais retraité lui a aussi donné sa paire de Nike, en inscrivant sur la chaussure droite : « Book, sois légendaire ».
« Je me revois au poste contre lui, j’ai pris l’un de ses shoots, le fadeaway. Et il m’a dit ‘ Je me souviens avoir fait la même chose contre Michael’. Je me suis dit ‘Wow’ » Devin Booker
Comme Bryant, son esprit de compétition est sur-développé. Une caractéristique cultivée aux côtés de son père Melvin (32 matchs NBA), avec qui il a vécu à partir du lycée dans le Mississipi après avoir grandi chez sa mère dans le Michigan, de son grand frère Davon mais aussi tout simplement auprès de tous ceux qui voulaient bien se frotter à lui.
« Il ne jouait pas beaucoup au début de sa saison rookie. Je me souviens qu’après chaque entraînement il essayait de jouer toute l’équipe en 1 contre 1. Et je ne me souviens pas de l’avoir vu perdre. Et puis il quittait le terrain l’air énervé. C’était sa façon de dire qu’il devait être sur le terrain. Je trouvais ça très drôle. Ce gamin de 18 ans qui vous prouve qu’il mérite de jouer » C.J. Watson
« Je pense que ça m’a toujours poussé parce que je n’arrivais jamais à le battre (son grand frère). Je voulais toujours être le meilleur, dans tout. Tous mes amis le savaient. Ils me disaient : ‘Je ne veux pas que tu essaies ça parce que tu seras meilleur que moi en une semaine » Devin Booker
À 13 ans, Booker joue au ping-pong chez l’un de ses amis tous les jours après l’école mais il n’arrive n’y à battre son ami ni le père de son ami. L’été venu, il passe une semaine chez eux, juste pour bosser son jeu.
« Ma mère me demandait ‘Tu rentres à la maison ?’. C’était dingue. Je suis là à 13 ans, à jouer au ping pong jusqu’à 2 ou 3h du matin. Au final j’ai réussi à devenir bien meilleur que mon copain. J’ai aussi battu son père. On écrivait les résultats sur un petit tableau à côté de la table et j’étais bien, bien au-dessus d’eux » Devin Booker
Fan de Rip Hamilton Michigan oblige, son admiration pour Michael Jordan et Kobe Bryant n’avait pas d’égal. Pour les bagues bien sûr, mais aussi parce que les deux légendes étaient le visage de leur franchise.
« Ils étaient mes idoles. Ils m’intriguaient. On entendait des histoires sur les compétiteurs qu’ils étaient, sur leur sérieux dans leur travail… Je veux qu’on se souvienne de moi comme l’un de ces gars parce que c’est tout ce que j’ai toujours voulu » Devin Booker
J’essaie toujours d’être plus malin que mon défenseur. Je ne suis pas le plus costaud, pas le plus rapide, je ne saute pas aussi haut que certains donc je dois faire les choses différemment. Changer de rythme, utiliser mon corps pour me démarquer, connaître mon défenseur… Il faut étudier le jeu » Devin Booker
Ryan McDonough (GM) et Watson attendent désormais de lui qu’il progresse au rebond, en défense, en tant que playmaker mais aussi à la passe (Watson aimerait le voir passer de 3.4 assists à 5/6 par match). Pour se motiver, Booker peut toujours compter sur sa peinture de Jordan et sa citation, affichée chez lui : « J’ai raté plus de 9000 shoots dans ma carrière. J’ai perdu presque 300 matchs. 26 fois on m’a fait confiance pour le shoot de victoire et je l’ai raté. J’ai échoué, encore et encore au cours de ma vie. Et c’est pour ça que j’ai réussi ».
« Je la regarde tous les jours. C’est ça la vraie définition d’un leader. Savoir assumer les conséquences et endosser la responsabilité. C’est ce que je veux » Devin Booker