Kobe Bryant : « Le maillot des Lakers, je l’appelais l’armure d’or »

Dans quelques jours (le 18 décembre, pour la réception des Warriors), les Lakers vont retirer les deux maillots de Kobe Bryant (n°8 et n°24). Une première en NBA. Dans une interview pour Chris McGee et Spectrum SportsNet, la star s’est rappelé de la fierté de porter le maillot purple & gold et a discuté de ce que la signifiait pour lui, de voir son nom rejoindre les autres légendes de la franchise au plafond du Staples Center.

« Être un Laker apporte de la fierté chaque jour, quand on va à l’entrainement et qu’on met ce maillot. Je l’appelais l’armure d’or, il représente tout un héritage, une tradition. Et la responsabilité d’aider cette organisation à aller vers l’avant, de continuer à construire sa tradition me manque. Avoir son maillot retiré, c’est un sentiment surréaliste parce que je peux me rappeler tout le travail que j’ai fais pour en arriver là, les jours difficiles qu’il a fallu traverser et ils sont plus nombreux que les jours de gloire, quand vous allez à la salle très tôt, avant que les lumières ne s’allument pour tirer encore encore et encore, les jours où l’on doute… Je me rappelle de tout ça. Et finalement être ici et voir ça c’est surréaliste. Comprendre que mon maillot va être aux côtés de ceux des personnes que j’admirais quand j’étais petit, qui m’ont inspiré, c’est fou. Les Lakers ne sont pas le genre d’organisation à retirer le maillot d’un super joueur, il faut être plus que ça. Il y a des standards d’excellence pour avoir son jersey accroché là-haut qui sont très très élevés. Faire partie de tout ça, c’est génial.

Si je devais choisir un de mes deux numéros à retirer ? Je ne sais pas trop. Je suppose que je choisirais celui avec lequel j’ai pris ma retraite. » Kobe Bryant

Des périodes d’embûches, le quintuple champion en a connu. À la fin des années 2000, il avait réussi à trouver un équilibre entre sa personnalité de compétiteur hors-norme et sa collaboration avec ses coéquipiers, afin de tout faire pour réaliser un seul objectif : gagner à nouveau.

« Ce qui m’a marqué en NBA c’est le processus d’apprentissage avec un groupe de personnes. Il faut être capable de comprendre comment bien travailler ensemble, d’assembler le puzzle, dans une ville qui avait l’habitude de remporter beaucoup de titres. Ce sont les choses qui m’ont marqué, voir une organisation toute entière avoir un même but. » Kobe Bryant

Comme il l’avait déjà déclaré dans le passé, Bryant a rappelé que son titre favori était celui contre les Celtics, en 2010.

« Mon titre le plus important ? Celui contre les Celtics. Pas juste parce que c’était le plus dur à obtenir, mais aussi parce qu’en tant que fan des Lakers, il n’y a pas de meilleur sentiment, de plus grand rêve que d’affronter les Celtics en Finals. Nous étions trop court en 2008 et du coup c’était comme si les dieux du basket nous souriaient parce que nous avons notre chance de prendre notre revanche. Ca aurait été vraiment douloureux pour moi de prendre ma retraite sans avoir pu prendre ma revanche sur les Celtics parce que je connais l’histoire entre les deux franchises. Je ne voulais pas être un de ces Lakers qui perd contre Boston et n’a jamais eu de deuxième chance. Donc ces Finals sont les plus importantes pour moi. » Kobe Bryant

Il a ensuite évoqué son tout dernier match NBA, le 13 avril 2016. Et ses 60 points pour conclure en beauté.

« Si j’ai regardé des bouts de mon dernier match ? Oui, je l’ai re-regardé pour moi-même en me demandant ce qu’il s’était passé. Je voulais aussi pouvoir profiter du match, pas avec mon point de vue mais celui de la foule dans les tribunes, voir les réactions des fans. Je ne me suis jamais permis, au cours de ma carrière, de regarder un de mes matchs avec les yeux d’un fan. Ce match-ci, j’ai aimé le regarder, voir la réaction de la foule et celle de mes coéquipiers quand la balle rentrait, voir ma famille… Tout ça m’a fait sourire. Le match 7 contre Boston tout le monde était debout à cause de l’anxiété, tu ne peux pas t’asseoir parce que tu es nerveux, tu veux être debout pour avoir l’impression de participer activement ou pour essayer de refréner son stress. Mais mon dernier match, c’était juste de la célébration. En mode « non, je ne peux pas croire que c’est en train d’arriver ». Tout le monde était en train de l’apprécier : « c’est arrivé, impossible ! » Voir les réactions de mes enfants, qui n’y croyaient pas eux-mêmes, c’était beau. Voir tout mes anciens coéquipiers être là, pour mon dernier match, ça l’a rendu encore plus fort. Nous étions là tous ensemble, nous avons grandis ensemble, en tant qu’équipe et il y a des liens qui se forment quand on joue ensemble, qui traversent les hauts et les bas et ne seront jamais brisés, une familiarité que tu as avec ces gars que personne d’autre n’a. Donc les avoir dans la salle pendant cette soirée c’était spécial. » Kobe Bryant

Dans la salle pour assister à cette performance légendaire, son ancien coéquipier Shaquille O’Neal. L’occasion d’évoquer leur relation un temps tumultueuse.

« Quand il y a deux personnalités publiques et qu’il y a un désaccord, cela prendra toujours des proportions immenses. Ce n’est pas que nous ne nous aimions pas, mais nous avions des désaccords. Nous nous réconcilions et tout allait bien puis une autre dispute arrivait, se réglait. Je pense juste que c’est comme dans toutes les relations de travail, on ne peut pas toujours être d’accord. Mais en étant dans un gros marché comme Los Angeles, les médias y apportent plus d’attention. Mais ça a plutôt bien marché quand même au final ! Trois titres d’affilée c’est pas mal. » Kobe Bryant