S’il ne l’utilise plus, le spécial de Dirk Nowitzki est entre de bonnes mains
Quand on pense à Dirk Nowitzki, la première chose qui nous vient en tête est son fameux fadeway sur une jambe. L’Allemand en a fait son move signature et il l’a rendu au fil des années complétement indéfendable. Pourtant, depuis quelques saisons, la légende des Mavericks utilise son geste fétiche avec beaucoup plus de parcimonie, la faute aux années qui s’accumulent.
« Sur une jambe ça devient compliqué. Je n’ai plus assez de détente donc je préfères utiliser mes deux jambes désormais. Ma jambe gauche n’est plus aussi explosive qu’avant. » Dirk Nowitzki.
Mais cela ne veut pas dire pour autant que le geste est tombé en désuétude. Le succès de l’Allemand a inspiré d’autres joueurs plus jeunes (comme Kevin Durant) et ces derniers perpétuent la tradition du one leg fadeway.
« C’est une façon très pratique d’avoir un tir ouvert. Quand vous êtes grand et que vous avez du toucher, vous pouvez toujours monter de cette manière et trouver un bon tir. Savoir qui défend sur vous à ce moment-là n’a pas grande importance. Quand vous reculez et que vous êtes suffisamment grand pour lui tirer par-dessus, c’est un bon shoot. Je pense que pas mal de gars ont vu ça et se sont dit ‘Hey ce shoot là marche » et il l’ont ajouté à leur répertoire. Beaucoup de gars le font très facilement, avec beaucoup plus de fluidité que moi. C’est cool à regarder. » Dirk Nowitzki.
Mais malgré cette popularisation du geste, personne n’oublie d’où il vient.
« Dirk est le créateur de ce tir. Tout le monde le sait. C’est le fadeaway de Dirk. » DeMarcus Cousins.
Comme expliqué plus haut, Kevin Durant n’a pas manqué de s’approprier le geste et de le peaufiner au fil du temps pour en faire une arme létale.
« Le fadeway sur une jambe de Dirk est un geste avec lequel je suis de plus en plus confortable à mesure que le temps passe. Ça commence à être mon tir que j’utilise quand on a vraiment besoin de points. Pendant la saison du lockout (en 2011 ndlr), j’avais beaucoup de temps. Pendant quatre ou cinq mois, je shootais 100, 200 Dirk Fadeway par jour. J’essayais de le perfectionner pour qu’il puisse devenir une arme. J’étais fier de moi. J’ai dû m’assurer que j’étais sur mes talons pour le shooter. Essayez de vous tenir sur la pointe des pieds sur une jambe, ce n’est pas possible. Imaginez essayer de prendre un jump shot comme ça… Donc j’ai essayé de m’assurer que mon talon était la dernière chose qui quittait le sol quand je tirais comme ça. » Kevin Durant.
L’intérieur de San Antonio LaMarcus Aldridge a eu besoin de deux étés de travail sur le geste avant de se sentir capable de l’utiliser au cours des matchs.
« Il faut apprendre à savoir jusqu’à quel point on peut se pencher vers l’arrière. Il faut se déséquilibrer et cela prend du temps de connaître son point d’équilibre et l’angle que l’on peut utiliser pour se pencher en arrière. C’est ce que j’ai appris pendant que je travaillais dessus, et après je me suis senti assez bien pour l’utiliser de plus en plus. » LaMarcus Aldridge.
Pour Karl-Anthony Towns, apprendre ce move n’a pas été si compliqué parce qu’il avait déjà un style de jeu qui collait bien au geste de l’Allemand.
« Il faut juste comprendre qu’on sera déséquilibre. Pour moi, c’est habituel. Je n’ai jamais joué de manière conventionnelle, je n’ai jamais scoré de la façon que l’on est censé apprendre. Quand on utilise ce move en étant déjà un joueur peu orthodoxe, comme moi, c’est encore plus efficace. » Karl-Anthony Towns.
Pour la petite histoire, aucun joueur n’a jamais demandé des conseils à Nowitzki pour apprendre à maitriser son signature move. Tout simplement, comme il l’explique lui-même, parce qu’il n’est pas si compliqué à maitriser.
« Si tu as le toucher et l’équilibre, je ne pense pas que ce soit dur. Ce n’est pas comme le skyhook de Kareem Abdul-Jabbar ou un autre truc qui n’a jamais été refait. Le tir de KAJ est probablement le plus difficile qu’il est possible d’apprendre au basket. Mais mon fadeway, c’est juste un shoot. Les joueurs savent utiliser les runners qui te font sauter vers l’avant. C’est un peu pareil, mais on saute vers l’arrière. Ensuite tout se fait avec les bras. » Dirk Nowitzki.
« Bien sûr, les gens regardent le geste et le trouvent très bizarre. Mais c’est en fait plutôt facile à faire. Il suffit de réussir à être aligné. Je pense que c’est e shoot parfait. » DeMarcus Cousins.
Laisser un move à son nom dans la NBA est la marque des plus grands joueurs. Chapeau Dirk.