Richard Jefferson sur le départ de Kyrie Irving : « Nous pensons que les gens nous doivent des explications »
Cette nuit le match entre Boston et Denver (victoire des Celtics 111 à 110) marquait également les retrouvailles entre Richard Jefferson et Kyrie Irving. Les deux hommes se sont côtoyés pendant deux saisons alors forcément, les journalistes n’ont pas manqué d’assaillir le vétéran de questions à propos du choix de son jeune ex-coéquipier de quitter les Cavaliers cet été.
« Je pense toujours que Kyrie fait ce qu’il veut, de la même manière que LeBron James fait ce qu’il veut pendant la free agency. Quand un propriétaire veut déménager une équipe vers une autre ville, c’est sa décision. Tu n’as de comptes à rendre à personne, à part à toi même et à ta famille. Tout le monde était surpris. Je pense que personne n’a vraiment compris que l’organisation allait changer et faire peau neuve. C’est pour ça que c’était une grosse nouvelle. Il n’a jamais dit qu’il n’était pas heureux. Il était un de nos leaders au scoring et nous avons parlé de son succès, aussi bien sur les terrains qu’en dehors. Nous pensons tous que les gens nous doivent des explications. Ce n’est pas vrai. Si vous sentez que c’est mieux pour vous, votre famille et bien sûr votre carrière, alors vous devriez le faire. Le plus impressionnant selon moi c’est qu’il n’a jamais ressenti le besoin de s’expliquer. Il a pris une décision en tant qu’homme et il s’y est tenu. J’aurais préféré qu’il soit dans mon équipe pour être honnête. Mais je suis très heureux pour lui. C’est un super jeune joueur. Il arrive dans son prime donc voir qu’il est capable de jouer de cette manière, qui n’est pas forcément mieux ou moins bonne, juste différente, c’est bien pour lui. » Richard Jefferson.
Quant à la notion qu’il pourrait être plus épanoui désormais avec ses nouvelles responsabilités, RJ rétorque
« Il s’épanouissant déjà avant. Vous parlez d’un gars qui a été élu meilleur rookie, qui a été All Star à de nombreuses reprises, gagné un championnat du monde, une médaille olympique, un titre NBA et marqué un gros shoot lors d’un game 7. Où est-ce que vous avez vu qu’il ne s’épanouissait pas ? Qu’il soit dans une nouvelle situation et qu’il continue à s’épanouir, ce n’est pas vraiment une surprise ni même une nouvelle. Pour vous dire la vérité, ce mec aurait pu être bon n’importe où. Il pourrait jouer sur la partie plate de la terre et toujours être un des meilleurs meneurs. » Richard Jefferson.
Parce que oui, maintenant l’image de Kyrie Irving est celle d’un illuminé qui croit que la terre est plate. Mais pour Jefferson, la réalité est plus complexe.
« Nous avons eu une discussion animée ce qui nous a amené à élargir le débat. Je pense que ce qu’il voulait dire, c’est que tout le monde devrait pouvoir penser ce qu’il veut. Qu’on ne devrait pas croire tout ce qu’on entend, voit ou lit. Je suis totalement pour tout ce qui permet de laisser les gens s’exprimer. Kyrie est une des personnes les plus intelligentes que je connaisse. Il a l’esprit très ouvert. Je trouve ça très drôle de voir comment une petite remarque a pu déchaîner les passions. » Richard Jefferson.
Une fois que les propos élogieux de Richard Jefferson ont été rapporté à Kyrie Irving, ce dernier n’a pas manqué de lui renvoyer l’ascenseur.
« Ah, Rich… C’est mon gars ! Des relations se construisent avec des mecs de cette ligue. Les trajets en bus, en avion… On apprend à connaître leur vie et leur famille. On sacrifie tellement de temps loin d’elle et on est entre mec. On donne juste beaucoup de notre vie au basket. C’est génial de construire des relations qui vont au-delà du basket. Il est juste incroyable. Je suis fan de lui depuis un bon moment. Quand j’étais fan des Nets et que je le regardais jouer en Finals avec Jason Kidd, Kenyon Martin, Kerry Kittles, Lucious Harris… RJ n’était qu’un rookie et allait arriver dans sa seconde année. J’ai toujours été un fan à partir du moment où il a mis le maillot des Nets. » Kyrie Irving.
Si Kyrie Irving marque près de 25 points par match cette saison, c’est plus compliqué pour Richard Jefferson qui n’a droit qu’à des miettes de temps de jeu depuis son arrivée dans le Colorado. À 37 ans, son rôle semble plus être d’encadrer les jeunes pépites des Rocheuses que de montrer qu’il en a encore sous la pédale.