Zach Zarba, arbitre NBA : « Au niveau de l’arbitrage les joueurs stars sont désavantagés plus que quiconque »
Si l’on parle beaucoup du parcours des joueurs NBA, on évoque moins celui des arbitres. Zach Zarba est en NBA depuis 15 ans. Comme tous les autres, avant de connaître la grande ligue, il a fait ses gammes en sifflant des enfants, puis en high school et à l’université.
Vous partez de tout en bas. Vous arbitrez des enfant de 4, 5 ou 6 ans. Vous travaillez votre vocation. Puis, vous commencez à officier au lycée et un peu à l’université. J’ai beaucoup arbitré à New York dans les ligues Pro Am, puis en D-League. » Zach Zarba
Ensuite, pour faire partie des 65 arbitres NBA, vous participez à un training camp. Si tout se passe extrêmement bien, vous avez une chance de rejoindre la grande ligue. Si cela se passe seulement bien, ou qu’il n’y a pas de place disponible, vous rejoignez la G-League. Ce jour-là, la connaissance du jeu n’est absolument pas le seul élément évalué, car pour arbitrer en NBA, vous devez avoir une excellente condition physique.
Vous devez être capable de faire des allers-retours sur le terrain avec les meilleurs athlètes du monde. Vous devez rester léger. Moins vous êtes lourd et moins vous avez de poids sur vos jambes, sur vos genoux et sur vos pieds. Cela vous permet d’avoir une longue carrière. Pour moi, c’est une heure de cardio par jour, puis du travail de fond comme des abdos ou du gainage. C’est beaucoup une question de poids sur les jambes pour protéger les genoux. Je fais aussi beaucoup de méditation les veilles de matchs afin de me retrouver au calme et avoir toute la clarté d’esprit possible pour prendre des décisions qui peuvent affecter les carrières et les jobs de certaines personnes. Quelqu’un gagne, quelqu’un perd et vous voulez avoir le plus de clarté d’esprit possible quand vous prenez des décisions dans un environnement bruyant. » Zach Zarba
Mais pour Zarba, plus que la forme physique encore, la plus grande qualité d’un arbitre se situe dans sa capacité à communiquer. Qu’il ait une star ou un role player en face de lui, il est un arbitre qui réagira de façon identique. Pourtant, il est conscient que les joueurs qui portent beaucoup la balle, présentent un désavantage.
Savoir échanger avec les joueurs est un art. Certaines soirées sont plus faciles que d’autres. Les capacités d’écoute et de communication sont d’une importance capitale. En fin de compte, on a beau être en désaccord sur certains sujets, il y a quand même du respect mutuel. Par contre, nous ne sommes pas plus indulgents avec les stars. Je dirais même qu’au niveau de l’arbitrage les joueurs stars sont désavantagés plus que quiconque. Il faut concéder que nous faisons des erreurs car oui, nous en faisons. Mais ces erreurs vont forcément être plus souvent commises sur des joueurs qui ont la balle près de 75% du temps, ce qui est le cas des stars. Ils tiennent la balle 75% du temps. Ils mettent la pression sur les défenses et la pression sur les arbitres. Donc souvent, quand on fait des erreurs c’est avec eux. » Zach Zarba
Il conclue en expliquant que logiquement, les arbitres passent énormément de temps dans les avions et en déplacement. Sauf que, contrairement aux joueurs, ils n’évoluent jamais vraiment à domicile et sont menés à parcourir les Etats-Unis de long en large plusieurs fois par an.
Les voyages sont difficiles. Pour les arbitres vétérans, cela représente 24 ou 25 soirées loin de leur famille par mois. C’est un peu comme si on partait pendant 8 mois, puis qu’on rentrait pendant 4 mois. Avec tout le temps où vous avez voyagé pendant l’hiver, il faut renouer les liens avec sa famille en rentrant à la maison pendant l’été. » Zach Zarba
En NBA, un arbitre empoche entre 150 000$ et 550 000$ par an, ce qui représente une somme bien moins élevée que le salaire minimum octroyé à un joueur de la grande ligue. Pourtant, leur vie n’est vraiment pas éloignée de celle d’un sportif de haut niveau.
Vie Business Insider