Brad Stevens : « LeBron James est trop fort pour qu’on puisse adopter ce plan de jeu tout le temps »
Terry Rozier a fait du très bon boulot pour remplacer Kyrie Irving, blessé au genou, lors de ces playoffs. Mais, même s’il est bon en attaque, le jeune meneur souffre dans sa moitié de terrain lors de cette série face aux Cavs. Il n’est pas particulièrement mauvais en défense, loin de là, mais les switches constants des Celtics en défense ne lui rendent pas service. Depuis le début des finales de conférence, il se retrouve souvent à défendre sur LeBron James voire Kevin Love ou Tristan Thompson et ne peut pas faire grand chose pour les arrêter, du haut de son mètre 88 pour 86 kilos. En plus, personne ne vient à son aide par peur de laisser seul un des nombreux shooteurs de Cleveland.
Les Cleveland Cavaliers ont bien repéré cette faiblesse dans le schéma défensif de Boston et font tout pour forcer Rozier à défendre sur un gros gabarit. C’est en partie grâce à cette tactique qu’ils ont pu prendre très tôt un bel avantage dans le Game 4 et revenir ainsi à deux partout dans la série.
« Nous avons fait des choses différentes dans la deuxième mi-temps. On va continuer à varier les défenses mais au final, nous n’avons pas l’impression que nous avons perdu à cause de ça. Encore une fois, on en revient à la défense en transition. LeBron va scorer sur n’importe qui et il faut juste lui rendre cette tâche le plus dur possible. Les deux premières fois qu’il s’est retrouvé en isolation sur Terry, il a tenté un fadeway de cinq mètres. Terry a contesté mais c’est rentré. C’était un super shoot. Il faut juste lui tirer son chapeau et repartir de l’autre côté du terrain. Sur l’action d’après, LeBron a tenté le même tir et Rozier a fait faute. Il voulait probablement essayer de rendre le shoot de LeBron encore plus compliqué pour qu’il n’y ait pas le même résultat. Il y a eu quelques actions où je trouve qu’on aurait pu faire un meilleur boulot pour les rendre difficiles et éviter ce matchup. Mais ça arrivera à plusieurs reprises dans le match. C’est le poison de Cleveland. Ils ont beaucoup de très bons shooteurs et si on se met à courir partout et que l’on est pas organisés, ils vont juste faire pleuvoir les trois points et on n’aura aucune chance. Il faut trouver l’équilibre. Mais j’ai trouvé que ce n’était pas aussi impactant que notre inefficacité offensive et notre mauvaise défense en transition. » Brad Stevens.
Comme le souligne le coach de Boston, affronter LeBron James pose de toutes façons des problèmes et les solutions sont difficiles à trouver. Si par le passé la solution était parfois de le laisser shooter, il est devenu trop régulier au shoot pour adopter uniquement cette stratégie, en témoigne sont 9/18 à 3-pts sur les 3 derniers matchs.
« LeBron est le meilleur joueur de cette génération et il s’est maintenu à ce niveau parce qu’il veut toujours s’améliorer. Il a toujours eu un physique incroyable et ça a aussi toujours été un joueur intelligent. Il a l’instinct nécessaire pour faire le bon choix et il a en plus une technique incroyable. Je pense que ce qui lui a permis d’être aussi bon c’est l’expérience qu’il a accumulée. Il a souvent été dans ce genre de situation et il est capable de voir ce qu’il se passe sur le parquet. Être capable d’avoir sa réussite sur les jumpshoots c’est incroyable. Quand je suis arrivé dans la ligue en 2013, beaucoup d’équipes passaient sous les écrans. Mais maintenant on ne peut plus adopter cette tactique et être serein sur une série de sept matchs. Il faut le faire de temps en temps parce que ça peut-être la solution la plus supportable mais au final il est trop fort pour qu’on puisse adopter ce plan de jeu tout le temps. Ça montre son niveau et le travail qu’il a effectué. C’est pourquoi c’est si plaisant de l’affronter. » Brad Stevens.
Et cette absence de solutions pour affronter LeBron James a amené le joueur de 33 ans à disputer sept Finals consécutives. Cette incroyable série s’arrêtera-t-elle cette année ?