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20 ans après, le ‘Last Shot’ de Michael Jordan a encore du mal à passer pour Bryon Russell

 

Si vous avez vu un peu partout des vidéos du shoot décisif de Michael Jordan face à Bryon Russell sur tous les réseaux sociaux (surnommé très simplement ‘The Last Shot’), c’est qu’hier on fêtait les 20 ans de ce moment historique de la NBA, marquant la fin de la carrière du GOAT aux Bulls, sa deuxième retraite et son dernier titre. En quelques secondes, après un crossover (qui a fait un peu polémique car pour se débarrasser de son défenseur, MJ l’écarte un peu avec son avant-bras), Michael Jordan a anéanti tous les supporters d’un Delta Center pourtant bouillant et a encore agrandi sa légende, inscrivant l’un des tirs, si ce n’est le tir, le plus mémorable de l’histoire NBA.

« Je savais quels étaient ses spots. Je savais que c’est là qu’il voulait aller. Je faisais 2,01m, il faisait 1,98. Je pesais 100 kilos, il en faisait 96. Je me suis dit qu’il ne pourrait pas me battre, puis il a fait quelque chose que personne n’avait jamais vu. Il m’a donné ce petit coup avec son avant bras pour arriver à son lieu de prédilection et trouver l’équilibre parfait. Il savait ce qu’il allait faire et je savais qu’il allait essayer de le faire, alors j’ai essayé de l’en empêcher. J’avais de l’avance sur lui, mais il sentait que s’il me donnait cette poussette, il pourrait accéder à son spot préféré et prendre ce tir. » Bryon Russell

20 ans après, les fans oublient pourtant à quel point le Jazz de 1998 était bon et à quel point les Bulls durent se battre pour arriver à remporter leur 6e bague en 8 ans. Coachée par Jerry Sloan la franchise de Salt Lake City participait à ses 2e NBA Finals consécutives et sortait de deux saisons de suite à 60 victoires ou plus. En 1997, la saison record à 64 victoires et la défaite 4-2 en finales a montré à tous à quel niveau pouvait évoluer cette équipe du Jazz. Voilà ce qui a motivé Karl MaloneJohn Stockton et consorts pour tout donner dès le premier jour du training camp et prendre une revanche en 1998. Ainsi, Bryon Russell n’a pas grand chose à regretter n’est pas vraiment amer. Michael Jordan et les Bulls étaient juste trop forts.

« C’était ma dernière année au sein de cette ligue. C’était phénoménal. Jerry Sloan était un entraîneur formidable et le souvenir qu’il a laissé est incroyable. Ce fut un plaisir de me confronter à ces mecs pendant tant d’années. Ils étaient tellement talentueux ! L’année d’avant on avait passé un cap et on voulait accéder à l’étape supérieure, c’est-à-dire gagner le titre. On savait que l’on devait jouer notre meilleur basket et conserver une équipe solidaire. Nous savions tous ce que nous avions à faire et nous étions confiants. On savait comment se procurer de bons tirs. Du coup, on a entamé cette saison en pleine confiance ! On était des vétérans. On était plusieurs à avoir autour de 35 ans. Nous étions vieux par rapport à nos adversaires. Et vu comment les autres équipes nous surveillaient, car tout le monde connaissait nos joueurs, l’expérience devenait importante. Nous connaissions exactement les ajustements à faire et le jeu était facile ! » Bryon Russell

Malgré un début de saison difficile en raison de la blessure de Stockton (11 victoires et 7 défaites), l’équipe a effectué un magnifique run de 51-13 pour atteindre 62 victoires. Après avoir écarté d’abord les Rockets, puis les Spurs lors des deux premiers tours des playoffs, les hommes de Sloan ont sweepé les Lakers en finales de conférence pour aborder les NBA Finals avec une confiance optimale, remportant même le match 1 avant de perdre les trois suivants, de s’imposer au match 5, puis en rendant finalement les armes au Game 6 du fameux ‘Last Shot’.

« Toute l’année on a enchainé des runs et on a fait le show. Notre saison ne se résume pas seulement eux Finals. Les attentes pour le Jazz étaient élevées pendant la saison régulière et je pense que l’on a su y répondre facilement. » Bryon Russell

Steve Kerr qui était le coéquipier de Michael Jordan à l’époque, parle très souvent de ces moments à son équipe pour motiver les Warriors, vainqueurs de trois titres sur les quatre dernières années. Stephen Curry en parle.

« On connait son histoire. Je sais que ça peut paraitre fou avec tout le temps qui est passé depuis, mais il nous le rappelle toujours de lui-même avant même que l’on ait besoin de le faire ! » Stephen Curry

Ce qu’il faut noter pour encore une fois magnifier la performance des Bulls en 1998, c’est que s’imposer au Delta Center à l’époque était mission impossible ou presque. Les hommes de Phil Jackson l’ont pourtant fait à deux reprises dans la série face à une équipe constituée de joueurs qui se connaissaient et se considéraient presque comme des frères. Steve Kerr explique ainsi que le niveau atteint par le collectif de Jerry Sloan était plus qu’admirable même s’il n’a jamais été titré.

« Ce que j’ai toujours adoré à Utah et ce que j’ai toujours aimé dans une franchise c’est leur recherche constante de l’excellence autour de gars comme Stockton, Malone et Sloan qui ont passé plus de 17 ans là-bas. Ça a toujours été quelque chose que j’admire dans le sport professionnel. Ce sont des équipes qui ne craquent pas sous la pression ni face à l’adversité. C’est tellement simple de se dire qu’on va virer l’entraîneur et d’échanger des joueurs après une défaite en playoffs. Ils ont été aussi solides que n’importe qui et ont su rester dans la course pendant 4 ou 5 ans en gardant le même noyau. En terme d’équipe, ils étaient peut-être la meilleure de la ligue, mais comme tout le monde à l’époque, ils n’ont pas pu surpasser Michael Jordan. L’histoire se résumait alors à ça en NBA. J’ai joué à Cleveland à la fin des années 80 et au début des années 90 et je n’ai pas pu battre Jordan, comme les Knicks, comme Orlando… C’est ce que Michael faisait ! » Steve Kerr

Via Deseret News

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