Steven Adams évoque sa dépression et comment il n’est pas passé loin de tout abandonner il y a 6 ans
Steven Adams n’a pas toujours eu l’allure d’un grand balèze impénétrable du haut de ses 2,13m, avec ses long cheveux, sa grosse barbe, ses tatouages Maori et sa hargne sur le terrain. Il y a tout juste 12 ans, le pivot du Thunder qui a fêté ses 25 ans le 20 juillet, perdait son père. Et il aurait pu perdre bien plus si le basket ne s’était pas présenté à lui comme une échappatoire.
« Après la mort de mon père, je n’avais pas la force. Je savais que je voulais faire quelque chose mais je ne savais simplement pas quoi. Et si un but (le basket) ne s’était pas rapidement présenté, j’aurais commencé à chercher quelque chose, n’importe quoi, pour me sentir mieux.
Quand j’y repense, je réalise qu’en fait j’étais très seul et, si je suis honnête, probablement un peu déprimé. Personne ne nous dit comment surmonter le deuil. On n’a pas vu de conseiller, on n’a pas vu de psychologue. » Steven Adams
« On », ce sont ces frères et sœurs. Son père a eu 18 enfants avec 5 femmes différentes. À la mort de ce dernier, c’est son frère Warren qui le sort des rues de Rotorua pour l’emmener à Wellington. Puis le présente au coach Kenny McFadden, légende en Nouvelle-Zélande et ancien joueur de l’université de Washington State, qui l’accepte dans son académie de basket. Sur le terrain, ça se passe bien, il passe par Scots College avant de rejoindre les États-Unis, à Notre Dame Prep en 2011.
« La vie en dehors du terrain était une série sans fin de déceptions. L’école était un vrai merdier, directement sortie d’un film d’horreur. J’ai à nouveau eu du mal à être seul et c’était difficile de ne pas retomber dans la dépression que j’avais ressentie à la mort de mon père. Je m’étais habitué à avoir une communauté proche de moi, toujours prête à me soutenir. Pour moi, la clé pour combattre ces idées de solitude a toujours été de trouver une routine. » Steven Adams
Aidé par un membre du coaching staff, il surmonte ses difficultés, avant de les retrouver à nouveau à l’univeristé, à Pittsburgh.
« Les premiers mois à Pitt, j’ai sérieusement songé à tout abandonner, quitter l’Amérique et rentrer en Nouvelle-Zélande, où j’étais plus à l’aise. Au moins la moitié de ce que je ressentais était lié au mal du pays et n’avait rien à voir avec le basket. Ce n’est pas facile d’être complètement seul dans une nouvelle école et un nouveau pays. Les conseils habituels pour se faire des amis n’ont pas fonctionné pour moi. J’ai traversé ça avec une détermination sans faille et en me disant que ça n’allait pas durer et que si ça pouvait m’amener vers une carrière dans le basket, j’étais prêt à être seul et à souffrir un peu. » Steven Adams
Drafté en 12ème position de la draft 2013, Adams fait aujourd’hui partie des meilleurs joueurs à son poste en NBA.
« À la seconde où je ne prendrai plus de plaisir en jouant au basket, j’arrêterai. Les choses prenaient cette direction quand j’étais à Pitt, et s’il y a une chose que je savais, c’est qu’il fallait que j’arrête avant que ça ruine pour toujours le basket pour moi.
Si je me réveille un jour et que je n’ai plus cette force d’avoir envie de progresser, les choses dégringoleront rapidement. Ça fait sombre de dire ça mais c’est simple, la seule chose qui me garde en vie c’est cette force constante. Dès que je rate de poursuivre quelque chose, ça veut dire que j’abandonne. Aujourd’hui, je suis heureux. J’ai un boulot de rêve et je peux faire ce que j’aime tous les jours. J’aime mes coéquipiers, c’est un gros bonus. J’ai mon propre espace où je peux me détendre et m’amuser. Mais la principale raison pour laquelle je suis heureux c’est parce que j’ai cette force. » Steven Adams
via NZHerald