Stephen Curry : « Cet été-là a sans doute été la pire période de toute ma vie de basketteur »
Devenu un des meilleurs joueurs de la planète, deux fois double MVP, considéré déjà par beaucoup comme le meilleur shooteur de l’histoire, Stephen Curry n’a pas eu un parcours simple. Alors que certains sont détectés très tôt et dominent leur catégorie d’âge, ce n’était pas vraiment le cas du fils de Dell. Le moment clé de sa carrière de basketteur c’est sans doute lorsqu’à 15 ans son père lui fait changer sa mécanique de shoot. Dans une excellente interview accordée à L’Equipe lors de son passage à Paris, il évoque ce changement.
« À l’époque, j’étais l’un des plus petits joueurs de mon équipe, et si mon shoot était déjà efficace, j’avais tendance à le déclencher bien trop bas, ici. Du coup, je me faisais souvent contrer. J’avais conscience que si je voulais jouer à un niveau de compétition plus élevé, cela ne pouvait pas durer. Il a donc fallu tout changer, et cet été a sans doute été la pire période de toute ma vie de basketteur. Le plus éprouvant, en tout cas, dans le sens où j’ai dû repartir de zéro, et oublier tout ce que j’avais appris jusque-là. Cela m’a pris quatre mois. Mais une fois que je m’étais habitué à cette nouvelle mécanique de tir, j’ai compris que cela en valait la peine : j’ai rapidement réussi à rentrer mes shoots de plus en plus loin du panier. Quinze ans plus tard, je crois qu’on peut dire que le travail a porté ses fruits. » Curry
A sa sortie du lycée les facs ne se bousculaient pas pour l’engager et il a finalement fait son cursus dans la toute petit fac de Davidson en Caroline du Nord, où il a passé la majeure partie de son enfance. Il a alors crevé l’écran avec quelques énormes cartons et un parcours splendide lors de la March Madness en 2008. Malgré ça lors de la draft il y avait encore beaucoup de doutes, notamment en raison de son physique frêle.
« Rien n’a été facile pour moi. J’ai toujours eu beaucoup de détracteurs, j’ai entendu beaucoup de gens qui disaient que j’étais incapable de faire telle ou telle chose… Du coup, quand j’ai réussi à qualifier la petite université de Davidson au tournoi NCAA de fin de saison, je n’espérais plus convaincre personne, tout ce qui m’intéressait était de bien jouer et de gagner un maximum de matches. Je savais que le reste viendrait naturellement. La draft restera comme un souvenir mémorable pour moi, mais on disait encore que je n’avais pas ma place en NBA, que j’allais y passer en coup de vent, tout ça à cause de ma taille ou de mes qualités athlétiques. Je n’ai jamais ressenti le besoin de donner tort à qui que ce soit, car je me savais capable de saisir les opportunités qui allaient se présenter à moi. Mais c’est sympa de regarder dans le rétro, parfois, pour réaliser à quel point mon statut a évolué. » Curry
Retrouvez l’intégralité de l’interview sur L’Equipe
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