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Dave Owens, Sam Perkins, Shaq, Kareem… 5 retraités discutent de la NBA actuelle : « Parfois ça te fait éteindre la télé »

Avec la complicité de la National Basketball Retired Players Association, Sporting News a rencontré 5 ex-joueurs NBA pour discuter de leur avis sur la NBA actuelle. Trois de 3-points, pas de possibilité de défendre, trop de marchers, de layups ? Voici le point de vue de Dave Cowens, Kareem Abdul-Jabbar, Sam Perkins, Dale Ellis et Shaquille O’Neal :

« Je n’ai pas changé d’avis sur le shoot à 3-points. Il ne devrait être autorisé que dans le 4ème quart-temps. Le 3-points a été mis en place pour maintenir l’intérêt des fans jusqu’à la fin du match. Maintenant il est presque sur-utilisé. Cela change l’aspect du jeu, quand je jouais il y avait très peu de layups de marqués, aujourd’hui il y en a peut-être 30 par match, parce que c’est très ouvert. Les aides défensives ne peuvent pas arriver à temps.

Avant si tu étais un arrière et que tu regardais vers le panier qu’est-ce qu’il y avait entre toi et le panier ? Probablement 3 gars. Maintenant il y a un gars, celui qui défend sur toi. Ce n’est pas le plus difficile à passer. Tu ne peux pas défendre sur eux, tu ne peux pas les toucher. Tu ajoutes à ça le euro-step, qui est un marcher, pourquoi ne pas le siffler ? Je n’aime pas le euro-step. » Dave Cowens (MVP 1973, champion 1974 et 1976 avec Boston)

En 20 saisons NBA, Kareem Abdul-Jabbar, meilleur marqueur de l’histoire de la ligue (38 387 points) devant Karl Malone (36 928), a tenté exactement… 18 shoots à 3-points. Pour une seule réussite.

« Ce n’est pas vraiment quelque chose qu’on me demandait de faire (sourire). Je pense qu’ils ont trouvé un bon équilibre. En réduisant les aspects physiques de la défense, les 3-points peuvent tomber dedans. Vous ne pouviez pas le faire quand je jouais parce que vous auriez eu Mike Cooper qui vous aurait mordu l’oreille pendant que vous shootiez. C’est difficile de rentrer un 3-points dans ces conditions. Le jeu actuel est divertissant, les fans aiment ça, il y a de super athlètes, donc ça fonctionne.

Si je jouais maintenant ? J’aimerais sûrement être un joueur comme Anthony Davis. Il shoote à 3-points, prendre les rebonds, défend et sait aussi jouer de façon plus traditionnelle. C’est un joueur complet. Les fans sont contents du jeu aujourd’hui et c’est vraiment ce qui compte le plus. » Kareem Abdul-Jabbar

Pour lui, le grand nombre de triple-doubles (il en compte 21 en carrière) dans la NBA actuelle s’explique par les rebonds.

« Maintenant les arrières peuvent prendre des rebonds en raison de la manière dont le jeu est joué. Quand je jouais, c’était rare de de voir des petits prendre beaucoup de rebonds. Le seul dont je me souviens c’était Fat Lever. Maintenant il y a beaucoup plus d’espace sur le terrain donc tout le monde peut prendre ces rebonds. » Kareem Abdul-Jabbar

Dale Ellis, MIP 1987 et All-Star en 1989, a shooté à 40.3% à 3-points en 1209 matchs NBA, et n’a que faire des Splash Brothers.

« Est-ce que je suis le meilleur shooteur de l’histoire ? Oui. Ce gamin sorti de Marietta. Dale Ellis. Si je n’avais pas eu des gars comme Alvin Robertson ou Michael Cooper sur moi, j’aurais shooté à 50% facile. Il fallait se battre pour se libérer puis attraper le ballon. Tout est plus ouvert aujourd’hui. Ça aurait été tellement plus facile. » Dale Ellis

Mais même en tant que shooteur, il estime que le 3-points s’est imposé au détriment du jeu old school.

« Avec le 3-points le jeu au poste a disparu. Il me manque. Quand il y avait des bigs comme Kareem, Kevin McHale, Hakeem Olajuwon, Tim Duncan, tout le monde devait toucher le ballon. Maintenant en NBA un mauvais shoot ça n’existe pas. Quand tu vois les shoots qu’ils prennent maintenant, à mon époque les coachs se seraient arraché les cheveux. » Dale Ellis

Avec Shaq, c’est encore plus direct :

« Aujourd’hui ? Je tournerais à 40 points par match. Sans les lancers-francs. J’aurais été le Greek Freak, un gars capable de dribbler, pénétrer avec puissance, ressortir sur les arrières. J’essayais de faire ça de temps en temps mais mes coachs ne me laissaient pas. Et je punirais aussi les bigs comme je le faisais. Quand ils prennent des jump shots, ça me dit juste qu’ils n’aiment pas le contact, j’en profiterais.

Les règles actuelles ? C’est à cause de moi qu’ils les ont changées. C’est à cause de moi qu’ils voulaient vider la raquette parce que personne n’était capable de m’arrêter, donc ils ont changé les règles. » Shaquille O’Neal

L’un des premiers stretch-fours de la ligue, Sam Perkins a signé plusieurs saisons entre 39 et 40% derrière la ligne à la fin de sa carrière, mais ce n’est pas pour ça qu’il est un fervent supporter du jeu moderne.

« Je suis influencé par le style de jeu qui était pratiqué quand je jouais. La jeune génération n’a pas connu le précédent style de jeu. Mes neveux et mes filles aiment le basket d’aujourd’hui parce qu’ils n’ont rien connu d’autre que le pick-and-roll, le drive-and-kick et les 3-points. Pour moi c’est un peu différent parce que quand je regarde je me dis : ‘Allez quoi, un peu de stratégie, emmène-le à l’intérieur, va chercher les 2 points faciles et la faute’. Le jeu maintenant est basé sur les pick-and-roll et les 3-points, et c’est comme ça. Mais parfois ça te fait éteindre la télé. »

via Sporting News

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