Draft NBA : Les réseaux sociaux, nouvel outil de recrutement des franchises
Depuis quelques années et l’avènement des réseaux sociaux, déterrer les vieux tweets des joueurs et futurs joueurs NBA est devenu le petit jeu de pas mal de monde. Si cela reste parfois assez inoffensif, comme quand Bobby Portis critiquait Derrick Rose et Pau Gasol avant de se retrouver aux Bulls ou quand Larry Nance Jr se moquait des cheveux de LeBron James, qu’il a ensuite eu comme coéquipier, cela peut parfois avoir des conséquences plus graves. Ainsi, un représentant d’une franchise raconte avoir trouvé un tweet homophobe sur le compte tweeter d’un prospect. Il en a fait part lors d’un entretien pré-draft avec le concerné et ce dernier a réagi en niant être à l’origine du post. L’explication n’a pas convaincu la franchise qui a décidé de ne pas drafter le jeune joueur.
Cette pratique de fouiller de fond en comble les comptes des joueurs sur les réseaux sociaux s’est généralisée, comme l’explique l’ancien assistant General Manager des Nets Bobby Marks.
« C’est ce qu’on faisait, on voulait arriver aux entretiens en sachant ce qu’ils avaient dit, ce qu’ils retweetaient, être capable de ressortir quelque chose qu’ils avaient tweeté quand ils avaient 14, 15 ans pour qu’ils en parlent. On savait plus ou moins tout à leur propos, on voulait juste leur demander pour voir s’ils étaient dignes de confiance. » Bobby Marks.
« C’est une autre facette de la personnalité d’un prospect. Beaucoup d’informations qui viennent de leurs comptes sur les réseaux sociaux sont de bonnes informations. On peut savoir ce qui intéresse les joueurs, une situation familiale qui peut nous intéresser nous… Vous ne voulez pas forcément poser des questions sur les choses positives. C’est un peu une course à l’armement vis-à-vis des informations, et les réseaux sociaux en font partie. » Wes Wilcox, ancien GM des Hawks.
Plus que les tweets, c’est donc la réponse des jeunes qui intéressent les recruteurs. Et ils doivent sûrement chercher une réponse de ce genre :
« Les choses que je pensais ou que j’ai dites par le passé ne reflètent pas la personne que je suis maintenant. Je ne m’inquiète pas du passé, je travaille pour être une meilleure personne et un meilleur joueur chaque jour. Je ne sais pas s’il y a des tweets douteux sur mon compte, et même si c’est le cas, ça ne représente pas la personne que je suis maintenant. » Jordan Bone,
Malgré cette nouvelle réalité, les jeunes prétendants à la NBA ne sont pas plus inquiets que ça de ce qu’on peut trouver sur leurs réseaux sociaux. Si pour certains leur famille veillait au grain, d’autres ont tout simplement été éduqués sur la question.
« Ma mère regardait toujours mon compte twitter, elle m’appelait pour me parler d’une photo que j’avais prise ou d’une chanson de rap que j’avais postée. » Nickeil Alexander-Walker.
« On m’a appris à faire attention à ce que je disais sur les réseaux sociaux très tôt parce qu’on peut utiliser vos posts comme une citation directe de vous. Je ne crois pas avoir mis de gros mots sur Twitter. » Isaiah Roby.
D’autres encore prennent le temps de se replonger dans leurs anciens tweets pour supprimer ceux qui pourraient être compromettants. C’est par exemple le cas de Kyle Guy, le MOP du dernier Final Four de la March Madness.
« C’était des trucs débiles, des jurons, des trucs de ce genre. On était tous débiles quand on était jeune. Mon père dit toujours qu’il est heureux de ne pas avoir eu Twitter dans sa jeunesse, sinon il n’aurait pas trouvé de boulot. » Kyle Guy.