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Best-Of Xs & Os : les meilleurs systèmes tactiques de la semaine (Erik Spoelstra, Luke Walton, Brad Stevens…)


Retour sur quelques-uns des meilleurs systèmes de jeu, stratégies tactiques ou performances individuelles aperçus sur cette semaine NBA.

 

Quadrillage défensif à la Brad Stevens.

À l’occasion d’un simple Pick & Roll contre les New York Knicks, un simple arrêt sur image a permis de faire ressortir très clairement tous les principes de jeu mit en place par Brad Stevens pour sa défense. Des idées claires (protéger la raquette, réduire les espaces) et des subtilités qui n’en sont pas (rotation et pré-rotation au timing parfait), il faudra encore une fois compter sur les C’s parmi les meilleures défenses de NBA.

 

Du potentiel de RJ Barrett.

RJ Barrett est un prospect très imparfait. Son impact au scoring est limité et il pourrait ne jamais être un scoreur d’élite en NBA, mais n’en demeure pas moins un porteur de balle très intéressant. Sa sélection de tirs catastrophique en NCAA lui a construit une image de croqueur peu intelligent et peu efficace, mais Barrett est en réalité un joueur très cérébral.

Nous sommes ici à la possession suivante à celle juste au-dessus, où les Celtics exécutaient une défense parfaite. Barrett s’est fait avoir une fois, mais pas deux : il s’adapte et arrive à suffisamment manipuler la défense pour obtenir un 3pts à Ntilikina. Sans l’aide d’un temps mort ou d’une consigne d’un coach, il a appris de la possession juste avant, sait quoi faire, et y arrive. Pour un rookie de 20 ans contre une défense d’élite/complexe, c’est très fort.

L’art de la simplicité, par Erik Sploestra

Parfois, il ne faut pas grand-chose pour faire la différence. Ici, un simple Screen-Rescreen fait l’affaire.

En se basant sur les principes défensifs généraux de défense du Pick & Roll, et les rôles très spécifiques des défenseurs côté faible/côté fort, le coach du Heat mise sur la vitesse d’exécution et l’effet de surprise pour arriver à ses fins. Et en effet, Phoenix n’est pas capable de réagir aussi rapidement, panier facile.

 

Luke Walton et De’Aaron Fox à la baguette.

C’est à deux hommes qu’il faut rendre hommage sur cette action : le coach et le joueur. Le système de Luke Walton est ingénieux et très bien dessiné : créer un appât d’un côté du terrain pour mieux libérer l’autre côté du terrain et s’assurer du panier. Du crédit pour Walton, donc…mais aussi pour Fox : Bobby Portis se rend compte du subterfuge et fait capoter le système. Mais Fox s’en rend compte, lit le jeu et s’adapte à une vitesse impressionnante (d’élite) pour trouver l’ouverture.

Ce n’était pas ce tir-là qui était censé être la première option du système, mais la vista de De’Aaron Fox a sublimer le très bon système de jeu de Luke Walton.

De l’importance d’un shooteur poseur d’écran.

Système simple, mais diablement efficace pour Mike Malone. Sur deux possessions consécutives, le même jeu : un simple écran de Jamal Murray pour Jerami Grant vers le cercle.

Sauf que : Miami ne veut pas switcher sur l’écran. En général, quand un shooteur pose un écran c’est pour en recevoir un lui-même dans la foulée (comme c’est sans doute le cas dans ce système, vu la position de Jokic). Donc pour ne pas démarrer en retard sur ce deuxième écran, celui qui « compte », Justice Winslow reste bien accroché à Murray et ne switch pas. Adebayo se retrouve coincé, prend en mini temps de retard et c’est tout ce qu’il faut à Grant pour aller scorer dans la peinture. Deux fois.

 

Mr Spoelstra, encore vous ?

Erik Spoestra réplique à Mike Malone : « Moi aussi je peux exploiter les switchs défensifs ». Sur Horns, un simple écran entre le buldozer Butler et l’excellent shooteur Tyler Herro force la défense à switcher : sinon, Herro pourrait avoir un mini espace de libre et punir à trois-points.

Sauf qu’en réalité Butler ne pose pas vraiment l’écran, il le glisse et file direct au panier. Murray, qui vient de switcher sur lui, et surprit et surtout pas assez costaud pour offrir une quelconque résistance à Butler. Simple et efficace.

En parlant de Tyler Herro.

Toujours très appréciable chez un shooteur : son jeu sans ballon. Les meilleurs ne sont pas seulement ceux qui sont dangereux derrière la ligne à trois-points et qu’on a peur d’abandonner pour aller aider : les meilleurs sont ceux qui arrive à « transporter » cette dangerosité à travers tout le terrain, à ne pas rester fixe, mais à être un aimant à défenseur qui bouge et qui parfois, en attire plus que prévu.

C’est exactement ce qui se passe ici. Dragic est coincé ligne de fond après son drive : Herro s’en rend compte, coupe de manière très vive à travers la raquette et attire vers lui son défenseur (Beasley)…mais aussi un second défenseur (Jerami Grant) qui avait peur de le laisser ouvert. Résultat : Olynyk n’a plus personne sur le dos vu que Grant l’a abandonné, il se retrouve dans un fauteuil et rentre tranquillement son tir à trois-points.

Aucune assist ni aucun point pour Tyler Herro sur cette action…mais c’est lui qui a tout fait, pour le coup.

Kemba Walker en sortie d’écran.

L’attaque de Boston retrouve son fond de jeu collectif très huilé. Non pas que Kyrie Irving soit un moins bon joueur que Kemba Walker (au contraire même), mais Irving est un joueur au style beaucoup plus direct et frontal que Walker ou Isaiah Thomas. Irving veut la balle pour jouer une ISO ou un P&R, et pas forcément courir à travers trois écrans. Walker et Thomas eux, n’ayant pas la même capacité de création pure, ont besoin de ce surplus d’espace que peut leur apporter un jeu collectif, une sortie d’écran ou autre (c’est plus facile de battre son défenseur quand on a déjà un peu d’avance ou qu’on arrive lancé).

Deux petits systèmes simples pour obtenir des tirs tout faits au meneur de la maison verte : un premier qui joue sur l’effet de surprise, un deuxième qui joue sur la dureté de deux écrans. On retrouve un peu plus la synergie collective des années pré-Kyrie à Boston.

Monty le Filou

Un grand classique du playbook des Suns cette saison est le Zipper P&R : Booker reçoit un écran pour remonter au centre du terrain, reçoit la balle et enchaîne direct sur un High P&R. Classique de chez classique, tout le monde le fait en NBA.

Sauf qu’en face, Miami adore pratiquer le Top Lock pour défendre les écrans sans ballon : le défenseur ne reste pas derrière l’attaquant pour le suivre à travers l’écran, il se positionne carrément entre l’attaquant et l’écran, et empêche le premier d’utiliser le second. Là aussi, classique au Heat depuis quelques saisons.

Sauf que du coup, ce rusé Monty Williams appelle un Fake Zipper en plein milieu du match : Saric fait mine de poser un écran, Tyler Herro se positionne donc en Top Lock…mais lorsque Saric ne pose pas l’écran et s’écarte, Herro est en très mauvaise position : il n’est plus entre son joueur et le panier comme il faut tout le temps l’être. Une petite passe lobée de Rubio, et Devin Booker obtient un des lay-ups les plus faciles de sa jeune carrière.

Rubio le Manitou.

Toujours dans ce match, Ricky Rubio n’a même pas besoin de la créativité tactique de son coach pour crever l’écran. Deux exemples ici, sur des actions assez banales où l’on peut voir toute la vista du meneur espagnol, sa vision de jeu d’élite et sa capacité à lui-même manipuler les défenseurs comme un filou.

Les Ciseaux de Clifford

Le Magic est à peine en attaque sur ce début de saison. La cause principale : les tirs ne rentrent pas, parce que c’est aléatoire et qu’on y peut rien, mais aussi parce que la synergie n’est pas géniale, parce que ça manque de shooteur de grand talent qui a une plus grande réussite que la moyenne et parce que ça manque de talent pour créer des décalages et des tirs grands ouverts en surprenant la défense.

Néanmoins, les tirs ne rentrent pas, mais Steve Clifford continue de démontrer son très bon playbook offensif. Ca reste scolaire par manque de talent pur, mais les systèmes en eux même sont toujours bien pensés. Ici, le classique « Scissor » ou deux joueurs coupent autour d’un pivot poste haut. Faudrait juste arriver à créer ce genre de panier facile plus souvent, à présent.

Middleton en sortie d’écran, encore.

Mike Budlenholzer est un des meilleurs coachs de NBA, et un tacticien créatif, nul besoin de s’y attarder de nouveau. Ici, avant d’aboutir à un simple Dribble Hand-Off, c’est du mouvement et des écrans qui ont pour simple but de tenter de perdre Pat Beverley. Et ça marche : Middleton se libère juste assez, ficelle.

Faudrait laisser un peu de place aux autres, Mr Spoelstra.

Un classique dans le playbook du Heat, ce Pick & Roll issus des « Chin series ». A l’image d’un « Spain Pick & Roll » ou un shooteur et le Roll Man se croisent pour déchirer la défense dans sa verticalité, ici Spoelstra étire la défense dans l’horizontalité : le shooteur ressort dans le corner au moment ou le Roll Man plonge au cercle. Le timing du cut est important.

De manière très simple, le défenseur qui est censé aider sur le Roll Man est le même que celui qui défend le shooteur à trois-points. You do the maths. Sur la première action, Tyler Johnson choisit de couvrir le Roll Man (Adebayo), Tyler Herro obtient donc un trois-points. Sur la seconde, Rubio choisit de ne pas trop s’éloigner du shooteur, Adebayo a donc suffisamment de place pour dunker. Sur la troisième, quand la défense pense maîtriser le truc et ne plus se faire avoir, Adebayo glisse l’écran plutôt que de le poser vraiment. En conséquence, Baynes est obligé de le suivre et laisse Jimmy Butler en 1vs1 contre un Kelly Oubre mal placé (il n’est pas bien en face, il s’était préparé à traverser un écran).

Le coup du chapeau.

Bonus : Markelle Fultz distributeur, Devin Booker défenseur, Derrick Jones finisseur…

 

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