Matchs de légendePortland Trail Blazers - NBAVintage

Il y a 12 ans, Brandon Roy nous livrait son dernier chef d’œuvre

Le 23 avril 2011, au Rose Garden de Portland, Brandon Roy, alors souffrant du genou, livrait une performance incroyable face aux Mavs, retour sur une carrière gâchée par les blessures, ponctuées par ce dernier coup de grâce.

 

En 2006, Brandon Roy rejoint les Portland Trail Blazers le soir de la draft. Ses débuts sont ultra prometteurs : 17 points, 4 rebonds et 4 passes de moyenne sur sa première saison. Il est logiquement élu Rookie de l’année. Les années suivantes, B-Roy éclabousse la ligue de son talent. Il est nommé all-star dès sa saison sophomore, et ça suivra les deux saisons suivantes. Il s’offre même le luxe d’être élu all NBA 2nd team en 2009 et 3rd team en 2010. Les Blazers montent petit à petit en puissance avec leur trio Brandon Roy, LaMarcus Aldridge et Greg Oden. Malheureusement pour le dernier, les blessures ne l’auront pas épargné et ce big three n’en sera en fait jamais un. À l’époque, on parle de Brandon Roy comme d’un garçon qui pourrait devenir le meilleur arrière de la ligue devant des Kobe Bryant ou des Dwayne Wade.

Le 13 novembre 2010, alors gêné au genou depuis quelque temps, le verdict tombe. Brandon Roy souffre d’arthrite dégénérative au genou gauche, une maladie incurable qui, à seulement 26 ans, l’obligera à prendre des antidouleurs chaque jour pour pouvoir ne serait-ce que courir. Il ne jouera que 23 matchs en tant que titulaire durant la saison 2010-2011. Ses moyennes chutent drastiquement, il passe de 22 points à 12 points par match, de 5 à 3 passes, de 4,5 à 2,5 rebonds et de 47% à 40% au shoot. Il n’est plus le même joueur, lui qui était un attaquant surdoué, ultra explosif, est contraint à passer son temps à l’infirmerie. Malgré ce B-Roy diminué, les Blazers atteignent les playoffs en arrachant la 6ème place et ce seront les Mavs de Dirk Nowitzki qu’ils devront affronter. Les deux premiers matchs sont gagnés par Dallas, avec un B-Roy qui met seulement 2 points sur ces deux matchs, en ne jouant que 8 minutes dans le game 2. Retour au Rose Garden, un bon Roy (16 points) aide les Blazers à revenir à 2-1 dans la série.

C’est lors des playoffs que se forgent les légendes, et lors de ce match 4, le numéro 7 s’est hissé au statut de légende. Les Blazers sont menés de 23 points juste avant la fin du 3ème quart, c’est le moment que choisi The Natural pour réaliser l’un des plus beau exploits de la décennie. Il y a tout d’abord ce gros 3-points qui permettent à ses Blazers de revenir à -18 avant le début du dernier quart. Malgré un genou souffrant, Roy ne quittera plus le parquet jusqu’à la fin du match. Il va faire la totale aux Mavs. Au début du quart temps, B-Roy enchaîne quelques paniers et l’écart se rétrécit. Le Rose Garden sent qu’il se passe quelque chose, que l’histoire est en train de s’écrire. La salle est debout pendant la quasi-intégralité du 4ème quart temps.

Poussé par ses supporters, B-Roy poursuit son récital. A 1 minute de la fin, Portland revient à -4 grâce à un Roy étincelant, c’est là qu’il décide de rentrer un énorme 3-points avec la faute, 82-82 ! Puis 84-82 sur un floater de … Brandon Roy !

Les Mavs ne reviendront pas. Il inscrira 18 points, à 8/9 aux tirs dans ce seul 4ème quart temps. Le buzzer final retentit, victoire de Portland. Les coéquipiers de Brandon Roy se ruent autour d’un B-Roy en pleurs, venant ici de réaliser un exploit significatif. Lui qui a tant donné pour cette équipe, et qui malgré la douleur, est venu puiser au fond de lui-même pour arracher cette victoire.

Certes ce n’est qu’un premier tour de playoffs et les Blazers perdront la série derrière, mais c’est la dernière fois que le talent de Brandon Roy éclaboussera les parquets NBA. Un joueur qui aurait pu faire tellement plus sans blessure, un arrière scoreur à l’élégance rare qui était à peine rentré dans son prime. Un match merveilleux, pour un joueur qui ce soir-là, a laissé ses problèmes de santé de côté pour offrir une dernière danse. Un joueur fabuleux, qui ce soir-là, ne pouvait pas mieux tirer sa révérence.

 

 

 

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