Le (presque) inconnu de la semaine: Matthew Dellavedova
Vous qui regardez les boxscores NBA tous les matins, vous vous êtes forcément retrouvés devant ce phénomène: des bonnes stats en face d’un nom de joueur qui vous dit vaguement quelque chose, mais sans plus. « D’où il sort, celui-là? » « Il était pas à Houston? Ou à Milwaukee? » : Basket Infos vous propose, cette saison, de donner vie à ces noms, en opérant chaque semaine un gros plan sur un joueur peu connu qui s’est illustré sur les parquets. Aujourd’hui, le rookie australien de Cleveland Matthew Dellavedova.
Pourquoi on en parle?
Parce que Mike Brown, le coach de Cleveland, a piqué une très grosse colère après la défaite de son équipe face à Washington, et qu’un seul joueur a été épargné, le jeune Dellavedova:
On ne se bat pas! Le seul qui se défonce à chaque minute passée sur le terrain, c’est Dellavedova.
Signe de la confiance que Brown met en lui, le rookie australien a un temps de jeu en forte hausse: après avoir ciré le banc en début de saison, il a fait quelques petits passages sur le parquet, a décroché 13 minutes dans le garbage time face à Minnesota, puis 31 et 27 minutes dans les deux matchs face aux Wizards! Peu en réussite au shoot dans le premier, il avait compensé par une belle activité au rebond (6 prises) et en défense (2 interceptions), avant de faire admirer son shoot extérieur dans le suivant (3/6 derrière l’arc). Mais c’est surtout son énergie défensive qui impressionne, et qui se voit dans les stats de différentiel lorsqu’il est sur le parquet: respectivement +16 et +21!
D’où vient-il?
Né le 8 septembre 1990 à Maryborough, en Australie, Matthew Dellavedova est un habitué des Etats-Unis, puisqu’il a effectué l’intégralité de son cursus universitaire à Saint Mary’s College, Californie. Il rejoint la fac en 2009, après avoir notamment montré de belles choses au Championnat du monde U19 avec l’Australie, puis avoir été sélectionné avec l’équipe senior pour le Championnat d’Océanie. En rejoignant l’équipe des Gaels, Dellavedova suit les traces de son compatriote Patty Mills, qui vient d’être drafté par Portland après avoir emmené Saint Mary’s à la March Madness (en 2008). Sa première saison est une réussite: titularisé d’emblée au poste d’arrière, Matthew signe des moyennes de 12,1 pts, 3,5 rbds et 4,5 pds, et contribue au magnifique parcours des Gaels, qui atteignent pour la première fois le Sweet Sixteen (équivalent des huitièmes de finale), où ils prennent une volée contre le Baylor de Ekpe Udoh et Quincy Acy.
Après une saison 2010-2011 plus frustrante collectivement, puisque St Mary’s ne participe pas à la March Madness, mais où Dellavedova augmente sa moyenne au scoring (13,4 pts), les deux suivantes mettent l’Australien sur le devant de la scène. Après avoir remporté le Championnat d’Océanie avec l’Australie pendant l’été 2011, il devient la vraie star de Saint Mary’s, avec des moyennes de 15,5 pts et 6,4 pds, est élu MVP de sa conférence (WCC) et emmène son équipe au tournoi final, où elle est éliminée dès son premier match. Durant l’été, il participe aux JO comme titulaire avec son équipe nationale, avec de belles stats (7,3 pts, 3,8 rbds, 4,5 pds) et une élimination en quarts face à Team USA. Sa dernière saison avec St Mary’s est également une réussite, même s’il se fait piquer le titre de MVP par Kelly Olynyk (Gonzaga): 15,8 pts et 6,4 pds de moyenne, et des récompenses à ne plus savoir qu’en faire, même si St Mary’s se fait sortir dès le deuxième tour de la March Madness.
A la fin de son cursus, Dellavedova a joué 136 matchs pour St Mary’s, marqué 1933 pts, distribué 778 assists, mis 288 trois points et a tourné à 86% sur la ligne… que des records pour cette petite fac, de quoi faire de l’Australien une légende des Gaels.
Comment en est-il arrivé là?
Non inscrit à la draft 2013, Dellavedova décroche en juillet une place dans le roster de Cleveland pour la Summer League de Vegas. Il y joue 5 matchs, pour une adresse horrible (27,3 %), mais séduit les coachs par son sens de la passe et son énergie. En août, il reçoit une invitation au training camp des Cavs, mais retourne d’abord sur son île pour remporter à nouveau le Championnat d’Océanie contre la Nouvelle-Zélande. Le 12 septembre, la bonne nouvelle tombe: Cleveland lui propose un contrat de 2 ans pour 1,3 m$, même si seule une petite partie est garantie. Son rôle? Être le 3e meneur, derrière Irving et Jack. Et c’est parti pour la carrière NBA de l’Aussie, qui s’emploie depuis lors à séduire Mike Brown par sa dureté défensive, visiblement avec succès.
Et maintenant?
Vu les déclarations de Mike Brown, on l’imagine mal sortir Dellavedova de la rotation. L’Australien a sans doute gagné sa place, au moins pour un temps, et on imagine même que Coach Brown a une idée en tête, au vu de sa tirade d’après match:
Mon seul moyen de faire comprendre à mes joueurs que j’attends des efforts de leur part, c’est de les mettre sur le banc. Et peut-être que j’ai attendu un peu trop longtemps pour le faire ce soir. Il faut que je trouve ceux qui ont envie d’apporter à l’équipe.
Alors, Dellavedova dans le 5? Ce serait une sacrée surprise, mais ce n’est pas inenvisageable, ne serait-ce que pour piquer au vif Dion Waiters, qui vient de signer un dégoûtant 2/13 contre les Wizards. L’Australien a une chance à saisir à l’arrière, puisque ni Waiters, ni Miles ne brillent pour l’instant par leur régularité.
Pour découvrir d’autres (presque) inconnus, c’est par ici: Miles Plumlee, Cartier Martin
J'aime beaucoup cette rubrique , j'espère qu'elle est faite pour durer ;)
Merci beaucoup! Oui normalement elle est faite pour durer jusqu'à la fin de la saison, à condition qu'il y ait assez d'inconnus pour la remplir ;)
cool :)
Bien vu il sera titulaire ce soir pour les Cavs !