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Le (presque) inconnu de la semaine: Draymond Green

Vous qui regardez les boxscores NBA tous les matins, vous vous êtes forcément retrouvés devant ce phénomène: des bonnes stats en face d’un nom de joueur qui vous dit vaguement quelque chose, mais sans plus. « D’où il sort, celui-là? » « Il était pas à Houston? Ou à Milwaukee? » : Basket Infos vous propose, cette saison, de donner vie à ces noms, en opérant chaque semaine un gros plan sur un joueur peu connu qui s’est illustré sur les parquets. Aujourd’hui, l’ailier de Golden State Draymond Green.

 

Pourquoi on en parle ?

Parce que Green s’est imposé, depuis la saison dernière, comme une des premières rotations de l’équipe de Mark Jackson, et a réussi à se faire un prénom dans la cohorte des Green que comporte la NBA. Parce que, même dans une équipe qui a recruté Andre Iguodala et récupéré David Lee, il réussit à garder le temps de jeu qui était le sien en playoffs l’an dernier ( soit environ 18 minutes). Et enfin parce qu’il montre une belle capacité à noircir la feuille lorsqu’il est sur le parquet, avec par exemple un match à 7 pts, 2 rbds, 3 pds, 3 contres et 3 stls contre les Pelicans.

 

D’où vient-il ?

Draymond Green est un pur petit gars du Michigan : né à Saginaw, petite ville industrielle dévastée par la crise de l’automobile, comme Kenyon Martin, Jason Richardson, Serena Williams et Stevie Wonder (eh oui, quand même !), il y a d’abord fait ses classes au lycée, où il s’est imposé comme l’un des prospects à suivre du pays (20 pts, 13 rbds, 2 cts de moyenne). Suivi par plusieurs universités (dont Kentucky), il choisit de rester dans le coin en s’engageant pour Michigan State, sous les ordres du mythique Tom Izzo, en 2008. C’est parti pour 4 ans d’histoire d’amour entre Green et les Spartans, la durée d’un cursus universitaire complet.

Sa première saison est celle de l’apprentissage. Dans une équipe qui figure parmi les favorites pour le titre, Green sort du banc et apporte un écot modeste (3.3 pts, 3.3 rbds), laissant le meneur Kalin Lucas, l’ailier Raymar Morgan et le pivot Goran Suton à la tête de l’équipe. La saison de Michigan State est une réussite : lancés par une belle saison régulière, les hommes de Tom Izzo déboulent jusqu’au Final Four, où ils abattent le UConn de Hasheem Thabeet et Jeff Adrien, et retrouvent en finale une monstrueuse équipe de North Carolina, où jouent Ty Lawson, Tyler Hansbrough, Wayne Ellington, Tyler Zeller, Danny Green et Ed Davis ! C’en est trop pour les Spartans, qui s ‘inclinent 89-72. Green, lui, a montré de belles choses pendant le tournoi, de quoi espérer plus de responsabilités l’année suivante.

Ce sera bien le cas : devenu 6e homme, Green sort une saison à 9.9 pts et 7.7 rbds, alignant plusieurs doubles-doubles (dont un 17/16 contre Illinois), et obtient ses premières récompenses : le titre de 6e homme de l’année de la Big Ten Conference et une place dans la All-Big Ten third team. Surtout, Michigan State réalise l’exploit de participer pour la deuxième fois consécutive au Final Four, emmené par l’arrière Darrell Summers qui tourne à 20 pts de moyenne. Mais Green et ses coéquipiers ne parviennent pas cette fois à atteindre la finale, battus par la surprenante équipe de Butler et sa star, Gordon Hayward.

L’année suivante, Draymond Green devient titulaire, et tourne à 12.6 pts, 8.6 rbds et 4.1 pds. Des stats de all-around player, confirmées par ce qui est un vrai exploit en NCAA : un triple-double, réalisé en février 2011 avec 15 pts, 14 rbds et 10 pds. Michigan State, plus faible que les années précédentes, n’attend pas grand chose de la March Madness et se fait sortir dès le premier tour par UCLA. Green crève pourtant l’écran, en signant un nouveau triple-double (23 pts, 11 rbds, 10 pds), seulement le septième dans l’histoire du tournoi !

Green entame donc la saison 2011-2012 avec le statut de leader incontesté et capitaine de son équipe, et s’en montre plus que digne, en signant une saison exceptionnelle : 16.2 pts, 10.6 rbds, 3.8 pds, premier joueur depuis Tim Duncan avec des moyennes au-dessus de 15 pts, 10 rbds et 3 pds. Les récompenses pleuvent : NABC Player of the Year, All-American first team, Big Ten Player of the Year, entre autres.Michigan State, tête de série numéro 4, fait partie des favoris pour le titre NCAA. Dès le premier tour face à LIU, Green fait parler la poudre : 24 pts, 12 rbds, 10 pds, pour devenir le troisième joueur de l’histoire à avoir signé plus d’un triple-double durant le tournoi NCAA. Le nom des deux autres ? Oscar Robertson et Magic Johnson, rien que ça ! Les Spartans passent, puis éliminent Saint Louis dans la foulée. Mais arrivés au Sweet Sixteen, ils buttent sur le Louisville de Dieng, Siva et Benahan, qui les maintiennent à 44 points, malgré le gros effort de Green au rebond (16 prises). Draymond termine donc sa carrière universitaire sans avoir revu le Final Four, mais en ayant marqué l’histoire de Michigan State : meilleur rebondeur de l’histoire de la fac, deuxième meilleur intercepteur et contreur, et l’un des trois seuls à plus de 1000 pts et 1000 rbds.

 

Comment en est-il arrivé là ?

Au printemps 2012, Draymond Green s’inscrit logiquement à la draft. Malgré sa superbe saison, il est vu avec une certaine méfiance par les scouts, qui n’adorent pas son profil d’intérieur sous-dimensionné (2,01 m).Cela explique qu’il ne soit selectionné qu’en 35e position, par Golden State. Draymond séduit le front office, et signe pour deux ans, même s’il est promis à une place en fond de rotation. La chance va pourtant lui sourire sous la forme de deux blessures, celles de Brandon Rush et Richard Jefferson. Démuni à l’aile, Mark Jackson lance Green, et ne le regrette pas, tant l’activité de l’ancien Spartan à tous les coins du terrain le séduit :

C’est un leader, déclare-t-il au San Francisco Chronicle. Les gars l’apprécient parce qu’il joue avec cette mentalité même quand il n’est pas bon, même quand on perd. Il a cette mentalité même dans l’adversité. Il calme les gars qui sont chauds en face, il reste sur eux et joue dur. Il prend des rebonds, il apporte offensivement. Il nous procure une présence par son intensité. Ce garçon est un compétiteur extraordinaire.

Difficile pour un rookie d’avoir un plus bel hommage. Green se montre en effet très vite indispensable aux Warriors par son application défensive et sa polyvalence. Offensivement, en revanche, c’est plus compliqué, ce qui fait dire à certains qu’il ne durera pas en NBA à cause de son absence de shoot. Les playoffs des Warriors offrent un démenti certain : en l’absence de David Lee, Mark Jackson utilise de plus en plus Green comme relais intérieur dans un 5 small ball, et Draymond lui rend parfaitement sa confiance, avec notamment un gros match contre les Spurs (5 pts, 7 rbds, 5 pds). Green finit la postseason avec des moyennes de 5.8 pts, 4.3 rbds, 1.6 pds à 42.9 % (et 39.1% derrière l’arc), confirmant qu’il est devenu un membre essentiel de la rotation des Warriors.

 

Et maintenant ?

Depuis le début de saison, Green a eu la « chance » de voir Barnes et Iguodala se blesser successivement, ce qui lui a offert du temps de jeu. Son shoot s’est considérablement amélioré (43.5% pour l’instant), ce qui est très encourageant pour le voir durer en NBA. Rien n’est sûr, mais Green semble avoir un rôle important à jouer au sein d’une équipe des Warriors ambitieuse : sa dureté défensive, sa dimension all-around le rendrait précieux pour n’importe quel coach. En plus, le garçon a la tête sur les épaules. Lors de son arrivée en NBA, Draymond a refusé d’habiter San Francisco, considérant que les loyers étaient trop chers, et a opté pour Emeryville, toute petite bourgade de 10 000 âmes. Son explication ?

J’ai été fauché toute ma vie. Pas question de vivre la même vie, mais je vais garder certains principes.

Allez, on est prêt à prendre le pari : Draymond Green est parti pour un long bail en NBA.

 

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Une réflexion sur “Le (presque) inconnu de la semaine: Draymond Green

  • aladouchette

    Déja vu sur un terrain, un bon petit homme à tout faire ! super article au passage !

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