The Draft, n°1: les attendus en fin de premier tour
On est à la fin du mois de janvier, et deux échéances majeures approchent pour les candidats à la draft 2014: la March Madness, qui permettra de se rendre compte du niveau réel de certains prospects très attendus dans un contexte de matchs couperets toujours révélateur, et la draft elle-même, qui validera une certaine hiérarchie dans une génération annoncée exceptionnelle. Avant tout cela et pour y voir plus clair, Basket-infos vous propose un décryptage des dernières prévisions des plus grands sites de scouting américains. Nous en avons choisi deux, NBADraft.net et DraftExpress, pour avoir une vision globale et critique de la situation en ce début 2014. Pour ce premier épisode, zoom sur les joueurs actuellement attendus entre la 28ème et la 30ème place…
Les rankings actuels, entre la 28ème et la 30ème place :
Tout mock draft qui se respecte fait des choix. Et dans une génération comme celle qui se prépare à débarquer en NBA, la densité est telle que, hormis quelques valeurs sûres, aucun ranking ne se ressemble. Commençons par le classement d’NBADraft.net, que beaucoup considèrent comme LA référence en terme de scouting, pour les places 28 à 30:
28
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San Antonio
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Shabazz Napier
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6-1
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185
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PG
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UConn
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Sr.
|
29
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Oklahoma Cty
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Roscoe Smith
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6-8
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220
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PF
|
UNLV
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Jr.
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30
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*Phoenix
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Chris Walker
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6-10
|
220
|
PF
|
Florida
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Fr.
|
Voici celui de draftexpress (au 21 janvier). Ce site est réputé pour avoir une idée assez précise du potentiel des joueurs. En 2011, Draftexpress avait par exemple tout de suite compris qu’Andre Drummond serait une bonne pioche et n’avait pas hésité à le laisser en tête de leur mock draft durant de longs mois avant de céder face au talent brut d’Anthony Davis. Un classement qu’il est donc toujours intéressant d’avoir à l’esprit, sans doute moins réaliste que celui de NBADraft, mais reflétant bien le possible futur des joueurs au sein de la grande ligue:
28 P.J. Hairston SG
21 ans; 6’5″; 227 lbs. Texas, Junior
29 Mitch McGary C
21 ans; 6’10 »; 263 lbs.Michigan, Sophomore
30 Spencer Dinwiddie SG
20 ans; 6’6″; 200 lbs. Colorado, Junior
On voit tout de suite que ces deux classements n’ont… aucun joueur en commun Pas étonnant puisqu’on observe uniquement les trois dernières places, mais cette tendance s’étend en fait fortement (le cas Aaron Gordon fait notamment débat). Certains joueurs apparaissent à des endroits totalement différents dans d’autres rankings, preuve supplémentaire de la difficulté à évaluer précisément les prospects pour le moment. A cette période de l’année s’ajoute l’inconnue concernant l’inscription ou non des joueurs à la draft. Certains sont ainsi placés dans les mock drafts 2014 par un site et 2015 par un autre . Trève de bavardages, place au profil de ces joueurs:
Spencer Dinwiddie, Arrière (#30 Draftexpress, #31 draft 2015 NBADraft)
Attaque: Plutôt bon durant sa saison freshman, Dinwiddie a encore progressé sur son jeu offensif ces deux dernières années. Ce scoreur qui aime finir dans le trafic est un joueur sans peur, qui n’hésite pas à aller au contact des grands et est capable d’armer de loin de façon rapide et constante. Quasiment 15 points à 46% dont 40% à trois points de moyenne cette année, presque 4 passes, Dinwiddie est un arrière rapide qui possède un excellent handle, le rendant très difficile à défendre. Avec un sens du jeu intéressant et une forte capacité à finir près du cercle, même contre plus grand et plus gros (il mesure 1m95), il devrait pouvoir s’adapter au niveau supérieur mais devra prendre en muscle pour mieux encaisser les contacts des grands gabarits NBA.
Défense: L’aspect du jeu qu’il faut parfois lui rappeler. Si Dinwiddie a énormément travaillé sur son jeu offensif, on ne peut en dire autant de sa défense. Son manque d’explosivité et son physique relativement faible comparé à certains arrières, surtout vis à vis des pros, en font un joueur inquiétant de ce côté du terrain. S’il venait à être drafter, il pourrait sérieusement souffrir face à certains arrières NBA (Wade ou Harden s’éclaterait face à lui). Tout cela se travaille mais, au-delà de cette dimension, le joueur ne semble pas très concerné en défense. Moins de deux fautes de moyenne et 1.5 steals par match en NCAA. Trop peu, surtout pour un Junior dont la marge de progression est forcément restreinte.
Et aussi: Comparé à Brian Shaw par NBADraft il y a quelques années, Dinwiddie est donc un joueur capable d’offrir de l’adresse et de l’impact notamment en transition au sein d’une équipe NBA. Cependant, son manque d’investissement en défense et son explosivité limitée devrait l’empêcher de faire totalement éclore son potentiel. Il n’apparaît même pas dans le ranking d’NBADraft pour 2014… et pourrait par conséquent jouer une année supplémentaire au niveau universitaire.
Chris Walker, Ailier fort (# 30 NBADraft, #10 en 2015 pour DraftExpress)
Attaque: Ultra-athlétique, grand, puissant, qui saute partout et qui claque dunk sur dunk. Avec une envergure démesurée (plus de 2m15) et une capacité à se déplacer vite malgré sa grande taille (2m08), Walker est un ailier-fort energizer comme on les aime. Son bon timing lui permet également d’aller chercher de nombreuses secondes chances, en particulier en transition où sa puissance physique fait des ravages. Peu habile au poste et au lancer-franc, la domination de Walker est dû essentiellement à ses qualités physique et les choses seront bien plus difficiles en NBA. L’idéal pour se faire une opinion plus précise serait de le voir évoluer un jour en NCAA (voir plus bas)….
Défense: Son bon timing lui permet d’enchaîner les contres et les rebonds défensifs. Sa solidité naturelle en font une vraie arme en défense, mais sa taille finalement relativement faible vis à vis des standards NBA devrait limiter son impact de ce côté du terrain. Son manque d’implication lors de la prise de position adverse est d’ailleurs régulièrement pointé du doigt. Au niveau high-school, on avait souvent l’impression que Walker se contentait de rester près de son joueur pour faire ensuite parler son jump au moment de la tentative de shoot de ce dernier. Difficile de mettre ce genre de défense en application en NBA…
Et aussi: Initialement recruté par Florida, Chris Walker n’a pas rempli toutes les conditions nécessaires à son inscription à l’université. Il a ainsi dû valider trois cours par correspondance durant l’automne, et est désormais membre de l’université de Florida. Pour autant, la NCAA ne s’est pas encore prononcée sur la possibilité ou non pour Walker de jouer avec les Gators avant la fin de la saison. Difficile dans ces conditions de se présenter à la draft… En le classant dans sa mock-draft 2015, Draftexpress a clairement indiqué ne pas croire en une inscription à la loterie dès cette année.
Mitch McGary, Pivot (#29 Draftexpress, #39 draft 2015 pour NBADraft)
Attaque: L’une des grosses révélations de la saison dernière en NCAA. Très solide, possédant des skills étonnants au regard de son profil physique, McGary est un pivot sous-dimensionné (2m08) mais très mobile, qui ne dispose pas d’une explosivité extraordinaire mais qui présente toutes les caractéristiques de l’intérieur technique: un bon shoot près du cercle et à 4-5 mètres, des appuis intéressants, une main gauche fabuleuse même après contact et des écrans de très grande qualité… Sa hargne et son envie ont quasiment porté Michigan durant certaines séquences de la dernière March Madness, avec notamment 5 rebonds offensifs de moyenne sur 40 minutes l’an dernier. Un energizer qui pourra jouer un rôle offensif en NBA en sortie de banc. Presque 10 points de moyenne en 25 minutes pour sa deuxième saison. A 55% au tir. McGary est aussi un joueur avec un fort QI basket, et a par exemple développé un jeu de passe inhabituel pour un grand. Reste que sa domination physique sera réduite à néant en NBA, et qu’il risque de souffrir face aux phénomènes athlétiques de la grande ligue, au rebond notamment.
Défense: Solide au rebond, hargneux et plein d’envie, McGary compense sa taille relativement faible par une dureté de tous les instants. Il ne rechigne pas à faire tous les efforts nécessaires pour sauver une possession (revenir de nul part en défense, plonger dans les tribunes pour sauver un ballon…). Son QI basket lui permet d’être présent avec régularité en aide et de provoquer fautes offensives et pertes de balles du fait de sa puissance physique. Michigan est allé en finale NCAA avec Trey Burke en défense sur le meneur adverse, et McGary y est pour beaucoup.
Et aussi: Un prometteur role-player donc, qui rendra sans doute service en NBA en se pliant au service du collectif. Reste à savoir quand, car il n’a encore rien décidé quant à une éventuelle inscription à la draft dès cette année. Cela dépendra sans aucun doute du parcours de Michigan en March Madness. Wait and see…
Roscoe Smith, Ailier-fort (#29 NBADraft, non classé par draftexpress)
Attaque: Prendre des rebonds et remettre dedans. Voilà l’essentiel de ce que peut espérer Smith en NBA Un petit tir et un bon premier pas, pour celui qui est sans doute le meilleur rebondeur actuel en NCAA. Avec 12 points et 12 rebonds de moyenne on pourrait attendre mieux. Mais ne mesurer que 2m04 en tant qu’ailier fort limite forcément le potentiel de domination physique en NBA et Roscoe Smith va très probablement connaître un impact bien moindre. D’autant que le joueur est déjà Junior et que son jeu n’a quasiment pas évolué depuis sa première année au niveau universitaire. Si Smith a gagné en puissance et en science du rebond, son incapacité à développer un minimum de technique balle en main pourrait lui coûter cher. Et sa sélection de shoot laisse à désirer.
Défense: La marque de fabrique du garçon. Très solide physiquement, avec une bonne envergure et une mobilité intéressante, Smith est capable de défendre de nombreuses positions avec efficacité. Durant sa saison freshman à UConn, il n’était pas rare de le voir s’occuper du meilleur joueur adverse sur certaines séquences. Si Smith a un avenir en NBA, c’est bien grâce à ce potentiel de ce côté du terrain.
Et aussi: Transférer depuis UConn l’été dernier, le nouveau joueur d’UNLV n’a pas joué de la saison dernière, ce qui a sans aucun doute ralenti sa progression. Comparé à Hakim Warrick, il doit réellement progresser d’un point de vue technique pour espérer devenir autre chose qu’un défenseur/rebondeur en sortie de banc. Et son QI basket laisse réellement à désirer, comme sur ce match contre Texas:
P.J Hairston, Arrière/Ailier shooteur, (#28 Draftexpress, non classé NBADraft)
Attaque: Un arrière puissant et scoreur. Plutôt adroit (43% au shoot et presque 40% à trois points la saison dernière), il a clairement la distance NBA dans les bras ce qui pourrait lui servir au moment de la draft. Une bonne élévation sur son tir, une capacité à shooter en sortie de dribbles comme après écran et un step back qui lui permet de créer son shoot sont autant d’atouts pour l’ancien de North Carolina. Un peu léger en terme d’explosivité mais très costaud, Hairston est suffisamment agressif pour obtenir des lancers de façon régulière et peut attaquer le cercle pour finir main gauche ou main droite sur des actions franchement spectaculaires. Sa dureté et son physique puissant lui ont permis de jouer 4 sur certaines séquences la saison dernière.
Défense: Un bon rebondeur, et une force qui lui permet de défendre sur de multiples positions, et de changer le cours d’un match par son impact de ce côté du terrain. Son sens du jeu lui permet de provoquer des passages en force, et son envergure (2m06 pour une taille de 1m98) lui permet de couper de nombreuses passes et de considérablement gêner ses adversaires directs.
Et aussi: Hairston, suspendu cette saison pour avoir toucher de l’argent à hauteur de 7000 dollars en NCAA, à finalement quitter North Carolina et évolue en D-league depuis 10 jours. Un seul match disputé pour une feuille de stats convaincantes: 22 points à 9/16 au shoot. Le joueur reste néanmoins classé… dernier du bigboard 100 de NBADraft.net (qui surveillent les 100 joueurs susceptibles d’avoir un avenir immédiat en NBA), et a encore beaucoup de chemin à parcourir pour pouvoir s’incruster dans une team NBA la saison prochaine. Mais le manque criant d’arrières offensifs dans la ligue joue pour lui…
Shabazz Napier, Meneur (#28 NBADraft, #56 DraftExpress)
Attaque: Un meneur gestionnaire intelligent, qui a su mettre à profit ses 4 années passées à UConn pour apprendre à devenir un vrai leader, un playmaker et un attaquant dangereux. Presque 18 points de moyenne à 45% au shoot, 45% à trois points avec plus de 4 tentatives par match (son pourcentage est même un peu plus élevé à trois qu’à deux! ce qui révèle aussi son incapacité à finir avec régularité près du cercle), 6 passes. Un peu petit (1m85), pas franchement explosif mais rapide avec un sens du scoring étonnant, Napier est donc un joueur sûr, qui, s’il commet encore quelques accès d’égoïsme en forçant certains shoots (particulièrement en fin de match), a énormément progressé pour aboutir à un jeu relativement mature.
Défense: Presque 6 rebonds de moyenne par match pour ce petit meneur, et 2 steals qui montrent son engagement en défense. Son manque d’explosivité l’empêche néanmoins de contester convenablement les pénétrations des joueurs plus vifs, ce qui le rend assez perméable en défense. Sous-dimensionné vis-à-vis de la plupart des meneurs NBA, il risque clairement de souffrir au niveau supérieur, d’autant que les grands meneurs NCAA lui font déjà mal. Pas toujours à fond dans son effort…
Et aussi: Un joueur NBA-ready dont la marge de progression est cependant fortement réduite, du fait de qualités physiques limitées et d’un âge déjà avancé. Il fera sans doute le bonheur d’un contender ou d’une team visant les playoffs en manque de rotation à la mène, mais devra se montrer efficace dès ses premières sorties. Comparé à Tyronn Lue par certains scouts.
très sympa cet article ! ;)
Merci =)
de rien :)