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Sam Hinkie et les 76ers avant la draft: à en péter une durite

Le présent article aurait dû paraître avant la draft et compter parmi la phalange de papiers née au nom du #JoueLaCommeDiLéo instigué par Sixers.debats-sports.com. Hélas, il n’a pu être bouclé à temps et s’est retrouvé sur le quai de la gare à regarder le train se fondre dans l’horizon sans lui à son bord. Comme beaucoup trop de choses en ce monde, le timing est important. Durant ces quelques instants précédant la draft, les 76ers étaient acidement conscient d’être face à un tournant décisif de leur reconstruction. Et à fleur de peau comme jamais devant la décision à prendre quant à ce troisième pick.

 

Vous avez peut-être l’impression que Sam Hinkie est un visionnaire qui avance ses pièces sur l’échiquier avec l’assurance de celui qui sait. Qu’il est le genre d’homme à braver stoïquement les frondes et les moqueries parce que les fils invisibles qu’il tire feront de lui celui qui rira le dernier.

A force de l’observer réaliser des mouvements qui paraissent idiots au premier coup d’œil et géniaux au second, plier les règles pour qu’elles le servent et se construire un arbre des possibles aux branches débordant les limites de l’horizon, vous en êtes peut-être effectivement venus à voir le jeune General Manager ainsi.

Vous vous mettez le doigt dans l’œil. Il claque des phalanges et transpire à grosses gouttes à chaque décision qu’il prend comme n’importe quel dirigeant NBA. Parce qu’aussi brillant et audacieux semble-t-il être, il est soumis aux mêmes lois universelles que tout un chacun : la certitude, en ce bas-monde, n’existe pas. Et peut-être plus que quiconque, il signe ses documents officiels avec dans son dos le regard lourd d’attentes et de menaces de ceux qui sont derrière la franchise.

C’est bien normal, l’intrépide GM a sciemment fait subir aux Sixers rafales de défaites, ridicule cuisant et accusations de pratiques déshonorantes avec un tanking de l’extrême, promettant que ce douloureux sacrifice leur donnerait les moyens de viser le titre. Il n’a pas le droit de se planter et encore moins le droit de finir avec une équipe vivotant péniblement en playoffs et incapable d’en passer le second tour. Mais construire un cador du championnat demande bien plus que suivre à la perfection une stratégie aux petits oignons. Son esprit peut être extrêmement acéré, il n’en reste pas moins qu’il pose carte après carte sur la table sans savoir si ce sont les bonnes. La draft en est une éclatante illustration: qui doit-il prendre avec son 3ème pick?

Le favori pour être appelé le premier par Adam Silver est l’intérieur sans faille, Kart-Anthony Towns. Mais dans trois ou quatre ans, sera-t-il encore considéré comme le meilleur joueur de cette cuvée? Aura-t-il encore cette petite longueur d’avance qu’il paraît actuellement posséder sur Jahlil Okafor, D’Angelo Russell, Kristaps Porzingis ou Mario Hezonja? Impossible d’en être sûr tant les exemples de James Harden, Stephen Curry ou Kawhi Leonard hurlent à mes oreilles.

Comme l’année dernière, Hinkie a la chance des lâches de ne pas choisir dans les tous premiers et donc d’avoir l’excuse de ne pouvoir prendre que que ce qui reste parmi les prospects du haut du panier. Mais contrairement à cette fois-ci, la liste des espoirs cinq étoiles s’allongent au-delà de la troisième place. Qu’importe les joueurs qui seront disponibles à cet instant de la draft, le GM aura un choix à faire. Et après deux ans de reconstruction dont les fruits n’ont pas encore donné une idée claire de l’avenir de la franchise, ce choix-là risque d’être considéré comme décisif pour Hinkie -positivement ou négativement selon son résultat- lorsque viendra l’heure de regarder dans le rétroviseur et de juger de la réussite de la reconstruction.

Sauf que, bordel, ce choix sera difficile. D’Angelo Russell est le joueur que j’ai à l’esprit pour cette équipe depuis un petit moment déjà. Quand je compare son portrait à la liste des critères que je recherche pour ce 3ème pick de Phila, je me retrouve à cocher l’enfilade de cases comme un maniaque du bingo : il est sur la même ligne que les meilleurs candidats de la draft, affiche le potentiel d’un franchise player, propose un profil extrêmement intéressant, positionne ses forces sur des secteurs clés du jeu (scoring et playmaking), ne présente a priori aucune faiblesse ou défaut incorrigible ou rédhibitoire, et colle parfaitement avec les premières pièces de la reconstruction de la franchise (Nerlens Noel et Joel Embiid, voire même Dario Saric, Jerami Grant et Robert Covington si on est optimiste).

Ce très jeune homme a montré de très belles qualités de shoot (y compris en sortie de dribble), de playmaking et de maniement de balle qui sont amoureusement articulées autour d’une bonne intelligence de jeu et d’une magnifique créativité. Vous rendez-vous compte des possibilités folles qu’offrent cette combinaison diabolique? A lui seul, ce joueur est susceptible permettre à une équipe de déployer un jeu varié, efficace et difficilement prévisible. Face à lui, les défenses adverses doivent en effet, en toutes circonstances et en toutes situations, surveiller sa capacité à dégainer, les lignes de passes jusqu’aux plus improbables et les décalages qu’il parvient à créer. Elles doivent surveiller ces possibilités en toutes circonstances, en toutes situations et en même temps. Absolument, en même temps.

Et il n’a que 19 ans, l’insolent. Tant de savoir-faire et d’intelligence à cet âge précoce deviendraient presque suspects. Ça l’est d’ailleurs peut-être un peu. Il n’avait pas la réputation d’être un aussi bon shooteur avant d’arriver à l’université et je me méfie toujours des explosions spontanées.

Russell fait aussi un bon candidat au tableau des joueurs dominants en NCAA qui n’arrivent pas à transposer leur production à l’étage supérieur. Son petit manque d’explosivité et sa baisse d’efficacité face aux bonnes équipes universitaires appuient cette idée. Je ne serai toutefois pas étonné de voir ses qualités athlétiques se développer dans les prochaines années. Puis à même pas vingt ans, une seule petite année de college au compteur et la totalité des défenses adverses focalisées sur lui du fait de l’incurie de ses coéquipiers, il subissait des conditions pour le moins compliquées. Qui sait, après quelques matchs supplémentaires, il aurait peut-être fini par prendre la mesure de la hausse de niveau (et de centimètres des opposants) et posté des chiffres plus conformes à ce qu’attendu. « Qui sait? », c’est bien la fichue question qu’on peut accoler à tous les prospects sans exception.

Il y a toujours un risque d’échec avec les joueurs qui se présentent à la draft. Mais bon sang, Russell est parfait pour les projets des Sixers sur tous les plans. A côté de son léger manque d’explosivité, il est très long, excellent shooteur en diverses positions, techniquement très avancé dans plusieurs secteurs et intelligent; soit suffisamment outillé pour compenser ce bémol. Il demandera peut-être un peu de patience mais la récompense en vaut la chandelle. Comme tous prétendants à la NBA, Russell est un pari. Un pari que je fais les yeux fermés.

Mais si Kristaps Porzingis était meilleur? Pas forcément immédiatement mais à l’heure où l’on devra faire les comptes?

Après tout, certains observateurs ont dit qu’il était peut-être le joueur le plus talentueux de cette cuvée et il alignait de bonnes stats dans un championnat autrement plus relevé que la NCAA où Russell serrait les dents quand il en affrontait le gotha. Puis, mince, son profil est taillé pour la NBA des dix années à venir. Que cherche-t-on en premier lieu de nos jours chez un intérieur? En défense, de la protection du cercle et une réelle faculté à défendre les pick-and-rolls (et si un grand peut faire ça, il peut défendre les vifs powers vivant dans le périmètre du désormais sanctifié small ball). Ces deux capacités sont la plupart du temps aussi peu combinables que l’eau et l’huile et pourtant ce tronchard les affichent ensemble sans sourciller. En attaque, on rêve d’intérieurs de plus de sept pieds capables de planter de loin comme s’il n’y avait qu’à demander et de poser la balle à terre pour fondre vers le cercle quand cette crétine de défense se jette sur les trois points adverses. Ce fichu tronchard fait ça. Aujourd’hui, on veut pouvoir jouer grand comme jouer petit. Ce fichu taré de tronchard peut jouer poste 4 comme poste 5 et donc permettre ça aussi. Bordel.

Et si ses défauts qui me font le placer derrière au moins quatre prospects avec Okafor et Hezonja n’étaient qu’éphémères? Je le trouve en retard sur ses concurrents en matière de sens et compréhension du jeu (ses limites à la passe en sont une illustration), son shoot reste assez irrégulier et il manque de puissance et de dureté. Mais il n’a pas vingt piges. Je ne suis pas à l’abri de voir ces points noirs dûment notés sur ma petite feuille s’envoler comme poussière au vent au troisième souffle de temps. Pourquoi il n’y arriverait pas? Il débarque en Espagne à 15 ans, se fait une place dans la rotation d’une bonne équipe de première division à 18 et augmente encore son niveau la saison d’après. Ses faiblesses sont aussi bien plus exposées dans un championnat fait de professionnels aguerris et fichtrement bons que dans les petites joutes d’étudiants attardés de la NCAA.

Le secret pour réussir sa reconstruction, on le connaît tous. C’est le même que celui pour gagner le titre : avoir l’un des tous meilleurs joueurs de la ligue. Et si c’était ce letton qui allait rentrer dans ce cercle et pas les autres? Et si parallèlement ni Joel Embiid, ni n’importe quel autre Sixer n’y rentrait? J’aurais juste raté mon occasion de réussir cette pu*** de reconstruction pour laquelle j’ai donné le nom de la franchise aux moqueurs en jurant aux miens de les venger de ces quolibets par un imposant trophée planté dans la vitrine du club. Ouais Porzingis menace de se planter comme un ciel de couleur gris fer menace un orage mais il compte aussi un destin hors norme dans les pattes.

Et si cette future superstar n’était pas Porzingis mais Mario Hezonja? Je ne parierai jamais contre un gamin qui est en train de se faire une place dans la rotation d’un des plus gros mastodontes européens des vingt dernières années alors même qu’il n’arrête pas de rebrousser dans le mauvais sens le poil de ses coéquipiers ultra-respectés sur tout le continent. Le croate a les qualités athlétiques d’un américain, l’égo et la confiance en lui d’un basketteur prénommé d’après un steack haut de gamme, le shoot d’un joueur de l’Ex-Yougoslavie et il a suffisamment de qualités tout autour de ça pour voler des minutes au sein du FC Barcelone. Il transpire la superstar même dans les côtés les moins affriolants: son égo dépasse vraisemblablement son potentiel, lequel dépasse celui du Magic d’Orlando dans un match à un contre cinq. Mais c’est souvent de ce bois que sont faites les légendes de la NBA.

Quel joueur est-il au plus haut niveau avec des vraies minutes et des grandes responsabilités? Les mauvais pendants de sa personnalité risquent-ils de prendre le pas sur The Right Way (individualisme, goût trop prononcé pour les tirs difficiles, niveau d’efforts fluctuant, relations difficiles avec ses coéquipiers)? Comment vivrait-il d’avoir éventuellement une autre star à ses côtés, peut-être plus forte que lui (comme Embiid ou un autre par exemple)? J’ai une tendance à rechercher des joueurs à la personnalité moins crispante car l’atmosphère au sein d’une équipe a selon moi une influence importante sur le terrain, et les autres joueurs de Philly sur laquelle s’appuie l’avenir s’incorporent assez bien dans cette philosophie. Mais si c’est Hezonja qui est la perle de cette draft? Son talent ne surpasserait-il pas ce risque ou le cas échéant, ces désagréments? Il est encore très jeune et sa personne peut encore évoluer. Se pourrait-il que les efforts du staff parviennent à le faire pousser dans un sens moins nitroglycériné? Je sais pas, punaise.

D’Angelo Russell reste devant ces prospects-là à mes yeux notamment parce que sa faculté à être l’instigateur d’un fabuleux jeu offensif à lui tout seul est pour moi une caractéristique plus décisive que le scoring pur d’Hezonja et la quinte flush royale défense protéiforme/jeu offensif extérieur chez ce seven footer de Porzingis. Je suis aussi plus confiant sur ses chances de devenir au moins un bon joueur, vraisemblablement parce que j’ai largement pu voir ses qualités passées en de nombreuses occasions au crible de la longueur d’un match avec les défenses adverses exclusivement focalisées sur elles. Celles des deux perles européennes n’ont pas autant eu l’occasion d’être autant mises à l’épreuve (moins de responsabilités, moins de temps de jeu) et si le fait qu’elles aient mis le nez à la fenêtre à un niveau de compétition plus élevé est en leur faveur, il ne donne finalement que peu d’informations sur la faculté de Porzingis et Hezonja à les dérouler efficacement dans un rôle plus exposé.

Mais ces trois joueurs sont loin de se résumer à ces maigres données et leur extrême jeunesse offre un champ des possibilités trop grand pour avoir des certitudes valables. Je ferai tout aussi bien de lancer une pièce en l’air, au moins je n’aurais pas à m’en vouloir si je me plante.

Et mince, mais si les Lakers draftent Russell plutôt que Jahlil Okafor? Je risque de me tirer une balle dans le citron avant de filer à Adam Silver le nom du prospect sélectionné.

L’effectif des Sixers, ou plutôt les pierres de la reconstruction qui sont déjà en place, Nerlens Noel et Joel Embiid, rendent stupide la sélection d’Okafor. Tous les trois sont des pivots qu’on peine à imaginer pouvoir être aussi bons qu’attendus s’ils sont décalés au poste 4. Une paire intérieure Noel-Embiid peut à l’extrême limite être envisagée car Noel devrait pouvoir défendre sur la plupart des power forwards adverses, format small ball compris, et tenir plus ou moins les pick and rolls, tandis qu’Embiid pourvoirait de toute façon la protection du cercle que Noel ne pourrait plus aussi bien produire en risquant d’être ainsi éloigné du cercle par une attaque maline. De l’autre côté du terrain, on ose espérer que le jeu dos au panier et le potentiel de shooteur du camerounais puisse faire vivre une attaque au spacing délicat du fait de la présence de Noel en ailier fort. Mais de manière générale, cette combinaison fait irrémédiablement naître le sentiment que ces deux joueurs ne seraient pas exploités au maximum de leurs moyens.

Alors comment voulez-vous caler Okafor au milieu de ce couple déjà mal assorti? Pire encore, si la combinaison entre Noel et Embiid peut être proposée du bout des lèvres pendant un temps, celles joignant Okafor et Embiid ou Okafor et Noel paraissent déjà vouées à l’échec.

La défense Embiidokafor pourrait à peine suivre les déplacements d’un power forward classique (ne parlons pas d’un small ball ennemi) ou survivre aux pick-and-rolls, et l’attaque Jahlioel verrait les quatre pieds de ce monstre se marcher dessus tout en clouant le cercueil d’un spacing pourtant indispensable. La paire Noelokafor ne ferait que dessiner le ballet de deux pivots clownesques s’emmêlant les pinceaux en essayant de faire chacun leur boulot malgré le boulet qu’ils sont tous les deux l’un pour l’autre dans leur domaine respectif.

Je n’ai rien contre l’idée d’avoir trois intérieurs qui jouent chacun une trentaine de minutes sur les postes 4 et 5 mais il doit y avoir au moins un joueur calibré sur chacune des deux positions et un autre capable d’enfiler les deux costumes sans problème pour que cette configuration ait au moins une petite chance de fonctionner. Le trio Noelembiidokafor forme un ménage à trois si dégueulasse qu’on ne le trouverait pas chez le plus sordide loueur de vidéos du circuit clandestin et il est donc à plusieurs pâtés de maison de cette petite chance. Oh et j’oubliais. Dario Saric, qui a le talent et le profil pour être un power forward d’une valeur rare en NBA, deviendra lui aussi un Sixer d’ici peu. Punaise.

Mais on ne drafte pas un joueur avec un pick si haut placé en se fondant sur les besoins de son effectif. Pas quand Philadelphie n’a encore aucune certitude sur la présence d’un franchise player dans son roster, pas quand on a poussé si loin et si douloureusement le concept du tanking pour obtenir le ou les joueurs susceptibles de porter la cité fraternelle aux firmaments, et pas quand les joueurs disponibles après Okafor ne semblent pas avoir autant de valeur que lui. Purée, on est coincé.

Okafor est si fort en attaque que je pourrais pleurer en comparant son jeu offensif à celui de Dwight Howard, pourtant titulaire de 18 points en moyenne à 58% de réussite en 11 ans de carrière. Envoyer la balle à un intérieur quand il est dos au panier avec un défenseur sur le râble n’est pas ce qu’il y a de plus difficile en basket mais cela ne donne que rarement de bons résultats. Pourtant, lorsque le freshman de 2,11m recevait la gonfle dans cette position ingrate, Duke scorait 130 points sur 100 possessions, un chiffre dingue daté de fin janvier qui serait apparemment passé à un toujours très bon au regard de la difficultés de la situation, 100 points sur 100 possessions au terme de l’exercice. Comment? Tout simplement parce que le bonhomme est monstrueux en simple un-contre-un dos au panier et qu’il possède également la qualité de passe, l’intelligence et la vision de jeu pour servir un coéquipier ouvert, notamment quand son talent de scoreur dos au panier attire un défenseur supplémentaire sur lui.

A 19 ans, Okafor est une machine à forcer les prises à deux et un maître pour les exploiter. Dans une NBA où la quasi-totalité des efforts stratégiques collectifs un peu élaborés visent avant tout à créer un décalage pour faire émerger un attaquant dépourvu d’un défenseur (et notamment derrière la ligne à trois points), Okafor devient à lui tout seul un système de jeu bigrement efficace. Plus encore, l’intérieur propose cette force sur demi-terrain, à savoir dans la situation offensive où il est le plus difficile de scorer (en opposition avec la situation de transition). En général, les meilleures équipes cherchent (et arrivent) à marquer un four de points « faciles » en créant du jeu de transition (contre-attaques, action dès le début de la possession, avant que la défense adverse soit bien en place) parce qu’à l’inverse, scorer sur demi-terrain (et donc face à des défenses organisées proprement) en maintenant un certain degré d’efficience demande énormément de travail, d’intelligence et d’adresse.

Or, avec Okafor sur le parquet, l’équation du scoring sur demi-terrain devient bien moins complexe : il suffirait de lui filer la balle dos au cercle le plus proche possible du panier pour avoir un résultat d’une efficacité à peu près équivalente sans avoir à déployer tous ces efforts, ces astuces et cette énergie normalement requis. Donc si avec Okafor, mettre des points dans ces situations de demi-terrain devient plus facile, l’heureuse propriétaire du pivot à la technique d’orfèvre aura un avantage certain sur à peu près toutes les autres équipes. Bien sûr, cette équipe économiserait aussi des ressources (énergie, etc) qu’elle pourrait ventiler dans d’autres secteurs. Pour peu que cette sournoise franchise parvienne à coupler cette efficacité sur jeu posé offerte par Okafor à un excellent jeu de transition, on pourrait avoir devant les yeux le genre de monstre offensif protéiforme capable de cingler n’importe quelle défense roulant des mécaniques.

Sauf que créer du jeu de transition passe par une grosse défense susceptible notamment de provoquer tirs ratés chez l’ennemi et de gober les rebonds qui en sont le fruit afin de lancer le plus rapidement possible ces attaques éclairs. Prendre un panier permet en effet quasiment systématiquement à l’opposition de se replier et d’organiser soigneusement sa défense. Or, Okafor est malheureusement également plutôt bon pour prendre des paniers.

C’est à ce moment qu’Okafor devient un fichu dilemme à se jeter sous une douche froide. Le Jahlil peut-être aussi fort qu’il veut lorsque son équipe a la possession, s’il rend à l’attaque adverse chaque point qu’il marque, cette histoire va faire un joli surplace. J’exagère mais ce n’est pas loin d’être l’idée. Il y a deux ans, Minnesota déployait l’une des meilleures attaques de la ligue mais ne se qualifiait pas en playoffs parce que sa défense, intérieure notamment (Kevin Love et Nikola Pekovic), fuyait comme un sceau percé par la rouille. Empêcher l’adversaire d’approcher le cercle pour des paniers faciles est peut-être le fondement premier d’une défense et le joueur le mieux placé pour se charger de cette tâche est sans conteste -et de loin- le pivot. A Duke, Okafor n’empêchait rien du tout. Quant aux rebonds défensifs, le chicagoan d’origine est plutôt moyen donc si en plus, l’adversaire a le droit de récupérer la balle quand il rate son tir…

La cause n’est toutefois pas perdue de ce côté du terrain. Okafor est férocement long (2,11m sur lesquels se posent des bras d’une envergure de bras de 2,25m), correctement épais et intelligent. Il ne décolle pas beaucoup les pieds du sol et ne montre pas une très bonne vitesse latérale mais c’est aussi le cas d’Andrew Bogut, Marc Gasol et Roy Hibbert, tous les trois des défenseurs de très haut niveau. Prendre de la place dans la raquette, se positionner intelligemment, maîtriser les timings et lire la défense adverse, voilà ce qui font de ces joueurs des protecteurs de raquette malgré leurs physiques longs et costauds mais pas explosifs pour un sou comme Okafor. Le jeune futur drafté a 19 ans et partage pas mal de ces talents particuliers en attaque. Alors avec un peu de temps, il pourra peut-être en faire de même en défense. Il n’atteindra vraisemblablement pas le niveau de ces pivots en la matière (cela dit, Bogut était aussi mauvais défenseur que lui au même âge) mais pourra s’en approcher suffisamment pour être au moins solide. DeMarcus Cousins y est brillamment parvenu l’espace de quelques semaines, jusqu’à ce que sa franchise lui fasse comprendre que ça la gênait de gagner des matchs.

Cela ne dépend que de lui. Son manque d’intérêt pour l’aspect défensif est évident et certains questionnent sa passion pour le jeu (le genre de trucs qui fout les jetons) mais le basket est facile pour lui depuis tant d’années qu’il n’a jamais vraiment eu à bosser le sujet pour tout casser chez les jeunes. Son esprit de compétition n’a jamais vraiment été titillé et je ne sais pas si quelqu’un a pris la peine d’essayer de lui apprendre à défendre (Mike Krzyzewski a dû faire deux-trois trucs en ce sens, cela dit). Le monde de la NBA est différent. Le challenge prendra une autre saveur et Okafor sera cerné par des professionnels. L’intérieur n’a que 19 ans, c’est un peu tôt pour dire qu’il n’évoluera pas.

Et s’il n’y arrivait pas? Je ne peux pas miser une bonne partie de ma reconstruction sur l’hypothétique progression d’un joueur dans un domaine aussi décisif que la défense intérieure. Coller à ses côtés un autre protecteur de cercle également capable de contenir les pick-and-rolls comme Noel (type de profil par ailleurs assez difficile à trouver en soi) pourrait colmater un peu le problème mais un tel joueur ne peut pas protéger la raquette et défendre les PnR en même temps. Surtout, ce genre de joueurs est rarement capable de s’écarter utilement du panier dans les phases offensives. Or, rien n’est ne serait plus précieux sur les flancs d’Okafor qu’un autre intérieur capable d’allumer à longue distance pour contraindre les défenses à choisir entre laisser le prodigieux scoreur intérieur faire la fête à son vis-à-vis en un contre un et lancer une prise à deux sur lui avec le risque de le voir basculer la balle vers ce power shooteur complètement ouvert.

Combien existe-t-il d’ailier capable de protéger le cercle, de contenir les PnR et de shooter de loin? Serge Ibaka depuis peu et que dalle après ça. Ah si, Porzingis normalement. Je vous l’avais dit que le profil du letton était une petite pâtisserie faite par les dieux. Et quand bien même, comme je l’ai dit, cela ne ferait d’une telle raquette qu’une défense intérieure de bon calibre et il faut en principe plus que ça pour viser les étoiles. En principe.

En l’état, Okafor n’est donc pas un prospect autour duquel il est aisé de construire une équipe taillée pour dominer. Mais après tout, son talent est peut-être tel qu’il pourrait malgré tout nous faire avaler sans peine ses faiblesses et son profil difficile à gérer. Là est la question. Si c’est le cas, hésiter à jeter son dévolu sur lui n’a pas vraiment de sens. L’ennui, c’est qu’il n’est pas possible de le savoir.

Sam Hinkie est peut-être en train d’abandonner des dizaines d’heures de son existence à disséquer vidéos et rapports sur le Dukie pour essayer d’avoir une réponse. Il sait qu’il n’attrapera pas la vérité tant que le jeune homme n’aura pas mis un petit millier de fois les pieds sur un parquet NBA mais il peut au moins tenter de s’en approcher, pense-t-il. Cela réduira le risque d’erreur quand il devra faire un choix, se dit-il sûrement. Mais en réalité il le sait bien, qu’importe le temps passé à étudier Okafor et à récolter des informations à son sujet, la marge d’incertitude demeurera toujours trop grande pour pouvoir se décider à le prendre ou non sans qu’il y ait de risque de se planter.

Je n’exclus pas la possibilité qu’Hezonja ou Porzingis deviennent au final de meilleurs joueurs que le Blue Devil mais le pivot américain me semble avoir plus de chances de son côté. On n’utilise pas un 3ème choix de draft davantage en fonction des besoins de l’effectif que de la qualité des prospects quand on est une équipe en reconstruction encore sans franchise player affirmé, dit-on. Malheureusement, je n’ai aucun argument à opposer à ce principe. Alors, on fait quoi, on drafte Okafor malgré nos deux autres jeunes et géniaux pivots? Hinkie, je suis dans tes chaussures depuis dix minutes et j’ai déjà le ciboulot qui siffle. Pourtant contrairement à toi, je ne risque pas ma place, ma réputation ou ma tête si je me balade à Philly et partout où la nation rouge et bleue possède des représentants.

Mais finalement, on peut considérer que le principe de prendre le meilleur joueur possible sans tenir compte de ses besoins souffre toutefois d’une limite, limite que taperait du front la sélection d’Okafor dans le cas particulier des 76ers. Il faut au moins une superstar pour gagner un titre mais une accumulation mal fichue de superstars ne donne rien du tout. Ainsi, je ne commencerai pas une saison avec Noel, Embiid et Okafor. A vouloir prendre systématiquement les meilleurs joueurs sans faire de compromis, je vais tout simplement les faire se gêner dans leur développement et au mieux perdre du temps, au pire faire de ma retentissante reconstruction un pétard mouillé.

L’option du trade est assez séduisante. Convertir l’un de mes trois talentueux intérieurs en une pièce de valeur équivalente mais sur un autre poste semblerait être la solution idéale. Elle le serait sauf qu’il est généralement difficile de trouver une valeur équivalente à un joueur qui n’a pas encore foulé un parquet NBA, aussi prometteur soit-il. Cela d’autant plus quand le monde entier sait que la franchise serait dos au mur avec sa configuration intenable. N’importe quel interlocuteur profiterait de cette position de force pour récupérer le plus en donnant le moins car après tout, c’est Philly qui serait coincé avec ses trois centers, ce serait à elle de faire des efforts pour sortir de son bourbier. Et bon courage pour trouver un joueur présentement et/ou potentiellement meilleur que Porzingis ou Hezonja (parce que si c’est pour avoir l’équivalent, autant drafter directement l’un ou l’autre plutôt qu’Okafor) que son équipe voudra bien lâcher en échange d’un prospect plus risqué dans le sens où le mec transféré aurait, contrairement à Okafor, déjà pu faire ses preuves dans la grande ligue.

Les chances sont ainsi infimes de parvenir à quelque choses de satisfaisant avec cette option du transfert. Si ma rhétorique ne vous suffit pas, allez jeter un coup d’œil à cet épouvantail défraîchi qu’est désormais Derrick Williams. Je n’ai jamais vraiment eu le béguin pour ce joueur mais il faisait pratiquement aucun doute pour moi qu’il ferait un très bon power forward titulaire aussi longtemps qu’aurait duré sa carrière. C’est pourquoi il était clairement le deuxième meilleur prospect de la draft 2011 (certes pas la draft la plus excitante) derrière Kyrie Irving et devant Brandon Knight ou Enes Kanter. C’est également pourquoi Minnesota l’a drafté avec son second choix. Les Loups avaient souscrit à la règle d’or du « sélectionner le meilleur joueur disponible, quitte à devoir s’arranger après », car oui en effet, le poste 4 des Wolves était déjà occupé par un titulaire indéboulonnable, Kevin Love.

Évidemment qu’ils ont tenté de transférer ce second choix avant, pendant et après la draft et évidemment que les contreparties proposées n’étaient pas à la hauteur du prospect ou même à la hauteur des prospects attendus un peu plus bas. Résultat, Minnesota a préféré conserver Williams en espérant en faire un small forward. Résultat, l’ancien élève d’Arizona a dû tenter de s’imposer en NBA en nageant contre le courant. Il s’est noyé et le joueur qu’on a pu observer cette année sous les couleurs de Sacramento n’est qu’une version atrophiée d’avoir passé trop de temps sans oxygène, du prospect drafté si haut.

Le risque d’un scénario similaire à Philadelphie ne peut pas être exclu et la sagesse de cette illustration inclinerait toutes les parties prudentes de mon être à laisser filer cette pépite qu’est Okafor pour Hezonja. Mais punaise, et si ni le croate, ni Embiid ou tout autre joueur des Sixers ne devient la superstar recherchée pour porter la franchise vers le sommet alors qu’Okafor le devient sous un autre maillot? C’est bien parce que le pivot a plus de chance qu’Hezonja ou Porzingis de le devenir qu’il est considéré comme un meilleur candidat à la draft. Et comme dit, avoir la meilleure superstar possible est, à quelques exceptions près, le seul moyen de prétendre au Valhalla. Les 76ers peuvent-ils alors vraiment se permettre d’en laisser passer une sous son nez de la sorte? Putain, je sais pas.

Transférer Noel ou Embiid alors? La trade value du camerounais est assez faible tant que les inquiétudes sur son état de santé physique ne sont pas éteintes. Mais surtout la quête sixerienne d’une jeune superstar s’oppose fermement à l’idée de transférer un joueur qui en a le potentiel comme c’est le cas d’Embiid, contre rien de moins qu’un jeune homme présentant un potentiel tout aussi grand (même si les chances que le pivot devienne cette surperstar ont pris du plomb dans l’aile ces derniers temps, elles existent toujours et à l’heure actuelle, Phila ne peut pas se permettre de les laisser filer contre autre chose que des chances au moins équivalentes). Vous l’aurez compris, une telle opportunité ne se présentera pas. Qui abandonnerait son gros potentiel pour un autre au-dessus duquel plane le risque d’une carrière entravée par les blessures?

Avec son profil de (génialissime) role player, Noel fait un meilleur candidat à un transfert. Sonder les autres équipes pourraient valoir la peine, tant un pivot capable de protéger le cercle et de défendre les pick and rolls est précieux. Mais justement, avec les incertitudes concernant l’avenir d’Embiid (pas seulement sur le plan physique, le risque de bust existe aussi avec lui comme avec n’importe qui n’ayant pas encore de matchs NBA à son actif) et l’actuel profil un peu pénible d’Okafor (qui peut évidemment lui aussi se planter dans la grande ligue, au même titre qu’Embiid), il serait peut-être bon de garder le marsupilami. Il est le seul parmi ce trio de pivots à avoir montrer des choses en NBA et celles-ci étaient extrêmement prometteuses. Il risque d’être confiné à un rôle limité de pivot défenseur/finisseur mais il est assez aisé de bâtir une belle équipe (à la grosse défense qui gifle) avec un joueur de ce type, surtout quand celui-ci s’annonce aussi bon.

Et quand bien même prendrait-on le risque de l’échanger, il serait dommage de le faire maintenant. Noel a mis un petit peu de temps avant de montrer réellement de quel bois il se chauffait et à mon avis la ligue dessine encore sa grande valeur avec des pointillés en attendant d’avoir des confirmations. Avec quelques mois de jeu supplémentaires, Noel devrait apporter ces confirmations attendues et voir ainsi sa cote s’élever de plusieurs crans. S’il doit être transféré, ce n’est donc pas maintenant qu’il faut le faire mais plus tard quand le monde n’aura plus aucun doute quant à son fabuleux impact en NBA.

Ainsi, à moins qu’une opportunité de platine se présente (je sais pas, les Spurs qui ont soudainement envie de se débarrasser de Kawhi Leonard par exemple), je ne traderai pas mon pick ou mes pivots dès cet été.

Si D’Angelo Russell est pris au second choix, Hinkie mon pote, on est dans une sale purée. Alors écoute, je ne sais pas ce que tu comptes faire mais moi je prends les devants et sort toutes les stratégies de mon sac à astuces pour ravir le pick 2015 des Lakers sans trop me déplumer le caillou. J’en aurais le fondement douloureux mais je pourrais aller jusqu’à rendre leur choix de draft du premier tour 2016 que les Sixers avaient attrapé au vol au hasard de quelques transactions. Je ne serai toutefois pas étonné de voir ce pick devenir moins clinquant d’ici un an. Mais je ne serai pas non plus étonné de le voir atterrir en une position bien alléchante. Encore un pari et encore un dilemme.

Peut-être m’en tirerais-je en ayant à me délester d’une valeur un peu moindre telle qu’une flanquée de choix du second tour ou un bon petit jeune comme Jerami Grant ou Robert Covington. Après tout, l’écart entre les deux picks n’est pas bien épais au regard des prospects. Il reste toutefois évident que les Lakers verraient clair dans mon jeu et me menacerait de drafter Russell si je leur donne pas les clés de mon coffre. Je comprendrai aussi qu’on oppose le risque de me voir être le dindon de la farce car les angelinos comptent peut-être tout simplement sélectionner Okafor et je leur aurais donc offert des petites friandises supplémentaires pour rien. Ou parce que dans l’absolu Russell n’est pas forcément un meilleur prospect qu’Okafor et que ce serait cher payé de l’avoir lui en lâchant quelques unes de mes bonnes cartes plutôt que le pivot, sans rien abandonner.

Alors quoi, je ne fais rien et serre le croupion en espérant que les Lakers choisissent Okafor et me laissent Russell? Tu parles d’une stratégie… Hinkie peut tirer autant de fils qu’il veut et inventer des plans efficaces à partir du néant, il restera toujours un tas de choses qui échapperont à son contrôle. Après toutes ces années d’études, de réflexions cartésiennes sur le basket et d’efforts pour rationaliser ce sport, imaginer ces GMs modernes en être réduits à prier leur bonne étoile en deviendrait presque savoureux.

Et si ça se trouve, Okafor sera la superstar recherchée et pas Russell. Ou bien Porzingis ou Hezonja. Foutu job de medium.

Je n’ai pas évoqué l’état de santé de Joel Embiid, un peu plus inquiétant depuis peu. Cet élément est loin d’être dénué d’influence sur la décision à prendre quant à ce 3e choix de draft mais au final, il ne fait qu’ajouter encore un peu plus d’incertitudes à une équation qui, comme vous l’avez compris, est déjà trop complexe et truffée d’inconnues pour qu’une réponse un tant soit peu ferme soit apportée. Que ce soit Russell ou Okafor qui soit disponible en troisième position, le problème reste le même: dans cinq ans, on se retournera peut-être sur cette draft 2015 en pensant que ce jour-là, Hinkie a pris la mauvaise décision et raté sa chance de réussir le plan pour lequel la franchise a tant sacrifié. Et toutes les réflexions épileptiques parfois proches de la folie que j’ai esquissées ici et qui tournent en vrille furieuse dans l’esprit du GM, ne suffiront pas à contrôler ce risque.

Pourtant, il faut prendre une décision. L’horloge de la draft a commencé à découdre les mailles des cinq minutes imparties à Philadelphie pour faire son choix.

Punaise.

StillBallin (@StillBallinUnba)

3 réflexions sur “Sam Hinkie et les 76ers avant la draft: à en péter une durite

  • Gramlinz

    Superbe article (comme toujours) !
    On a vu que Noels a amélioré son pourcentage sur la ligne des LF après le ASG et il a déclaré vouloir travailler sur son shoot. Du coup est ce que vous pensez qu'il peut développer un shoot correct ou pas ? Et en allant plus loin être au moins plus complémentaire d'okafor en attaque ?

  • StillBallinBB

    Merci bien.

    Le voir développer un tir ne serait-ce qu'à mi-distance (jusqu'à la ligne à 3pts pour les plus gourmands) serait magnifique et faciliterait grandement la vie des Sixers qui pourraient effectivement rendre potentiellement viable (et donc très intéressante) l'association Noel/Okafor (je souligne le "potentiellement", le terrain ayant parfois tendance à contrarier les théories).

    Néanmoins, les probabilités de voir Noel développer un shoot me paraissent assez minces. Elles existent (disons qu'on ne sait jamais) mais le pivot part de très loin quand même.

    Même avec quelques progrès (dont il faudra attendre des confirmations, d'autant plus que l'évolution de son pourcentage n'augmente pas de façon continue mais plutôt de manière sinusoïdale), son pourcentage aux LF reste pour l'instant trop bas pour être encourageant quant à ses capacités à shooter en situation de match. Je tiens également compte du fait que dans sa courte carrière, Noel ne s'est jamais sérieusement préoccupé de cet aspect de son jeu. Il part vraiment de trop loin à mon sens et je suppose que s'il arrive un jour à développer quelque chose d'utilisable à ce niveau, ça se sera pas avant 5 ou 6 ans (donc un peu tard pour les 76ers).

    Mais après, on n'est à l'abri de rien.

  • Giloukebab

    Vraiment très bien écrit ! Et au passage bonne vanne sur Demarcus ! :)

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