La quinzaine tricolore: Batum encore MVP, Lauvergne et Noah frappent à la porte
Toutes les deux semaines basket-infos vous parlera des onze Français qui évoluent à ce jour dans la grande ligue : Tony Parker, Boris Diaw, Rudy Gobert, Ian Mahinmi, Evan Fournier, Alexis Ajinça, Kevin Séraphin, Nicolas Batum, Joakim Noah, Joffrey Lauvergne et Damien Inglis. Ainsi, dans cette nouvelle rubrique, vous pourrez régulièrement lire ce que deviennent nos tricolores de l’autre côté de l’Atlantique. L’idée est de revenir sur leur dernière quinzaine, de dégager un MVP sur cette période de deux semaines, tout en évaluant les autres dans une certaine tendance. Bonne lecture !
Le MVP
Nicolas Batum (CHA) – 4 victoires et 2 défaites – 17.5 pts à 42.5%, 8.2 reb, 5.2 ast, 1.0 stl et 0.7 blk, 2.7 to en 32.5 min de moyenne sur la quinzaine.
Troisième fois de suite que Nico Batum est élu MVP de ce bilan tricolore. C’est ainsi qu’il s’affirme quinzaine après quinzaine comme le meilleur Français évoluant sur les parquets NBA. Au cours de la période étudiée, l’ailier a fait des efforts là où il pêchait régulièrement, et même s’il y aura toujours des mécontents, son adresse au tir et son nombre de balles perdues ont évolué dans le bon sens. Deux bonnes performances à souligner pour Batman par exemple qui montrent bien que même quand il score peu, il participe grandement à tous les autres secteurs du jeu. En effet, s’il a pu inscrire 24 points le 5 à Chicago (avec 11 rebonds), il a réussi à se montrer encore quatre jours après face au Heat, en ne scorant que 10 points, mais en réalisant un triple-double (11 rebonds et 10 passes décisives). L’international est aujourd’hui la pierre angulaire du dispositif de Steve Clifford, et si les Hornets réalisent un très bon début de saison, il en est grandement responsable.
En forme
Joffrey Lauvergne (DEN) – 5 victoires et 1 défaite – 10.0 pts à 52.1%, 6.7 reb, 1.0 ast, 0.2 stl et 0.3 blk, 0.8 to en 17.6 min de moyenne sur la quinzaine.
On s’y attendait ! Joffrey Lauvergne est aujourd’hui complètement remis de sa blessure au dos, et même s’il lui a fallu quelques matchs de rodage durant lesquels son temps de jeu a souvent été aléatoire (il n’a pas joué une seule seconde face au Magic par exemple lors de la défaite de son équipe), l’intérieur a semble-t-il trouvé une vraie place aujourd’hui dans la rotation des Nuggets. Ainsi, hier et avant-hier Lauvergne a brillé (14 points et 11 rebonds lundi, puis 11 points et 7 rebonds mardi), en shootant à une adresse très respectable (11 sur 16 au tir cumulés sur les deux rencontres). Se partageant le temps de jeu avec Nikola Jokic en attendant le retour de Jusuf Nurkic (qui se remet tout doucement), il a aujourd’hui totalement relégué JJ Hickson au bout du banc (les Nuggets chercheraient même à transférer ce dernier). En tout cas, lien de cause à effet ou non, quand Lauvergne joue, Denver gagne, et sa présence est forcément positive dans l’effectif de Mike Malone.
Tony Parker (SAS) – 6 victoires et 1 défaite – 11.0 pts à 57.9%, 3.0 reb, 4.6 ast , 0.9 stl et 0.1 blk, 1.1 to en 22.9 min de moyenne sur la quinzaine.
Quand on regarde la ligne de stats de Tony Parker, il n’y a pas de quoi sauter au plafond ! Cependant, impossible d’annoncer que le meneur de jeu n’évolue pas à un niveau très élevé. Les Spurs sont en pleine bourre et ont remporté cinq de leurs six derniers succès par un écart de 20 points ou plus. Pas besoin de fatiguer TP donc, et voici pourquoi il n’a pas eu besoin de passer beaucoup de temps sur le terrain pour être efficace. Gregg Popovich a même décidé de le laisser complètement au repos face aux Lakers, ne le laissant que 23 minutes en moyenne sur le parquet sur la quinzaine afin que d’autres puissent prendre le relai. Lundi, le tricolore nous a en plus montré face au Jazz qu’il était toujours capable de cumuler 18 points (à 7 sur 9 au tir) et 5 passes décisives en à peine 21 minutes de jeu. Tout est rose donc pour Tony Parker et les Spurs.
Joakim Noah (CHI) – 4 victoires et 3 défaites – 5.1 pts à 37.5%, 10.3 reb, 4.4 ast, 0.7 stl et 2.0 blk, 1.7 to en 24.3 min de moyenne sur la quinzaine.
Alors que lors du dernier bilan, on commençait réellement à douter de l’avenir de Joakim Noah aux Bulls, ce dernier a montré lors de cette quinzaine qu’il n’avait pas perdu toute l’énergie et toute la hargne qui ont fait de lui un All-Star en 2013 et en 2014. Même si après tout ce qu’il a connu à Chicago, un rôle de back-up n’est pas forcément facile à accepter, le pivot s’est aujourd’hui imposé comme le leader de la 2nd unit des Bulls, apportant sa défense et son implication dès que Fred Hoiberg a besoin d’intensité. A ce jour, Noah souffre toujours au shoot, mais il a retrouvé sa vista offensive. Son match face à Philly lundi d’ailleurs est très parlant. Même si les Bulls souffraient à la mi-temps, le pivot a ensuite emmené tous ses coéquipiers dans son sillage, et à l’image de leur capitaine défensif, ils se sont mis à jouer dur. 5 points inscrits au final seulement pour l’ancien de Florida, mais 15 rebonds captés, 2 contres et 8 passes décisives. La perf qu’il a sortie face aux Nuggets mercredi 2 (9 oints, 11 rebonds et 4 contres) fait également partie des meilleures sorties du joueur au cours de cette quinzaine. Qu’attendre de plus pour un joueur qui sort du banc ? Rien, et c’est très positif pour un Joakim Noah qui revient en pleine forme, tout en commençant à endosser son rôle leader vocal et de remplaçant de la meilleure des façons.
Boris Diaw (SAS) – 7 victoires et 1 défaite – 7.1 pts à 51.1%, 3.3 reb, 2.0 ast, 0.1 stl et 0.3 blk, 1.4 to en 19.6 min de moyenne sur la quinzaine.
Comme Tony Parker, Boris Diaw profite lui aussi de la bonne passe actuelle des Spurs. Doté de mains en or, le capitaine tricolore est comme un poisson dans l’eau dans le dispositif de Popovich. On ne lui demande pas de scorer, de forcer, mais juste de jouer son jeu plein d’intelligence et de finesse (oui, oui de finesse, même s’il pèse 114 kilos). Même si parfois, comme contre les Hawks samedi, l’intérieur peut se montrer plutôt effacé (aucun point, 2 rebonds et 2 passes décisives), il reste toujours utile. Il n’est d’ailleurs absolument pas étranger à la victoire des siens, dans la rencontre serrée face aux Celtics le 5 décembre, match durant lequel Diaw a su user de tout son talent, scorant 16 points tout en délivrant quatre caviars. Comme d’habitude, les stats du Français ne font pas vraiment rêver, mais son rôle a une grande importance dans les succès actuels des Texans.
Satisfaisants
Ian Mahinmi (IND) – 3 victoires et 4 défaites – 9.6 pts à 67.5%, 6.6 reb, 1.4 ast, 1.0 stl et 0.9 blk, 1.6 to en 24.1 min de moyenne sur la quinzaine.
On devient un peu difficiles avec Ian Mahinmi, mais vu le très bon début de saison qu’il a réalisé avec les Pacers, on peut dire que sur cette quinzaine, le pivot français a été un cran en-dessous, d’abord parce que l’équipe d’Indiana gagne beaucoup moins, mais aussi parce que depuis quelques semaines, le Havrais peine à prendre autant de rebonds qu’à son habitude. C’est d’ailleurs dans ce secteur qu’il a le plus pêché lors des deux dernières rencontres ne cumulant que quatre prises samedi et lundi face aux Pistons, puis aux Raptors. Il serait néanmoins déplacé de le critiquer, et la performance qu’il a sortie face à Miami vendredi dernier (18 points à 7 sur 9 au tir et 12 rebonds) mérite quand même d’être soulignée. Son adresse au tir reste toujours exceptionnelle, et hormis quelques problèmes de fautes qui ne lui permettent pas de rester aussi longtemps qu’il le pourrait, sa défense est irréprochable. C’est exactement ce que l’on attend de lui du côté d’Indianapolis. C’est donc tout à fait satisfaisant.
Discrets
Alexis Ajinça (NOP) – 1 victoire et 4 défaites – 6.6 pts à 48.5%, 5.6 reb, 0.6 ast, 0.0 stl et 0.6 blk, 1.0 to en 17.8 min de moyenne sur la quinzaine.
Vendredi 4, Alexis Ajinca a été benché pendant tout le long de la rencontre face aux Cavaliers. Difficile de critiquer ce choix d’Alvin Gentry, car face à un LeBron James en mode Terminator, les Pelicans se sont imposés. Grand bien en a fait au pivot on dirait car trois jours après face à Boston, il a réalisé son meilleur match de la quinzaine, cumulant 12 points et 9 rebonds. Puis l’histoire a semblé se répéter. Malgré des temps de jeu significatifs ensuite, Ajinca n’a pas réussi à confirmer, et depuis cette performance ses stats sont clairement en baisse. Lui sont reprochés son irrégularité et ses laisser-allers trop fréquents en défense. C’est triste à dire, mais peut-être qu’un autre match cloué au banc pourrait donner un nouveau coup de fouet au Français qui, malgré ses qualités certaines, n’a jamais vraiment réussi à s’imposer dans l’ombre d’Anthony Davis qui règne sur la Nouvelle-Orléans.
Dans le dur
Evan Fournier (ORL) – 3 victoires et 3 défaites – 7.7 pts à 34.9%, 2.0 reb, 1.3 ast, 0.8 stl et 0.2 blk, 1.5 to en 24.7 min de moyenne sur la quinzaine.
Ça aussi, on s’y attendait, et c’était bien notre crainte lors du dernier bilan tricolore. Evan Fournier n’a pas réussi à confirmer son érnorme début de saison, et quand il fut redécalé au poste 2, son poste naturel, ce fut un choc car d’un coup, au lieu d’évoluer sur le terrain avec Victor Oladipo, il devait partager son temps de jeu avec ce dernier. Cette situation semble aujourd’hui compliquée à vivre pour le joueur originaire de Charenton, et comme on l’avait plus ou moins prévu, l’épaisseur de ses stats fond comme neige au soleil, tandis que son adresse au tir commence à devenir inquiétante. Sa meilleure perf de la quinzaine (14 points et 6 rebonds face au Jazz le 3 décembre), n’a plus rien à voir avec la qualité de ce qu’il pouvait produire en début de saison. Alors que Victor Oladipo ne semble pas vraiment s’épanouir dans son rôle de 6e homme, Skiles devrait peut-être bien réfléchir à ré-utiliser sa configuration de début de saison, dans laquelle Evan Fournier était absolument inarrêtable. En attendant, espérons qu’il ne perde pas sa place de titulaire…
Kevin Séraphin (NYK) – 2 victoires et 3 défaites – 4.8 pts à 29.2%, 4.6 reb, 2.2 ast, 0.2 stl et 1.0 blk, 1.4 to en 15.7 min de moyenne sur la quinzaine.
Ouch ! Il ne vaut mieux pas regarder l’adresse au tir de Kevin Séraphin sur cette quinzaine. Ça pique ! Surtout pour un intérieur doté de ses qualités en attaque. Malgré de bonnes mains habituellement, le Guyanais semble totalement perdre confiance d’un point de vue offensif. Vu qu’il est surtout réputé pour ces qualités-là, la période est compliquée pour le pivot en ce moment. Malgré quelques bonnes percées en début de saison, son temps de jeu se réduit comme peau de chagrin ces derniers temps, et Séraphin n’a pas joué une seule minute lors des deux dernières rencontres disputées par les Knicks. A moins d’une blessure de l’un des intérieurs devant lui (Kristaps Porzingis, Robin Lopez, mais aussi Kyle O’Quinn et Derrick Williams), ce que l’on ne souhaite bien sûr pas aux New Yorkais, on ne voit pas comme l’intérieur tricolore pourrait à nouveau avoir sa chance à court terme. A lui de réagir vite afin que sa signature dans l’équipe de la Big Apple de l’été dernier ne tourne pas au fiasco. Au pire, il pourra toujours se recycler dans le bras de fer ou dans l’élevage de singes…
Damien Inglis (MIL) – 0 victoire et 1 défaite – 0.0 pts à 0.0%, 0.0 reb, 0.0 ast, 0.0 stl et 0.0 blk, 0.0 to en 1.8 min de moyenne sur la quinzaine.
Même si son passage en D-League lui a permis de toucher quelques ballons (10.7 points marqués sur les trois rencontres disputées), celui-ci n’a néanmoins pas donné envie à Jason Kidd de faire confiance en Damien Inglis. Bloqué par les très talentueux Giannis Antetokounmpo et Jabari Parker, qui en plus d’évoluer au même poste, présentent un profil similaire à celui du Français, ce dernier cire le banc. Sans les deux petites minutes qu’il a passées hier soir sur le parquet dans la grosse défaite des siens face aux Lakers, nous n’aurions pas vu Inglis sur un parquet NBA de la quinzaine. Une situation inquiétante pour l’avenir en NBA de l’ailier, que l’on pourrait vite revoir en D-League, championnat dans lequel il semblait beaucoup plus s’épanouir en début de quinzaine…
A l’infirmerie
Rudy Gobert (UTA) – 0 victoire et 0 défaite – 0.0 pts à 0.0%, 0.0 reb, 0.0 ast, 0.0 stl et 0.0 blk, 0.0 to en 0.0 min de moyenne sur la quinzaine.
Touché au genou, Rudy Gobert n’a pas foulé un parquet depuis le 30 novembre 2015. Même si son coach, Quin Snyder, a souligné les progrès que faisait le Français dans sa rééducation, tout en affirmant que sa présence dans la raquette du Jazz lui manquait, le pivot ne devrait pas faire son retour sur les terrains avant janvier. L’équipe d’Utah est pourtant en difficulté actuellement (2 victoires pour 5 défaites sur la quinzaine), mais on peut néanmoins imaginer que les dirigeants ne prendront aucun risque avec l’ancien choletais tant il représente, toutes proportions gardées, une part importante de l’avenir de leur franchise. En attendant, certains se sont amusés à publier un mix compilant les actions les plus difficiles subies par Rudy Gobert. Et oui, pour mettre autant de contres, il faut tenter souvent, ce qui signifie aussi se prendre quelques tomars sur la tête…
A dans deux semaines !
Batum : il confirme, c'est sa meilleure saison en NBA.
Noah : je l'aurais laissé dans le dur, il fait un bon match contre… les Sixers, quand même !
Fournier : c'est compliqué, parce son asso avec Oladipo lui faisait faire de beaux matchs, mais depuis le changement les Magics gagnent plus de matchs ! peu de chance que le coach change :-(
Ajinça : pas assez de défense dans une équipe qui galère, il a eu un beau contrat cet été mais ça ne risque pas d'aller bien loin…
Séraphin : a carrément raté son coup de poker en signant aux Knicks
Gobert : depuis sa blessure, l'équipe perd, est une passoire en défense, ce qui renforce l'idée qu'il est l'une des pièces essentielles du Jazz
Pour moi, même si ça ne se voit pas dans les stats, l'investissement de Noah est redevenu énormissime en ce moment, et pas seulement contre les 76ers. Le gars défend (il met enfin des contres), crie, court partout, prend des rebonds… Il est en quelques sortes l'âme de cette équipe parfois bien trop soft… D'ailleurs aussi bien le staff que ses coéquipiers, sont tous enfin très contents de lui.
Et oui, même si Orlando a fait une belle série fin novembre lorsque Oladipo devenait 6e homme, ça va beaucoup moins bien depuis cinq matchs. C'est Skiles lui-même qui a parlé de faire des changements.