[Interview] LeBron James : « On a appris notre leçon »
Le quadruple MVP est revenu sur la lourde défaite face à Golden State lors du Martin Luther King Day, le bilan de mi-saison des Cavs et leur progression par rapport à l’an dernier. Mais aussi celle des Warriors…
Comment avez-vous géré après cette déculottée face aux Warriors ?
On est une équipe compétitive qui essaie d’être au top, donc ce n’était pas notre jour lundi. Mais en même temps, la saison est longue. Un match ne va pas faire de l’ombre à ce que l’on a accompli jusqu’à présent. Bien sûr, je suis l’un de ceux qui veulent que l’on soit le plus parfait possible. Je le demande chaque jour à l’équipe d’ailleurs. Mais je sais aussi qu’une seule défaite ne doit pas nous affecter trop longtemps. On a trop de matchs à jouer, et peu de temps pour atteindre nos objectifs. Mais ça veut dire que l’on a encore du boulot devant nous. Et ce genre de match doit nous ouvrir les yeux.
Qu’est-ce qui a péché le plus, l’attaque ou la défense ?
Offensivement, je pense que l’on n’était pas si mal que ça. On était à 44 points à la mi-temps en shootant à 40%, mais on était menés de 26 points malgré tout… Donc en attaque ce n’était pas si grave, mais en défense on avait deux pas de retard. Et contre une équipe comme celle-là, c’est le même résultat que si tu as deux pas de retard sur les Patriots (en NFL)… Ils vont te le faire payer cher. On ne peut tout simplement pas se le permettre.
Est-ce qu’il y a eu un déficit dans l’exécution aussi ?
Tout est dans le mental. Le mental peut vous mettre dans une position difficile avant même l’aspect physique. On dit toujours que le premier match après un long déplacement est le plus dur. Je n’utilise pas cela comme excuse, surtout quand les champions en titre viennent dans votre building, mais c’était dur. Ils ont su prendre avantage de toutes nos tentatives. Et on a certainement appris notre leçon.
Si vous deviez comparer à la même date l’an dernier, où en est l’équipe ?
L’an dernier on devait être à 19 victoires pour 20 défaites autour de cette date… Là on est à 28 – 11, donc c’est une énorme différence ! On a une année de plus dans notre besace. On a accepté certains des challenges qui se présentent cette année, et bien sûr il y en a d’autres que l’on n’a pas pu relever aussi bien, mais sur la majorité des 40 ou 50 matchs disputés, on a vraiment bien joué.
Cela vous permet de tirer un bilan de mi-saison du coup ?
Eh bien, l’important c’est de savoir si on a bien joué. Les victoires ou les défaites, ça ne compte pas vraiment pour moi. Il faut voir comment on a joué. Je me suis pris des « sweeps » en saison régulière contre certaines équipes, et derrière en playoffs c’était complètement différent. Quand j’étais à Miami, on s’est pris un 4-0 par les Nets en saison, et puis on les a éliminés 4-1 derrière (en 2013-14). En playoffs, c’est différent, vous pouvez vous préparer différemment. Donc vraiment ce qui compte c’est comment vous jouez ces matchs. Ceci dit, notre dernier match face à Golden State, on peut le jeter à la poubelle, car il n’y a rien à en tirer. Rien de bon en tout cas. On peut regarder les mauvaises choses à la limite… Mais quand on les avait joués à Noël – ou la manière dont on a joué face à San Antonio lors de notre dernier déplacement – là il y a des choses positives à en tirer.
Pensez-vous que Golden State est meilleur que l’an passé, lorsque vous les avait joués en finale notamment ?
Non, je pense juste qu’ils sont constants. Vous ne pouvez jamais être exactement pareil bien sûr. Donc je ne pense pas qu’ils sont au même niveau. Je pense qu’ils ont continué à progresser. Mais le plus important, c’est qu’ils ont eu cette constance. Que ce soit en attaque ou en défense, ils savent qui ils sont. Et dans ce cas-là, vous allez toujours avoir de très bons résultats.
Propos recueillis par Antoine Bancharel, à New York
Superbe interview, les questions sont hyper pertinente et juste. C'est ce qu'on appelle du bon journalisme