[Interview] Nicolas Batum : « Je ne peux pas bouger »
Limité à seulement 15 minutes de jeu en raison d’une cheville bien trop douloureuse pour continuer, Nicolas Batum a assisté impuissant à la défaite de son équipe 97-90 face à Miami cette nuit. Nous avons pu échanger avant lui avant la rencontre et c’est aussi très ému qu’on l’a retrouvé dans les vestiaires après la rencontre et avant un match 7 à disputer dès demain à Miami.
Après le match:
Bonsoir Nicolas, on ne t’a pas revu en deuxième mi-temps, est-ce que c’était uniquement ta cheville ou également un choix du coach ?
C’est la cheville. C’est depuis le match 2 de toute façon, j’ai voulu essayer au match 5 ça s’est bien passé mais là je me suis refait mal en première mi-temps et j’ai le pied vraiment gonflé (il montre sa cheville très enflée). C’est impossible, j’essaye (il le répète 3 fois) mais je ne peux pas bouger latéralement. En défense je ne peux pas bouger. Je ne peux vraiment rien faire latéralement. Les courses, les changements de direction j’essaye mais dans cet état, j’handicape plus l’équipe qu’autre chose. Et pourtant j’ai essayé. J’ai dit au coach que je n’y arrivais pas et que je faisais plus du mal à l’équipe qu’autre chose. Je lui ai dit qu’il pouvait m’appeler s’il avait vraiment besoin de moi mais j’ai le pied bloqué, gonflé. Ça arrive au pire moment. En fin de match je ne voulais qu’un chose, c’était retourner sur le terrain.
Qu’est-ce qu’il vous a manqué pour aller chercher le Heat ce soir ?
C’est des détails, des petits ballons, des petits rebonds, des paniers faciles. Ce n’est pas à cause des trois tirs de Wade à la fin. Ce sont des tirs de champion qu’il met. C’est un grand, c’est normal qu’il les mette. On leur a laissé trop de rebonds offensifs, des ballons à terre, des contre-attaques qu’on n’arrive pas à finir. C’est des petits détails comme ça et quand tu perds de 6/7 points… Si on règle ces détails on gagne le match. Personnellement c’est dur parce que je ne peux pas faire ce que je veux. C’est chiant. Mais on n’est pas mort.
Ian Mahinmi nous parlait de l’importance du momentum dans une série de playoffs. Est-ce que vous n’avez pas l’impression de l’avoir perdu ?
Pas forcément. Ils ne l’avaient pas avant ce match et ont gagné alors pourquoi pas nous ? C’est un match couperet maintenant. La pression est sur eux aussi parce qu’ils n’auront pas le droit à l’échec chez eux. Ca va être un gros match. Je verrai où j’en suis avec la santé de ma cheville, comment je vais récupérer mais ça… (il prend une longue inspiration), ça arrive au pire moment.
Quelle sera la clef pour aller arracher le game 7 à Miami ?
Le mental et les détails, il n’y a que ça de toute façon. C’est ce qui comptera le plus à la fin.
Propos recueillis par Hugo Givernaud à Charlotte.