Steve Kerr évoque son Death Lineup
Depuis l’an dernier, Steve Kerr adore utiliser ce que les journalistes appellent le Death Lineup des Warriors. C’est à dire un cinq de joueurs composé de Stephen Curry, Klay Thompson, Andre Iguodala, Harisson Barnes et Draymond Green. Un lineup sans vrai intérieur, totalement small-ball, mais qui a de nombreuses fois aidé les Californiens à s’imposer. Ainsi, Enes Kanter, arme très importante en sortie de banc pour le Thunder, n’a pas pu obtenir beaucoup de temps de jeu face à ce cinq de petite taille en finales de conférence, en raison de sa lenteur en défense malgré toutes ses qualités offensives. Aujourd’hui, ce ne sont plus les Warriors qui s’adaptent aux autres, mais bel et bien les autres qui s’adaptent aux Warriors.
A mon arrivée, je ne savais pas que ça allait fonctionner, parce que je ne savais pas ce que Draymond pouvait réellement faire. Quand j’ai accepté ce job, je me disais que j’allais utiliser David Lee comme starter. Je n’avais aucune raison de faire autrement. Je savais que Draymond Green était un super compétiteur, mais je ne savais pas qu’il pouvait défendre sur des pivots. Et c’est devenu évident quand David s’est blessé et a manqué les vingt premiers matchs de la saison. Du coup, nous avons eu une sorte de feeling relativement tôt. Avant la mi-saison l’an passé, nous nous sommes dits que c’était quelque chose à reproduire à chaque match. Nous savions aussi que Harrison pouvait jouer au poste 4 et c’est devenu une habitude tout au long de l’année. » Steve Kerr au Mercury News
L’an dernier en finales, Nick U’Ren avait fait fait parler de lui. C’est en effet cet assistant de 28 ans qui avait suggéré à Kerr de débuter directement avec Andre Iguodala sur le terrain, plutôt qu’Andrew Bogut lors du Game 4.
Nous n’avions pas assez de spacing avec Bogut. Ils bouchaient la raquette et défendaient au périmètre. Nous n’arrivions pas à jouer au rythme que nous voulions imposer. Donc Nick m’a suggéré ça, et ça avait du sens. On a beaucoup parlé de l’Histoire NBA récente et notamment des Spurs qui s’ajustaient quand ils disputaient une série dans laquelle ils étaient en difficulté. Le parfait exemple a eu lieu dans la série en 2013 face à OKC. Ils commençaient avec Splitter et Duncan puis ont fait des ajustements après 2 ou 3 matchs pour titulariser Bonner et Diaw. Cela leur a permis d’obtenir beaucoup de spacing pour faire sortir Ibaka de la raquette. Pop est l’un de mes mentors et j’observe toujours son équipe avec beaucoup d’attention. Voir le succès qu’ils ont obtenu avec des petits ajustements a eu beaucoup d’impact sur chacun de nous. » Steve Kerr
Le problème de ce lineup ceci dit, c’est le manque de taille au rebond, mais l’envie compense souvent. D’ailleurs, à ce jour, ce lineup oblige fréquemment les adversaires des Warriors à jouer petit. Peu de chances par exemple cette année, que l’on voit Timofey Mozgov obtenir un gros temps de jeu en finales.
Ce n’est pas notre intention première d’obliger nos adversaires à jouer petit. Cela nous permet avant tout d’ouvrir les espaces pour nos shooteurs. Steph obtient aussi beaucoup plus d’espaces dans cette configuration. Chaque match est différent. Chaque adversaire est différent. Nous essayons juste de faire ce qu’il faut pour les mettre en difficulté. » Steve Kerr
Avec Channing Frye, les Cavaliers disposent désormais d’un jeu new look par rapport à l’en dernier. Tyronn Lue semble d’ailleurs bien avoir compris cette notion de spacing si importante dans le basket moderne. Le Death Lineup suffira-t-il pour permettre aux Warriors d’obtenir un second titre consécutif ? Nous n’en sommes pas là, mais il y a fort à parier qu’il soit une nouvelle fois, très fréquemment utilisé. Aux Cavaliers maintenant de trouver la solution…