[Interview] Guerschon Yabusele : « « Tu ne vis ça qu’une fois dans ta vie ! »

C’était le choc pour Guerschon Yabusele (20 ans, 2,03m) cette nuit lorsque les Boston Celtics l’ont sélectionné dès le 16ème choix de la draft cette nuit. Premier des cinq Français sélectionnés, il évoluait à Rouen la saison dernière et avait convaincu lors de très bons workouts.

On était à New York pour recueillir ses toutes premières réactions.

(ironiquement) Alors, sans surprise Guershon ?

Si, quand même, grande surprise, franchement ! Je ne pensais pas être pris aussi haut. On a tous été surpris, mais je suis super content d’être pris 16^ème et d’aller aux Boston Celtics. C’est vraiment une bonne équipe, historiquement déjà, et moi personnellement je suis content d’aller là-bas.

Tu avais eu un contact particulièrement bon avec eux lors de ton workout ?

Non, pas forcément hein ! J’ai parlé avec la plupart des coaches de chaque équipe, avec les GM aussi un peu. Honnêtement, Boston, je ne savais pas du tout que j’allais y aller. Mais je suis super content.

Même ton agent ne l’a pas su avant ?

Ils n’ont même pas plus parlé que ça à mon agent non plus ! Du coup c’était vraiment quelque chose que j’ai appris en temps et en heure quoi, directement, quand ils sont arrivés pour le pick 16 et on a dit mon nom… C’est une surprise générale,.

Même pas un texto juste avant, rien ?

Non, on n’a rien reçu. Il a demandé si c’était bien mon nom et cela a été confirmé. Et ensuite on a entendu mon nom de suite, on était tous contents, mais on ne s’y attendait vraiment pas.

Comment as-tu vécu toute cette soirée alors ?

Franchement, je m’imaginais beaucoup de choses. Quand tu es à la draft, tu vois les picks passer un par un, tu ne sais pas à quoi t’attendre, tu ne sais jamais combien tu vas être pris. Tu es là, à chaque fois tu te dis, peut-être que ça peut être toi, peut-être que ça ne va pas être toi… Et au final on dit ton nom et tu es content ! Ça a été une super soirée. Je ne vais pas mentir, c’est quelque chose que tu ne vis qu’une fois dans ta vie. Je suis là avec ma famille, mon agent…

L’émotion est au rendez-vous donc…

Bah oui, attends ! C’est vraiment émouvant, de marcher, d’aller lui serrer la main… C’est un moment fort dans sa vie. Tu es regardé par tout le monde aussi, donc il faut y aller doucement et ne pas faire de gaffe.

C’était ta première dans une salle NBA ?

Oui, c’est la première fois que je suis dans une salle NBA. Quand j’ai fait les workouts, des fois tu passes et tu peux voir la salle, mais de vraiment marcher dedans là et tout, c’est la première fois. C’est beaucoup plus grand ! Par rapport aux salles de France, ça n’a rien à voir. Oui, c’est émouvant. Il y a beaucoup de fans, la salle est remplie, donc c’est quelque chose de chouette. Et puis tu vois des top 10, tu vois un peu beaucoup de choses, c’est un peu un show on va dire, donc oui c’est impressionnant.

Qu’est-ce que ça te fait d’être choisi par Boston ?

C’est une grande équipe, historiquement déjà. Ils ont de bons fans, qui sont passionnés. C’est une grande équipe et les gens parlent entre eux, ils aiment l’équipe et soutiennent l’équipe, dans les bons moments comme dans les mauvais moments, et je pense que c’est vraiment un bon club pour moi. Je pourrai bien me développer là-bas.

Qu’est-ce que cela t’évoque quand on dit Celtics ?

Je connais un peu avec Larry Bird, comment ils jouaient. Lui, c’était une superstar. Il y avait aussi l’époque avec Paul Pierce, Kevin Garnett, Rajon Rondo et Ray Allen, c’était des superstars aussi et ils ont gagné en finales. C’est un grand club et je suis content d’y aller.

Tu penses qu’ils vont te garder ou te faire évoluer en Europe d’abord ?

Ça dépend vraiment. Honnêtement, je ne sais pas du tout comment cela va se passer. Moi j’ai envie de jouer en NBA hein, comme la plupart des joueurs. Maintenant, je sais qu’il faut que je progresse. Il faut que je progresse, donc, qui sait ? S’ils me laissent en Europe, un an, deux ans, j’irais. J’essaierai de prouver ce que j’ai à prouver et essayer de revenir. Et s’ils me disent de rester je serai prêt.

Tu connais un peu l’équipe actuelle, tu t’es même peut-être projeté ?

Oui, cette année j’ai regardé quand même pas mal de matchs NBA avec le League Pass. Je sais qu’ils ont Marcus Smart, Jared Sullinger, Isaiah Thomas, ils ont pas mal de stars et c’est une bonne équipe, donc je sais que je pourrais m’y plaire.

C’est une équipe jeune…

En plus oui. Donc il y a beaucoup d’opportunité, car je sais qu’ils laissent jouer les jeunes, donc ça peut être cool.

C’est bateau mais à quel joueur NBA peut-on le plus te comparer à ton avis ?

J’en entends beaucoup parler et c’est vrai que les comparaisons sont énormes, mais pour moi c’est Draymond Green, des Golden State Warriors. C’est un joueur un peu comme moi, qui peut shooter, qui apporte beaucoup, beaucoup d’énergie, on ne dirait pas comme ça mais c’est le cas. Il aide ses camarades… Oui, Draymond Green, c’est un joueur que je peux voir comme un point de comparaison. Avec le small ball qui revient en NBA aussi, c’est un rôle que je pourrai avoir.

On parle effectivement beaucoup de ton énergie…

Oui, c’est ça, c’est l’énergie, tout le temps, tout le temps. Essayer de toujours apporter l’énergie. Quand justement ça redescend, il faut que je rapporte cela, que ce soit un rebond, un contre, un dunk, un trois points, ou quoi que ce soit… c’est l’énergie le plus important.

Tu as croisé d’autres Français sur les workouts aussi…

J’ai fait les workouts avec (Isaia) Cordinier ouais, exactement. Je l’ai vu ce soir aussi oui, je l’ai checké. J’ai vu Petr (Cornelie) aussi et j’espère que cela va bien se passer pour eux également.

Antoine Bancharel, à New York