Ricky Rubio : « J’ai commencé le tournoi avec de gros doutes »
Une chose que peu de monde savait cette année est intimement liée à la saison de Ricky Rubio. Alors que le meneur de jeu tentait de répondre à certaines critiques sur le terrain à Minneapolis, sa mère succombait petit à petit, en Espagne, à des milliers de kilomètres de là, d’un cancer du poumon.
Parfois certaines nuits pendant la saison, je vivais un enfer. Je me réveillais à Sacramento, à Los Angeles, au milieu de la nuit, seul dans ma chambre d’hôtel à me demander ce que je faisais là et si ça en valait vraiment la peine. » Ricky Rubio à l’Associated Press
Décédée le 25 mai dernier, à l’âge de 56 ans, Tona était la première personne que Ricky appelait sur FaceTime à la fin de chacun de ses matchs. Même si la perte est difficile à encaisser pour l’Espagnol, ce dernier a pu, dès la fin de la saison, se précipiter en Espagne et passer près de six semaines auprès de sa mère avant qu’elle ne trépasse de la maladie.
Tout le monde peut vous dire qu’il était proche de sa mère. Mais quand vous voyiez la relation qu’ils avaient tous les deux, vous vous rendiez compte qu’il y avait plus que ça. Il y avait une connection entre eux. Ils étaient tellement similaires. Ricky a un frère et une sœur. Personne ne vous dira qu’il y avait un favori, mais je peux vous dire que Ricky était le chouchou de Tona. » Lucas Charte, ami et manager de Ricky Rubio
Pas facile pour le meneur de jeu ensuite, de prendre une décision quant aux jeux olympiques de Rio.
Quand tout est arrivé, j’ai dû me demander ce qui était le mieux. Rester avec ma famille ? A la maison ? Ou alors tout sacrifier une nouvelle fois pour un but précis : la médaille d’or et la lui dédicacer ? » Ricky Rubio
Sa décision on la connaît. Le joueur des Timberwolves est bel et bien au Brésil actuellement. Mais pourtant, la situation est compliquée. Comment se concentrer exclusivement sur le basket quand autant de choses se bousculent dans la tête ? Cela s’est largement ressenti sur le terrain lors des deux premiers matchs perdus par l’Espagne où nous avons pu voir un Ricky Rubio ailleurs, décevant sportivement.
J’avais beaucoup de choses à l’esprit. J’ai commencé le tournoi avec de gros doutes. Je me demandais si tous ces sacrifices en valaient vraiment la peine. Je me suis alors mis beaucoup de pression, comme je l’ai souvent fait pendant ma carrière. Puis, je me suis dit qu’il fallait que j’oublie toute cette pression, que je prenne du plaisir à jouer mon jeu et à apprécier ce que je fais. » Ricky Rubio
Désormais complètement revenu dans son tournoi, Rubio, même si cela ne se voit pas forcément dans les statistiques, est redevenu un pion essentiel du dispositif de Sergio Scariolo, gérant le rythme du match de main de maître, tout en créant pour les autres. Sur les trois dernières rencontres, l’Espagne a battu ses adversaires de 67 points en cumulé lorsqu’il était sur le terrain, mais le meneur de jeu en veut plus. Son objectif, il l’a dit, c’est la médaille d’or ! Et pour la décrocher, il faudra vaincre les Américains ce soir en demi-finale.
Ça signifierait tellement pour nous ! Je me rappelle avoir vu l’Argentine battre les Etats-Unis en 2004 et je pense qu’on peut écrire aussi une histoire similaire à la leur avec la Gold Generation. » Ricky Rubio
Rappelons qu’en raison d’une rupture des ligaments croisés, Rubio n’avait pas joué la finale des jeux olympiques de 2012 à Londres, opposant l’Espagne et les Etats-Unis. Nul doute qu’il donnera tout pour permettre aux siens de prendre une revanche qu’il dédicacera à Tona !