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[Interview] Alexis Ajinça : « Je suis prêt à partir »

Félicité en pré-saison, prêt à devenir titulaire, le pivot français a connu une désillusion totale, en forme de montagnes russes. Frustré, il déclare à Basket Infos être disposé à changer d’équipe.

Alexis, on peut dire que la situation est loi d’être idéale cette année à New Orleans. Comment le vis-tu ?

C’est très frustrant. Parce que je suis un compétiteur. Je veux jouer et apporter quelque chose à l’équipe. Après voilà, si je joue ça va être cinq minutes… C’est dur de faire beaucoup de choses en cinq minutes. Donc bon voilà, je prends mon mal en patience. Je commence à saturer un peu mais bon, on fait avec.

Peut-on parler de désillusion, alors que tu avais été félicité en pré-saison pour ton travail estival et que tu annonçais pouvoir être titulaire cette année ?

Oui, tout à fait. J’ai beaucoup travaillé juste après l’équipe de France. Je suis revenu en forme en début de saison. Ça a été souligné d’ailleurs par les coaches et les GM. Je m’attendais à une année un peu plus positive. Mais bon, c’est la loi du sport.

Comment s’est opéré ce changement brutal du coup ?

Ça a été du jour au lendemain. Au début on m’a dit que c’était pour le match-up, et puis après bah, on m’a un peu oublié sur le côté. En début de saison, je n’ai pas du tout joué. Ou je jouais cinq minutes des fois, d’autres fois je ne jouais pas du tout. Et puis après j’ai dû enchainer 5 matches où je n’ai pas joué du tout. Et encore du jour au lendemain j’ai commencé à être titulaire, donc bon… C’était difficile d’avoir un rythme et se remettre dans le bain. Et là je suis de retour sur le banc, ça fait sept matches (il n’a pas joué une minute depuis le 23 décembre). On verra ce qu’il va se passer.

Peux-tu décrire un peu plus ce manque de rythme ?

Ce sont les automatismes. Ça faisait un moment que je n’avais pas fait de cinq contre cinq, sauf les entrainements, mais cela n’a rien à voir avec les matches. Tout ce qui est aspect physique, automatismes avec les coéquipiers, cela a été difficile à mettre en place, puisque cela faisait longtemps que je n’avais pas joué. Et puis derrière je me remets dans le bain, je commence à faire deux, trois stats… et puis Noël arrive et derrière je ne joue plus. C’est dur de savoir exactement quels sont les problèmes.

Aucune communication avec le staff ?

Je n’ai pas trop eu de retour pour le moment. Que ce soit moi ou « le Turc » (Omer Asik) d’ailleurs… (Il sourit) On est sur le banc et voilà. On parle bien avec tout le monde, mais dès que c’est le match, on n’est pas dans les plans de l’équipe. Je pense que c’est une question de préférence.

Vous vous êtes rapprochés du coup avec Omer Asik ? Vous avez l’air très proche, alors que vous étiez concurrents sur le poste…

On était concurrents, mais c’était une concurrence entre deux potes. On ne s’est jamais regardé de travers parce qu’on était concurrents, ou quelque chose comme ça. On a toujours évolué ensemble, on travaille ensemble. Donc au final rien n’a changé.

Tu arrives quand même à rester motivé ?

Je me motive parce qu’il y a d’autres équipes qui me regardent. Que ce soit à l’échauffement ou ailleurs, j’y vais à 100%, parce qu’on ne sait jamais.

« J’ai encore besoin de contrat »

 

Donc tu es prêt à changer d’équipe…

Bah, pour le moment, c’est vrai que je n’ai pas joué beaucoup de matches depuis le début de saison. Donc si c’est le cas… ouais. Ouais, je suis prêt à partir.

Tu as eu 28 ans en mai, tes meilleures années commencent, tu ne veux pas les gâcher à ne pas jouer ?

Ouais, tout à fait. C’est bien ce que je me dis. J’ai besoin encore de contrat et tu joues toujours pour le prochain contrat. Je n’ai pas l’intention d’arrêter après ce contrat-là. J’aimerai bien continuer, donc c’est sûr que c’est frustrant et je veux apporter à une équipe. Donc si cela ne marche pas avec celle-là, ce sera peut-être une autre.

« La NBA, c’est un busimess ». On entend souvent cette phrase-là – et tu es en plein dedans en ce moment. Comment abordes-tu cet aspect ?

Le truc avec la NBA, c’est qu’il faut que je reste très professionnel. Parce que tout le monde se parle et si je veux aller quelque part on va toujours demander : « comment il est s’il ne joue pas ? » etc., tout ça. Des attitudes, je ne peux pas vraiment en avoir. Je ne peux pas être énervé contre le coach, ou contre les autres, même si je suis très frustré. Je suis énervé, mais je ne peux pas vraiment le montrer.

Tu partirais sous forme de trade à ton avis ?

Ce serait un trade ouais. Après, voilà, s’ils veulent faire un buy-out, on va voir ce qu’ils demandent, mais ça serait plutôt un trade oui.

Es-tu en discussion avec ton agent (Mark Bartelstein) ?

Ouais, je discute pas mal avec lui et on va voir ce qu’il va se passer.  Mais je n’ai aucune idée s’il a été contacté. On a parlé de pas mal de choses, mais pas de ça.

Tu regardes souvent les nouvelles du coup, le compte de « Woj » (Adrian Wojnarowski) notamment ?

(Rires) Je regarde ce qu’il se passe, les rumeurs tout ça. Après, non, je ne regarde pas tous les matins en me levant si j’ai été tradé. Ce n’est pas vraiment ça, pas vraiment. Mais avec ma famille, on s’attend à tout.

Il y a donc aussi une discussion de ce côté-là…

Ouais, c’est ça. Je suis bien obligé d’en discuter avec ma femme. Après, pour mon fils, il a deux ans donc il s’en fout. Il est à l’école française déjà, mais ça va.

Beaucoup de gens se plaignent de l’année 2016. On peut dire qu’elle n’a pas été formidable pour toi non plus, entre ce qui se passe avec les Pelicans et la rupture avec l’équipe de France ?

Ouais ! On va dire que pour moi aussi 2016 n’a pas été la meilleure. J’espère que 2017 ça sera mieux !

Propos recueillis par Antoine Bancharel, à New York

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