[Interview] Allen Iverson : « Tu auras toujours des frissons »
Si l’ex-MVP, 11 fois All-Star, fut de loin la plus grosse attraction pour la grande première de la BIG3 au Barclays Center dimanche, il livra une prestation aussi courte que peu excitante. Honnête sur le sujet, il discute aussi du futur de la ligue et ses racines en 3×3, au micro de BasketInfos.
Allen, comment avez-vous vécu cette expérience ?
C’était fun. On a réussi à faire un bon spectacle. Les fans avaient l’air contents. C’est surtout pour ça que j’ai accepté de participer à la BIG3. Avoir l’opportunité de se déplacer de ville en ville et être autour de mes fans une fois de plus. Il y avait une super ambiance et je pense que ça ne va aller qu’en s’améliorant. Bravo aux fans, ils sont venus et ils ont mis une super ambiance. Je pense que ça ne peut qu’aller en grandissant. Si déjà ça a commencé comme ça…
Vous n’avez joué que 9 minutes. Vous vous conservez un petit peu, pour monter en régime ?
Non ! Même pas (rires) ! J’ai signé pour être le coach, joueur et capitaine. Coach, ça va être tout le match. Joueur ? Ça ne va pas être ce à quoi vous vous attendez ! J’ai 42 ans, je suis à la retraite depuis 7 ans. La seule raison pour laquelle je suis allé jouer quelques minutes, c’est pour les fans. Vous voyez ce que je veux dire ? Vous n’allez pas voir le Allen Iverson de l’époque. C’est juste pour mes vrais fans, pour que ma fille puisse me voir remettre le maillot encore une fois. C’est cool, mais pour le côté compétitif, je vais laisser les autres s’en occuper ! Un mec comme Andre Owens (son coéquipier, 37 ans et un passage éclair en NBA peu concluant) a sa chance. Vous pouvez voir qu’il a le niveau. Je lui ai dit que tout le monde allait regarder la BIG3, que c’est la seule compétition de basketball cet été. Je préfère que ce soit des gars comme lui qui jouent.
Vous avez quand même revécu certaines sensations ?
Quand tu rentres sur le terrain, qu’il y a une salle comble, que tu es dans ce genre d’ambiance, tu auras toujours des frissons. Les souvenirs reviennent. Mais au fond de ton esprit, tu sais que ces gars-là se lèvent et jouent tous les jours. Moi, ça fait au moins 5 ans que je n’ai pas fait ça. Jusqu’à ce que je rejoigne l’aventure (en janvier). Mais c’est toujours sympa que les gens veulent te voir jouer, que tu sois le gars qu’ils viennent voir.
Jusqu’où peut aller cette ligue ?
« Sky is the limit ». Je ne m’attendais pas à ça. Je ne savais pas à quoi m’attendre, en fait. Les gars qui sont tout juste retraités vont regarder ça, ça va leur donner des idées. Ça va les démanger. J’étais juste content d’être un des premiers à y participer. Regardez qui est là aussi : Dr. J, George Gervin (comme coachs)… C’est juste un honneur pour moi. Ice Cube voulait que je sois la figure de proue. Je lui ai dit : « OK, mais il va falloir que j’ai trois titres. Parce que comme joueur, ce sera limité. Donc coach et capitaine aussi ». Mais j’ai trouvé que c’était excitant en soi, il n’y avait pas vraiment besoin d’Allen Iverson le joueur.
Tout de même, les gens voulaient surtout vous voir vous, ils ont d’ailleurs scandé « we want A.I. » dès que vous êtes sorti…
Oui, mais ça je m’y attendais d’entrée. D’ailleurs, je me suis dit que si je ne commençais pas le match, ça allait commencer direct et qu’après ça continuerait tout le match… Il allait falloir que je gère ça en plus. Donc du coup, j’ai anticipé, il fallait que je commence le match. Mais comme je portais un micro, je savais aussi que le truc allait tomber à un moment ou à un autre. Et ça n’a pas loupé ! Du coup je me suis dit qu’il valait mieux que je sorte 30 secondes pour l’enlever, sinon j’aurai pu marcher dessus et me blesser. Et là, direct, j’ai entendu que ça commençait un peu. Dans ma tête j’ai fait : « Oh merde ». Donc après, quand je suis sorti – parce que j’avais vraiment besoin d’un break cette fois-là – et que ça a repris, j’ai préféré laisser un peu passer et je suis revenu quelque temps après. Mais bon, encore une fois, il n’y avait pas besoin de moi, les autres ont bien fait le boulot.
Vous pensez que d’autres ex-superstars NBA vont vous imiter ?
Ça va les démanger, j’en suis sûr. Vous allez voir des superstars récentes qui vont vouloir participer. Moi, ça fait 7 ans que je suis retraité. Je le sens d’ailleurs ! Mais imaginez un joueur qui s’est arrêté il n’y a pas longtemps… Ça peut vraiment donner quelque chose pour les fans.
Et revenir au 3×3 ?
Généralement tu commences comme ça ! 3 contre 3. C’est rare que tu aies assez de gars pour faire un 5×5 quand tu es gamin. Ça te ramène à tes racines. Et puis le 3×3, ça te permet d’exploser. Il y a plus d’espace, tu dois plus travailler en défense et pour l’attaquant tu peux te faire plaisir, mais tu dois aussi te débrouiller plus tout seul. Mais heureusement que l’on joue sur demi-terrain là ! Vous imaginez ? Déjà que mes jambes sont mortes sur demi-terrain, je ne vous laisse même pas imaginer ce que cela donnerait sur full-court (rires) ! Je n’aurai aucune chance !
A quel accueil vous attendez-vous à Philadelphie, dans trois semaines (le 16 juillet) ?
Je pense que ce sera pareil qu’ici. Déjà, il y a pas mal de monde qui a fait le déplacement. J’en connaissais certains. Je peux juste imaginer à quel point ça va être la folie. C’est là-bas que j’ai le plus de fans, et les plus passionnés. Donc j’ai hâte de voir ce que cela va donner. Je ne sais pas si ce sera encore plus gros qu’ici, mais ce sera au moins pareil.